Yvon Martial Ntzantzi Miyagou, Coordinateur général du Haut conseil des acteurs non Etatiques du Gabon, qui demande à ce que toute la lumière soit faite sur la situation des employés de Pogab, a expliqué, samedi 27 juin dernier, qu’en réalité le chômage technique évoqué par l’employeur chinois n’est qu’un licenciement masqué plutôt qu’un chômage technique.

Les leaders du HCANAEG, Yvon Martial Ntzantzi Miyagou (à g.) et Nicaise Moulombi, le 27 juin 2015 à Libreville. © D.R.

Les leaders du HCANAEG, Yvon Martial Ntzantzi Miyagou (à g.) et Nicaise Moulombi, le 27 juin 2015 à Libreville. © D.R.

 

Yvon Martial Ntzantzi Miyagou a estimé, devant la presse le 27 juin 2015, que le chômage technique ou partiel proposé par les dirigeants de Pogab, la filiale gabonaise de Plysorol, qui ramène à 30 % le salaire des employés ne serait lié qu’à la cessation d’activités depuis deux mois, du fait de l’épuisement du stock de grumes. «Pourquoi le Code du Travail n’est-il pas appliqué dans sa rigueur ? Y aurait-il eu concussion et forte corruption autour de cette affaire au point que ni les responsables ministériels, ni les instances de l’ordre judiciaire non seulement rentrent dans la mutité mais, bien plus, offrent un mutisme hermétique», s’est interrogé le Coordinateur général du Haut conseil des acteurs non Etatiques du Gabon (HCANEG).

Le HCANAEG souligne que les raisons pouvant conduire à un chômage technique ne sont envisageables que pour permettre de faire face à des difficultés économiques passagères ou à des circonstances exceptionnelles et que la procédure décrite dans l’article 59 de la Loi 3/94 portant Code du Travail en République gabonaise est très claire en la matière. «Comment une entreprise dont les employés n’exercent pas car ne pouvant accéder à leurs postes de travail, peut-elle déclarer chômage technique ? Quelle est l’autorité qui en a fait la demande ? Est-elle compétente ? Si non qui a négocié les salaires avec les entreprises quand nous savons que cette société est dans une phase très litigeuse ? Qui joue les marionnettes à la présidence de la République ? Les ramifications vont-elles jusqu’au niveau de l’Ordre Judiciaire ? Qui autorise les paiements ? Le procureur de la République est-elle saisie ?», autant de questions sans réponses auxquelles le HCANEG invite les autorités compétentes à répondre.

S’insurgeant contre les méthodes des patrons Chinois de Pogab, le HCANAEG dénonce le fait que «ces dirigeants ne pensent qu’à leurs intérêts. Ils ont repris le groupe pour faire main basse sur les centaines de milliers d’hectares de forêt qu’il y a au Gabon. Il faut que nos autorités interviennent pour sauver ces employés». Et de rappeler que pour contraindre ses salariés au chômage partiel, une entreprise doit être motivée par l’un des critères consignés dans l’article 59 du Code du travail : la «conjoncture économique défavorable», les «difficultés d’approvisionnement en matière première, énergie», le «sinistre ou intempérie» et la «transformation, restructuration ou modernisation de l’entreprise». Or, tel n’est visiblement pas le cas. Aussi, oour les leaders du HCANAEG, le bon sens devrait amener au respect de la procédure : «le congé technique est toute suspension du contrat de travail décidée par l’employeur pour des raisons techniques ou conjoncturelles. Sa mise en œuvre reste subordonnée à l’avis préalable de l’Inspecteur du travail».

Essentiellement local, le personnel de Pogab mis en chômage technique compte sur l’Etat pour voir sa situation s’améliorer dans les meilleurs brefs délais. L’industriel libano-ghanéen Ghassan Bitar avait repris, en octobre 2010, l’ancien numéro un européen du contreplaqué, Plysorol, mal en point économiquement. En septembre 2012, le groupe John Bitar a perdu les permis d’exploitation des 600 000 hectares de forêts de Plysorol au Gabon pour n’avoir pas respecté la loi en matière de gestion durable des forêts.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gaboma power dit :

    Je reste optimiste , je crois bien que tout rentrera dans l’orde .

  2. Meradie ndossi dit :

    Tout problème a toujours solution

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