Renvoyée à ce jeudi 13 décembre 2012, la journée internationale des handicapés, célébrée partout le 3 décembre, s’est commémorée à Libreville à travers diverses manifestations destinées favoriser leur intégration dans la vie active.

Participants à la journée internationale des handicapés du 13 décembre 2012 au Gabon © Didier Manika

Une journée nationale a été organisée par le ministère de la famille et des affaires sociales, à laquelle se sont joints la Caisse nationale d’Assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et les forces de police en vue de l’établissement des cartes d’identité. Placée sous le thème «l’intégration sociale des personnes handicapées : participation des personnes handicapées à la vie culturelle, aux sports et aux loisirs», cette journée, instituée en février 1982, permet de souligner l’importance du handicap au niveau de la protection sociale des personnes vulnérables.

Le représentant des personnes handicapées, Jonathan Ntoutoume © Didier Manika

Jonathan Ntoutoume © Didier Manika

S’exprimant devant le représentant du gouvernement gabonais, notamment devant le ministre de la Famille et des affaires sociales, le représentant des personnes handicapées, Jonathan Ntoutoume, a dénoncé la situation des handicapés au Gabon. Elles sont perçues comme des «mendiants» et vivent au quotidien des affres de la marginalisation. Il a toutefois félicité l’action de la première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et du chef de l’État qui n’ont de cesse de déployer, selon lui, des stratégies pour aider à l’autonomisation des personnes frappées de handicap.

«Il est urgent de plus d’actions soient menées en faveur de l’intégration de la personne handicapée», a-t-il dit tout en précisant que cette occasion est donné de réfléchir sur les stratégies qui peuvent mieux intégrer les handicapées dans le processus de développement du pays.

Pour le ministre de la Famille et des Affaires sociale, Honorine Nzet Bitéghé, «le handicap doit être un moteur de développement» et tous les maillons de la chaîne doivent s’unir pour que le travail en faveur de l’insertion sociale de ces personnes soit efficient.

Afin de marquer des avancées concrètes en termes de prises en charge et d’autonomisation de la personne handicapée, la CNAMGS et les services de la police ont été mis à contribution. Les agents de la CNAMGS déployés au Centre social d’Akébé, ont informé les personnes présentes sur le fonctionnement de cette structure avant de les enregistrer pour leur future immatriculation, ce qui leur permettra de se soigner à moindre coût puisque l’État prend en charge une partie des frais de soins. En outre, grâce à cette immatriculation, elles bénéficieront des allocations familiales et de tous les droits que confère le statut d’assuré CNAMGS selon les catégories dans lesquelles elles sont inscrites. La police, quant à elle, a procédé à l’établissement des cartes d’indentité pour ceux qui n’en ont pas encore.

Selon un jeune handicapé, sans emploi, résident dans le troisième arrondissement, «ce genre d’initiatives doit être davantage pérennisé. Il ne faut pas seulement attendre les événements comme celui-ci pour jeter un regard sur  nous. Nous vivons tous les jours dans la marginalisation et le manque. Il faut apporter de vraies solutions à tous ces problèmes». Ceci est d’autant plus vrai pour toute une catégorie de handicaps, largement occultée durant les manifestations officielles, mais surtout tout au long de l’année par les responsables administratifs et politiques, les handicaps mentaux.

Célébrée dans le monde entier le 3 décembre depuis 1992, la journée mondiale des handicapés, qui a également été commémorée au Gabon, est l’occasion de réaffirmer que si «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits», c’est rarement le cas dans la réalité et qu’un simple petit effort d’intégration peut souvent permettre de rétablir une certaine justice sociale.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. lisiane dit :

    Comme le suggère l’article, je trouve qu’on réduit le handicap uniquement à ce qui est visible. Sans doute parce que les aveugles, les sourds, les trisomiques, les autistes et autres enfants et adultes touchés par ces maladies ou handicaps n’ont pas assez de voix ou de visibilité pour qu’on s’occupe de leur cas.

    Dans un pays où être pauvre est déjà un sérieux handicap, que reste-t-il pour tous ces gens isolés dans leur malheur ?

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