Beaucoup voient dans la promotion des langues locales, le moyen de revaloriser la culture. Entre prise de conscience des communautés, réification de l’héritage ancestral et acquisition de certains savoirs, leurs avantages se lisent à plusieurs égards. Reléguées au second plan, Alain-Claude Bilie-By-Nze reconnaît leur utilité. Il songe à leur introduction dans la gestion des collectivités locales.

Alain-Claude Bilie-By-Nze sur le Dafreshmorning. © Capture/Youtbube Urban Fm

 

Bilie-By-Nze discutant avec l’équipe du Dafreshmorning. © Capture/Youtbube Urban Fm

Langue officielle et langues locales cohabitent avec des domaines complémentaires. Si cette assertion est vraie, le ministre de la Culture Alain-Claude Bilie-By-Nze songe un peu plus à la promotion des langues vernaculaires. Il la veut progressive avec pour point de départ, leur introduction dans la gestion des collectivités locales. En lançant la saison culturelle en fin mai avec la fête des cultures, il souhaite mettre en avant cette question d’autant plus que, dit-il, cette année l’actualité a offert cette opportunité avec l’épisode de la mairesse d’Iboundji qui avait du mal à tenir son discours en français dans sa localité. Un incident finalement révélateur de l’utilité des langues locales. «Cette année, la problématique autour de la fête de la culture va être une réflexion sur la meilleure manière d’apporter une utilité à nos langues dans la gestion des collectivités locales», a-t-il déclaré sur les antennes d’Urban Fm au Dafreshmorning.

Considérant les collectivités locales comme un pouvoir de proximité, il veut donc que les élus locaux s’expriment en langue pour mieux faire passer leurs messages. «Pourquoi demander à un maire d’Ovan, à un maire de Minvoul de s’exprimer en français ? Pourquoi tenir un Conseil municipal de Mékambo en français alors que dans cette localité tout le monde accède à la même langue et que naturellement, il vaudrait mieux donner l’opportunité aux hommes et aux femmes qui y vivent de se porter candidat ?», s’est-il interrogé. Pour Bilie-By-Nze, le fait de demander que seuls des lettrés soient candidats aux élections locales, empêche que ceux qui vivent au quotidien les réalités de ces localités accèdent à la gestion desdites localités. «Donc, nous voulons porter un projet qui va consister à indiquer que notre pays le Gabon, outre le français, adopte les langues gabonaises comme langue de travail», a-t-il déclaré, par ailleurs conscient de ce que se posera la problématique de l’enseignement ou la transmission de ces langues. «Mais au moins, nous aurons trouvé une utilité aux langues gabonaises», pense-t-il.

Pour le ministre de la Culture, il faut travailler à la préservation des langues vernaculaires en les rendant utiles. Utilité qu’il lit à travers la gestion des collectivités locales d’autant plus que lors des élections, les campagnes sont menées en langues vernaculaires. «Ce sera la thématique qui va être abordée lors de la fête des cultures», a-t-il indiqué. La question sera donc mise en débat pour mieux appréhender ce qui en découle avant de la porter au gouvernement. Toutefois, au-delà de cette ambition, Alain-Claude Bilie-By-Nze dit n’avoir «aucune certitude de la tenue, cette année, de la Fête des cultures pas plus que le Gabon 9 provinces». Pourquoi ? «Il n’y a pas d’inscription budgétaire consacrée à ces opérations qui datent et qui rassemblent les Gabonais», a-t-il affirmé.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. FELICIEN BIKANG ABOGHE dit :

    Je suis favorable a la promotion de nos langues vernaculaires. Mine de rien, c’est un atout important que de pouvoir parler nos langues locales en plus des langues internationales. Il faut trouver un moyen de les promouvoir d’avantage.

  2. Je suis très contente de cette prise de conscience quand à apprendre nos langues vernaculaires qui profiteront à nos enfants. Désolation totale quand un gabonais n’arrive pas à parler avec son fils en langue comparer à nos frères de l’Afrique de l’Ouest et enfin pensez à une langue nationale,c’est triste je vis en france je n’arrive pas à parler en langue avec des compatriotes comme le font les maliens, sénégalais, congolais, nigérians, arabes etc svp sauvez des générations futures.

  3. bassomba dit :

    L’initiative est louable, le hic, à mon humble avis, c’est l’intercompréhension dans une collectivité multi ethnique.

  4. Bona dit :

    Monsieur le ministre vraiment bravo, vous avez trouvé là un véritable projet de développement au sens large du terme. Et cette introduction progressive est bien pensé également. Car les collectivités locales constitue pour ma part un laboratoire de mise en oeuvre de politique publique si ça marche au niveau local il y a presque 80 % de chance que cela fonctionne au niveau central. Monsieur le ministre tenez votre idée là, ne lâchez pas. Pour ceux qui s’inquiètent des collectivités multiethnique je pense que l’opportunité est offerte ici pour trouver un consensus entre les populations locales du choix de langue. Et j’avoue que cela va améliorer le vivre ensemble. J’imagine, je suis un fang du woleu ntem et on m’affecte à makokou, j’arrive dans cette province et je vis dans la commune de makoukou. On m’informe que la langue avec laquelle on communique est par exemple le kota. Mes amis pas de choix,pour travailler je suis bien obligé d’apprendre le kota. Arrêtons d’avoir peur de nos langues vernaculaires. Je ne comprend pas ce sont nos frères étrangers qui parlent deux, trois langues du terroir et nous là gabonais, le français partout même aux toilettes. Il faut que ça change, nous avons besoin de retrouver notre identité. Il est temps que cesse les regards méprisants quand un EKANG parle fang avec son frère à côté d’un kota, il faut que cesse les regards méprisants d’un fang quand un frère du haut ogooue parle ombaba, teke ou adouma ou bien nzebi, c’est possible dans notre pays. Monsieur le ministre, là vous avez tapé dans le mille comme on dit. Bonne chance et courage

  5. Nzam Ata dit :

    Oui c’est cela la politique de l’informel.Le ministère de la culture et de l’éducation populaire avait accueilli des compatriotes formés au CUSPOD dans la filiaire Sciences et techniques de communication sociale,ces derniers sont à quelques mois de la retraite comme ceux revenus du CIRO(à Ouagadougou),à cela s’ajoute le fait que les caisses du trésor sont comme ont le sait tous.C’est pourquoi ce monsieur devrait en parler dans les conversations de salons le de compréhension (niveau pousse pousse)s’y prête,mais pas en public car les escrocs et voleurs n’ont pas de place.

  6. Mimbo dit :

    AC prend tout les gabonais pour Ali Bongo qui se fait entuber par n’importe quel voyou .

  7. Afrika Obota dit :

    Vernaculaire vient du Latin « vernaculus » qui veut dire esclave. Nous ne sommes pas des esclaves, nous devons nous exprimer dans nos différentes langues nationales qui sont une richesse énorme, sinon elles disparaitront. C’est une bonne idée de les mettre au goût du jour.

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