Après une déclaration devant la presse, le 24 septembre 2012, le pasteur Ernest Tomo a récidivé, le 3 octobre, sur l’émission «Le Talk» d’Africa 24 où il a prêché pour la tenue de la conférence nationale souveraine au Gabon. Mal lui en a pris, l’hebdomadaire «La Griffe» s’étant chargé de remémorer son manège avec Omar Bongo. La substance du prêche en faveur de la conférence nationale.    
le pasteur Ernest Tomo a récidivé en prêchant pour la tenue de la conférence nationale souveraine au Gabon - © A24
Mais qu’a donc fait Ernest Tomo, pasteur gabonais auto-rebaptisé Docteur Zorobabel, pour être traité d’«hurluberlu» par l’hebdomadaire satirique La Griffe ? L’ancien délégué ministériel, ancien conseiller spécial du président Omar Bongo, ancien directeur de cabinet adjoint et ministre d’État à titre individuel et personnel, toujours sous Omar Bongo Ondimba, en a pris en effet pour son matricule.
Dans un article titré «Tomo, un hurluberlu» et paru dans La Griffe  du 5 octobre, on note que sur «Malabo 24», entendez Africa 24, «Tomo a entonné une messe sur commande : la conférence nationale, le dada de l’opposition UN-UFC. Un hurluberlu, pousse-moto, vendeur de parcelles, démarcheur immobilier, homme d’affaires, et qui va faire la messe de la conférence nationale, rien de bien nouveau sous le soleil équatorial. Sauf qu’en ce début de saison, cela a dû frapper fort sur la caillou du curieux ex-ministre d’étang.» Vlan, dans la gueule ! pourrait-on dire.
Dans les faits, le Dr Zorobabel a remis sur la table un prêche qu’il avait déjà livré devant la presse, le 24 septembre dernier au Centre d’évangélisation, son église du quartier Nzeng-Ayong à Libreville. La sortie du pasteur controversé, ce jour-là, était un message à la nation en faveur de l’organisation d’une conférence nationale souveraine dans le pays. Le pasteur qui assure être toujours averti par des songes lorsqu’arrivent des grands bouleversements, a prévenu d’entrée de jeu que «quand les évènements arrivent dans un pays, on croit qu’ils arrivent de façon hasardeuse». Se prenant pour le Zorobabel biblique, «Oracle de l’Éternel des armées» et élu par Dieu pour conduire les travaux de reconstruction du temple de Jérusalem, le pasteur Tomo a soutenu son message sur le retour au pouvoir de la gauche en France.
Pour planter le décor et créer le climat de sa «prophétie», il est remonté aux années de l’indépendance, expliquant que «c’est le pré-carré français qui nommait les chefs d’États dans ses colonies, dont Albert Bernard Bongo et maintenant Ali Bongo Ondimba» ; une affirmation qu’il a soutenu par l’évocation du documentaire de Patrick Benquet, «Françafrique, 50 années sous le sceau du secret». Pour Ernest -Zorobabel- Tomo, le choix des chefs d’État en Afrique par la France a toujours été le fait de la droite, la gauche n’étant parvenue au pouvoir qu’en 1981 avec François Mitterrand. «En 1990, lors du sommet franco-africain de la Baule en France, il se prononce en faveur de l’instauration de la démocrate en Afrique. Et nous nous souvenons que de nombreux chefs d’État se sont mis à avoir peur en se demandant que veut faire François Mitterrand ? J’étais au courant de tous ces évènements […] A cet effet, j’avais fait un grand  discours le 12 mars 1990 et j’avais invité le PDG à changer de façon de gérer le pays. Car, ce vent est mauvais et il risque de vous emporter. Et finalement, il y a eu la conférence nationale de cette année-là.»
Pour le pasteur, on ne peut rien contre le pré-carré placé sous le contrôle divin et constitué, selon lui, de la France, des USA, de l’Angleterre, la Belgique, le Portugal et l’Allemagne. Il affirme d’Ailleurs que «Laurent Gbagbo s’était trompé en pensant qu’il pouvait les affronter» et que «François Mitterrand a été choisi par Dieu […] L’autre François (Hollande) est la continuité de Mitterrand qui s’est arrêté à la démocratie sans développement. D’ailleurs le président Hollande a pour cela mis en place un comité de développement». C’est pourquoi, selon lui, pour être bien reçu en France, «il faut être élu démocratiquement comme le Sénégalais Macky Sall.»
Prenant parti pour les promoteurs de la conférence nationale souveraine, le Dr Zorobabel, s’adressant aux PDGistes, rappelle que «Mayila, Eyéghé Ndong, Myboto et les autres opposants ne se battent pour être présidents, mais plutôt parce que le peuple souffre […] Il est temps d’arrêter de mettre la police, la gendarmerie et l’armée dehors. Car, l’ONU attend qu’il y ait des morts au Gabon pour envoyer les Casques bleus et ouvrir un bureau au Gabon. Arrêtons de licencier les Gabonais des sociétés pour un oui, pour un non […] Le seigneur a dit : la conférence nationale aura bien lieu et elle est déjà faite. Elle est réalisée dans l’amour, l’unité et le pardon.»
Le satirique La Griffe n’a pas manqué de rappeler que Ernest-Zorobabel- Tomo s’est toujours servi de sa posture de pasteur pour négocier des avantages avec le pouvoir. «Le topo est resté le même, année après année : il débute avec sa classique prédiction de pasteur défroqué. Dieu lui a indiqué en songe qu’il sera le prochain président du Gabon. Une fois la bombe lâchée, la suite peut advenir. A une semaine du scrutin, un autre songe départage le candidat folklorique et le chef de l’État disparu. Le truc a si bien marché qu’OBO a fini par mordre à l’hameçon en faisant de l’ex-flic de la section moto le premier hurluberlu bombardé au gouvernement. La baguette magique d’Omar a fait d’Ernest Tomo un ministre d’État (sans portefeuille).»
Le Gabon n’est pas, cette fois-ci, en période pré-électorale. Quelle nouvelle trouvaille le Dr Zorobabel déploie-t-il là ? Que vise-t-il réellement ?

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Homme Intègre dit :

    Franchement, on aura tout vu dans ce foutu pays de merde. Mème les corbeaux viendront nous dicter leur Loi.

  2. Petit-Connard Ogandaga dit :

    S’il fait rire, il faudra aussi rire de Mba Obame et de beaucoup d’autres. Son raisonnement sur la France qui place les présidents au pouvoir, est repris par beaucoup de personnes. Mba Obame voyant le documentaire sur la Francafrique qui disait que c’est lui qui a été élu, s’est empressé de prêter serment. Ali Bongo lui même a profité du soutient de Sarkozy. L’arrivée de la gauche au pouvoir fait penser à de nombreux opposants que Hollande va changer le personnel politique en Afrique et que leur moment est arrivé. En quoi dire ce que tout le monde pense, c’est être un hurluberlu? Ce type pense comme vous tous, y compris la Griffe qui l’insulte.

    • Boukoubi Maixent dit :

      @Petit Conard Ogandaga. Tomo ne pense pas comme beaucoup de gens. TOMO DIT CE QUI EST, N’EN DEPLAISE A CEUX QUI VEULENT SE MENTIR A EUX-MEMES.
      1964 : Léon Mba est renversé. Deux jours plus tard, les troupes françaises ortganisent un contre coup de force.
      1967. Léon Mba meut. La France organise un simulacre de succession constitutionnel et installe le moins instruit de tous au pouvoir en prenant soin de lui adjoindre deux mentors, deux consciences, à savoir Mme Gorne, secrétaire particulière, et Pigaut, conseiller spécial.
      1990 : suite à la mort de Joseph Rendjambé dans des conditipns que les émergents auraient intérêt à clarifier, Libreville et Port-Gentil s’embrasent. Omar Bongo se réfigue au camp de Gaulle. Deux jours plus tard, les légionnaires français sautent sur Port-Gentil et Libreville. Omar Bongo réapparaît dans un simuluacre, au pont d’Akébé chez ses parents, devant les caméras d’Antenne 2 avec Régis faucon comme reporter
      2009. Sitôt Omar Bongo mort, RFI, France 24 et tout l’audiovisuel extérieur de la rance s’empresse d’annoncer, sur la base d’on ne sait quoi, que le « favori pour lui succéder est son fils Ali ». Pendant ce temps, Rbert Bourgi se répand partout pour clamer le soutien de la France à Ali Bongo, François Fillon rencontre Biya et Wade pour faire pression pendant qu’Obiang Nguéma reçoi la visite d’Alain Joyandet pour lui dire que la France a décidé de porter Ali Bongo au pouvoir….. Si vous avez oublié tous ces faits historiques, d’autres s’en souviennent. Le verdict de l’histoire, la vraie celle qui sera écrite par des Africains décomplexés, sera cruel avec certains….

      • Le Petit-Fils de la Veuve dit :

        @Boukoubi Maixent,
        Ce que tu dis est vrai.
        Mais les ivoiriens disent « c’est l’homme qui fait l’homme ».
        Donc, il faut bien etre soutenu par d’autres personnes, pays étrangers, hommes d’affaires, lobbies juifs ou homosexuels, pour acceder au pouvoir.
        En politique, la fin a toujours justifié les moyens, selon le contexte du pays.

        • Boukoubi Maixent dit :

          @Le Petit-Fils de la Veuve. Tout dépend de ce qui est la « fin » pour toi. Si la fin, c’est le pouvoir pour le pouvoir alors tu as raison mais si la fin c’est le pouvoir pour contribuer au développement de son pays et au bien être de son peuple, alors je crois que les Bongo et le PDG sont le vrai mal de ce pays…

  3. Albert le Canton de Lekori dit :

    Il ya des fois ou je me demande si Dieu existe, comment les gabonais normaux vont dans l’eglise de tomo? J’ai surtout honte de mes freres et soeurs qui usent du dernier flash de conscience qui leur reste pour suivre un tel personnage. Dieu aide nous,ferme sa bouche s’il te plait!

    • ESSIGANG dit :

      Albert le canton de Lekori , tu fais bien de te demander si Dieu existe car , jusqu’à aujourd’hui il n’a pas éveillé ta conscience au mal pour un pays d’être dirigé par des imposteurs, des jouisseurs et des antipatriotes qui continuent à faire la part belle aux « gabonais hâtivement naturalisés « .
      Et je crois bien que le pasteur Tomo a plus d’amour pour son pays, car jusqu’à preuve du contraire, il pourrait être sur  » son chemin de damas « .

  4. Albert le Canton de Lekori dit :

    Dans une de ses folies religieuses, ses nevroses mystiques, ses perturbations psycho-cerebrales,sa saintete des egouts Tomo declare que dieu lui a confie la mission de diriger l’opposition au Gabon.

  5. ni lire ni écrire dit :

    Croire qu’un pays en faillite comme la France a encore les moyens d’imposer seule sa politique hors de portée de ses avions de transport quand elle a eu tant de mal à le faire en Lybie, avec le soutien logistique de l’Otan et actif du Royaume Uni relève de la foi mystique. Décolonisez vos cranes, bon sang. Si la France était si puissante, serait-ce une entreprise de TP américaine qui gèrerait l’ANGT? Serait ce une entreprise singapourienne qui planterait les palmiers et le caoutchouc? Serait-ce des entreprises chinoises et israélienne qui construiraient les centrales? Des espagnoles, les routes?
    Qui a vendu la CFAO aux japonais?
    Que pensez vous que la France puisse faire au Gabon alors qu’elle n’arrive même pas à faire régner l’ordre dans ses banlieues?
    Ce genre de raisonement fait penser aux esclaves qui après la guerre de sécession retournaient aux plantations dévastées et cherchaient leurs anciens maitres la larme à l’oeil.
    50 ans plus tard, les seuls à chercher l’onction de Paris, faute de rencontrer un vrai soutien populaire ici, c’est l’opposition.

  6. roger dit :

    OH peuple!combien de fois TOMO a dit une chose et son contraire? croyez que les prédictions de TOMO viennent vraiment de Dieu?
    IL s’est vu president en 98 par révélation de Dieu avant de se rétracter.
    maintenant il prêche pour une conférence nationale souveraine. UN an apres l’annonce, ou en est on de cette conférence?
    De vrais marionnettes et reveurs.

Poster un commentaire