Cela fait maintenant près de quarante ans que l’épidémie du Sida est un sérieux problème de santé publique dans le monde. Au cours de la même période, l’Afrique a dû faire face à d’énormes problèmes de santé et de développement qui mettaient en péril la vie des personnes les plus vulnérables.

Le Dr Djibril Diallo (archive). © Getty Images

 

Bien qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre, les gouvernements et leurs partenaires aient réussi à mettre 1,8 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral pour leur permettre de rester en vie, nous ne sommes pourtant pas encore au bout de nos peines. Comme l’a déclaré le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé : « Même si nous voyons des signes positifs qui démontrent qu’une nouvelle trajectoire dans l’accélération de la mise sous traitement, est en cours, il nous reste encore un long chemin à parcourir »

Dans les vingt-cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, on estimait en 2015 que 6.5 millions de personnes vivaient avec le VIH. 500.000 d’entre elles étaient des enfants.

L’épidémie touche particulièrement les femmes, qui comptent pour près de 54% des adultes vivant avec le VIH. Les enfants sont aussi au coeur de la crise, 3,7 millions d’entre eux sont orphelins du Sida. Seulement 36% des personnes vivant avec le VIH dans notre région d’Afrique de l’Ouest et du Centre connaissent leur statut sérologique, comparativement aux 62% qui sont dans la même situation en Afrique de l’Est et du Sud.

Le 3 juillet dernier, sous le leadership du président en exercice de l’Union Africaine, le chef de l’état guinéen Alpha Condé, les chefs d’états membres de la conférence Aids Watch Africa ont endossé le plan de rattrapage pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, pour accélérer la mise sous traitement antirétroviral des malades du VIH d’ici à 2018.

Tous ont accepté de redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de la Déclaration politique des Nations Unies, qui prévoit de mettre fin au sida d’ici 2030, dans le but d’atteindre les objectifs de développement durables.

Ce choix représente une nouvelle dynamique dans la riposte au VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ; Il nous offre en effet toutes les opportunités nécessaires pour accélérer la mise en oeuvre de l’engagement pris pour s’assurer que d’ici 2020 : 90% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes séropositives reçoivent un traitement antirétroviral et 90% des personnes sous traitement antirétroviral voient leur charge virale baisser.

L’Afrique de l’Ouest et du Centre se dote ainsi des moyens nécessaires pour rattraper les autres régions dans la course pour mettre fin au Sida d’ici à 2030 et l’ONUSIDA soutien pleinement cette initiative. Plus que jamais, un mouvement d’accélération de la part des gouvernements est nécessaire. Le soutien des Nations Unies et des partenaires importants comme PEPFAR, le Fonds Mondial et Médecins sans frontières ainsi que des organisations religieuses qui travaillent avec les communautés dans la sous-région, est essentiel à notre succès.

Ensemble, nous pouvons assurer le succès de ce plan de rattrapage. Ensemble, nous pouvons mettre fin au Sida d’ici 2030.

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Au sujet de l’auteur:

Dr Djibril Diallo est le Directeur du Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

 

 

 

 
GR
 

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