Le 22 mars dernier marquait un nouveau contrecoup dans la marche déjà cahoteuse de l’Afrique centrale sur la voie de l’intégration. Il s’agissait de la décision des autorités centrafricaines d’empêcher Antoine Ntsimi, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) de débarquer à Bangui, siège de cette organisation, de retour d’un voyage officiel.

Antoine Ntsimi, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale

Toute chose qui a suscité la réaction du Gabon qui, par le truchement de son ministère des Affaires étrangères, a marqué son étonnement. «Au regard des derniers évènements survenus au sein de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cémac), caractérisé par le refoulement le 06 mars 2012, du président de cette institution sous-régionale à l’aéroport international de Bangui, capitale abritant le siège de la Cémac, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de la Francophonie chargé du Népad et de l’Intégration régionale, tient à marquer son étonnement devant cette situation», indique un communiqué daté du 27 mars.

Comment Antoine Ntsimi, fonctionnaire le plus gradé de la Cémac et dont la charge est précisément de mettre en œuvre la politique d’intégration, peut-il être déclaré persona non grata au siège de l’institution qu’il dirige ? Institution qui, ironie du sort, avait célébré cinq jours plus tôt sa quatrième journée sur le thème «La libre circulation dans l’espace Cémac».

Selon des sources concordantes, il semblerait qu’après un mandat de 4 années passées à la tête de la Commission de la Cémac, le Camerounais Antoine Ntsimi devait en principe passer la main à un centrafricain pour respecter le principe du turn-over. Malheureusement, il aurait refusé de céder son fauteuil, s’attirant ainsi les foudres du président centrafricain, François Bozizé.

On peut comprendre qu’il puisse avoir quelques malentendus dans le fonctionnement des organisations internationales et plus particulièrement de la Cémac. Pour autant, il existe des canaux appropriés, un arsenal juridique pour régler les différends. C’est dans ce cadre que le ministère gabonais des Affaires étrangères a invité «les parties à la sérénité indispensable au bon fonctionnement de notre institution commune», d’autant plus que ce litige n’honore pas la sous-région et porte atteinte à la libre circulation des personnes et des biens, l’une des recommandations de la charte de la Cémac.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. SAMUEL P. dit :

    Que voulez vous ? La libre circulation ? Entre le Cameroun le Congo, le Tchad et la Centrafrique pas de soucis…Les autres ne sont pas encore prêt. Le Président BOZIZE a manqué de tact…Je félicite la réaction du Ministre Gabonais des Affaires étrangères…
    Il faut aider BOZIZE…

  2. Rick Eyi dit :

    C’est le president de la Cemac qui a commencé le désordre en ne voulant pas céder son fauteuil. Il n’a que ce qu’il a cherché même si le président bozize aurait pu s’y prendre autrement.

  3. assiga dit :

    Le president centrafricain a agi comme un militaire. Mais je crois qu’il regrette ce geste. Je ne crois pas qu’il soit contre l’integration, il a ete certainement piqué au vif,militairement sa reaction peut se comprendre.

  4. donze dit :

    Je crois qu’il y a aussi une affaire de gabegie dans la gestion financière qui a énervé le président centrafricain, et d’impunité du concerné. cf : jeune afrique, ils ont un gros dossier sur des présumés « détournements de fonds massifs et honteux » du président de la CEMAC. Selon Jeune Afrique, c’est cette situation + la volonté manifeste de briguer injustement un second mandat qui a énervé Bozizé.
    Que la justice parle et rétablisse la vérité sur cette affaire.

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