L’ancien président du Libéria a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone entre novembre 1996 et janvier 2002. Il s’agit du premier jugement rendu par la justice internationale depuis le procès de Nuremberg. Un moment qualifié d’un message fort contre l’impunité

Procès Charles Taylor Tribunal Pénal International

La première condamnation d’un ancien chef d’État  par la justice internationale depuis le procès de Nuremberg a été rendu possible le 26 avril dernier à Leidschendam, près de La Haye, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), à l’issue de l’audience du procès de Charles Taylor.

L’ancien président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor, a été reconnu coupable de crimes commis lors de la guerre en Sierra Leone entre novembre 1996 et janvier 2002. Le juge Richard Lussick a énuméré onze chefs d’accusation dont viol, meurtre et actes inhumains.

«Le verdict d’aujourd’hui envoie un message important aux hauts responsables étatiques: qui que vous soyez et quelles que soient vos fonctions, vous serez traduits en justice pour les crimes commis», a déclaré, de son côté le chef du bureau d’Amnesty en Sierra Leone, Brima Abdulai Sheriff.

La haut-commissaire pour les droits de l’homme à l’ONU, Navi Pillay, a salué un «moment historique pour la justice internationale». «C’est un clair avertissement aux autres chefs d’État», a-t-elle déclaré. «Les jours où des tyrans ou des meurtriers de masse pouvaient se retirer pour une vie de luxe sur d’autres terres sont révolus», a-t-elle poursuivi. Les organisations Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) se sont félicitées d’un message fort contre l’impunité.

Poursuivi pour avoir mené une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone dans le but d’exploiter ses diamants, la peine de Charles Taylor sera fixée le 30 mai prochain. Il purgera dans une prison britannique, comme s’y était engagé Londres, et sauf surprise, le chef déchu devrait écoper de la prison à vie. L’avocat de Charles Taylor a dénoncé des preuves «achetées» par l’accusation et un procès dont l’issue était « inévitable » car dictée « par certains impératifs politiques », assurant qu’il allait étudier l’idée d’un éventuel appel.

Neuf ans après l’inculpation de Charles Taylor (juin 2003), six ans après son arrestation et son transfert à La Haye (mars 2006), cinq ans après l’ouverture de son procès (juin 2007) et après un an de délibéré, le procès s’est achevé en mars 2011.

 
GR
 

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