Il y a un peu plus de 3 ans, apparaissait au Gabon une notion, sous forme de slogan, qui laissa longtemps l’homme de la rue interloqué. Le Gabon allait accéder à “l’Émergence”. Personne alors n’avait la moindre idée de ce que recouvrait ce concept et personne, du reste, ne crut à son arrivée qu’il s’agissait d’autre chose que d’une opération de communication politique.

De l'incantation à l'émergence, le chemin est long et semé d'embûches - © Gabonreview.com

Dans un pays figé par plusieurs décennies d’engourdissement politique et économique, le décès d’Omar Bongo Ondimba fit l’effet d’un ciel de plomb qui tombe sur la tête des gabonais. Non pas qu’on le pensait immortel, mais personne ne voulait vraiment se projeter vers ce qui se passerait ensuite. La période troublée, pré et post électorale, la redistribution frénétique des cartes entre les diverses personnalités politiques et l’explosion des égos durant quelques semaines semblait avoir balayé toute la sérénité qui caractérisait le citoyen gabonais. Tout devenait possible, le meilleur peut-être, le pire, sûrement.

La victoire, contestée mais avérée d’Ali Bongo n’a pas, non plus, rassuré les gabonais. Non parce qu’il était le fils de son père, ce qui pouvait passer comme une constante politique du moment, mais parce qu’il semblait prêt à tout bouleverser, arborant des mots et des idées qui allaient à l’encontre du consensus, de la stabilité et de la continuation.

En octobre 2009, en fonction de ses idées politiques, de son ethnie, hélas, et de son milieu social, chacun y allait de son interprétation, mais aucun n’était vraiment rassuré et enthousiaste. L’Émergence était déjà dans toutes les bouches, agaçant les oreilles des uns, surprenant les autres.

Prise d’abord comme une promesse de richesse, beaucoup pensèrent que le nouveau “Boss” allait ouvrir la corne d’abondance et chacun dénombrait dans son fort intérieur les proches qui pourraient l’introduire auprès du nouveau maître des lieux afin d’aller percevoir son dû. Las ! Rien ne se passa comme prévu. Petit à petit l’Émergence prenait forme et ses bienfaits s’éloignaient aussi vite du présent que le mot était apparu. C’était pour dans 15 ans. Deux septennats en fait. Or, au Gabon, si on accepte assez facilement l’idée que Dieu peut rendre au centuple ce que l’on a donné sur Terre, on a compris depuis longtemps que ça ne fonctionnait pas ainsi avec les hommes politiques.

La brutalité de certaines mesures, l’éviction rapide des anciens barons, certains du moins, le changement de ton de la présidence, beaucoup moins bon-enfant qu’auparavant, et comble de traitrise, l’impossibilité d’aller chercher son enveloppe sur la base d’une simple demande d’audience, a fini de convaincre la population que tout avait quand même changé. Alors seulement, certains commencèrent à essayer de comprendre ce qu’était l’Émergence.

Qu’est-ce que l’Émergence ?

L’Émergence économique est complexe et multiforme. Elle dépasse la simple accélération de la croissance pour embrasser de profondes transformations économiques et technologiques. Pourquoi certains pays réussissent et d’autres échouent? Pourquoi la Malaisie a réussi à émerger et non la RDC pourtant riche en ressources naturelles? Parce qu’elle impacte sur la nature même des normes et valeurs sociales en vigueur, du fonctionnement des organisations publiques, du cadre réglementaire, des procédures et des politiques publiques.

En observant un pays qui y est parvenu, on comprend comment un leadership politique efficace peut émerger dans un pays, réussir le changement institutionnel et, s’appuyant sur une administration publique performante, mettre en place les bonnes politiques (amélioration du cadre des affaires, développement du capital humain, encouragement à l’adoption des valeurs positives, appropriation de la technologie, promotion du partenariat public-privé et développement de grappes industrielles tournées vers l’exportation) susceptibles de mener vers l’Émergence économique.

Appliquée au Gabon, la recette peut faire rêver. Mais comment convaincre tout un peuple, en outre conservateur, que chacun de ces paramètres qu’il sait défaillant, peut devenir performant en quelques années ? Le leadership politique ? Il fût imposé et non choisi, quoi qu’on en pense. La performance économique ? Cela demanderait de se mettre à travailler. L’État de droit ? C’est une notion si nouvelle que même les juges ont du mal à deviner comment y parvenir. La concurrence assainie ? Elle imposerait d’abandonner la confortable situation de rentier et de se jeter dans une bataille hasardeuse. La limitation de l’intervention de l’État ? Il faudrait se résoudre à ne plus s’enrichir grâce aux marchés publics. Des normes de qualité internationales ? Il faudrait apprendre, se former, devenir accueillant, justifier de la qualité de son travail. Une administration compétente et tournée vers le privé ? Il faudra d’abord la réveiller…

Bref, la nouvelle équipe mise en place à la présidence semblait convaincue qu’elle allait pouvoir faire passer le Gabon du stade d’anté-émergent, qui cumule des handicaps à tous les niveaux, à celui d’émergent.

Trois ans plus tard…

En trois ans, les questions se sont faites moins effrayantes et en fonction de la qualité de survie de chacun, les opinions se sont forgées. Le Gabon, sur bien des points, a changé de visage. Malgré une communication défaillante, pour ne pas dire inexistante, de la part des dirigeants sur l’évolution de leurs travaux, chacun doit reconnaître que les routes avancent dans le pays, que la notion d’hygiène commence à devenir une réalité, qu’un certain assainissement économique a eu lieu, avec beaucoup de douleur parfois, qu’il existe une volonté de changer certains handicaps qui semblaient immuables. Chacun jugera de son niveau de satisfaction ou de déception, mais le Gabon de 2012 n’est plus celui de 2008. Même l’extrême indolence de l’administration, certes toujours présente dans bien des ministères, paraît ébranlée, et il n’est pas rare de voir des fonctionnaires travailler et ne plus s’en cacher. Dans le domaine des finances en particulier, celles de l’État s’entend, il est clair que la compétence a pris le dessus sur le laisser aller.

Les objectifs étant fixés à 2025, il serait vain de vouloir tirer un bilan définitif en pleine période de mutation. Pourtant, une chose est incontestable : tous les secteurs dont on attend des transformations profondes (et positives si possible) ne vont pas au même rythme vers leurs objectifs d’efficacité. Une carte des projets de l’Émergence existe, très bien faite au demeurant. On peut y voir que toutes les promesses sont planifiées et que ces projets s’étendent à tout le pays. Même en faisant preuve de pessimisme, il apparaît clairement que dans quelques années, le Gabon disposera d’atouts nouveaux, parfois originaux, pour prétendre à une convergence économique avec les pays industrialisés. Mais…

Mais le Gabon est déjà, et depuis longtemps, un pays à revenu intermédiaire, c’est à dire que son PIB correspond à une richesse relative de la population la classant dans les classes moyennes au niveau international. Ce serait sans doute vrai aussi pour les gabonais si les richesses produites par le pays étaient à peu près équitablement réparties, ce qui est loin d’être le cas. Le Gabon vit comme un pays pauvre. Et ce ne sont pas les 150 000 F mensuels établis comme un revenu minimum pour un salarié fin 2009 qui peuvent changer quoi que ce soit dans un pays où l’inflation réelle, quoi que disent les chiffres, est inquiétante. La plupart des prix ont doublés en 3 ans, sauf ceux qui servent aux indicateurs économiques. Se loger est devenu un problème dramatique, se nourrir commence a être compliqué sauf à se contenter de racines et de féculents, et si la CNAMGS permet enfin aux plus pauvres et aux agents de l’État de se soigner convenablement, ce n’est pas encore le cas pour les salariés du privé et moins encore pour ceux, innombrables, de l’informel. On ne parle même pas des chômeurs, bien plus nombreux que les chiffres officiels l’annoncent.

L’indice de développement humain (IDH) du Gabon, très moyen, n’a pas progressé, celui de “Doing Business” n’a progressé que de 4 points et laisse le Gabon dans le peloton de queue mondial. Quant à l’Indice de gouvernance, il n’est guère plus glorieux. Or, on ne peut parler d ‘Émergence que lorsque la plupart des critères sociaux, politiques et bien entendu économiques sont dans le vert. Devenir plus riche ne fera pas nécessairement du Gabon un pays émergent.

L’Émergence de la classe politique est sans doute le problème qui sera le plus difficile à résoudre. Pour le moment, elle est essentiellement composée de ce que le Gabon produit de plus incompétent comme citoyens. La plupart n’ont pas l’expertise, ni la volonté, pour juger des dossiers qu’on leur demande de traiter. Que ce soit dans l’opposition déclarée ou dans l’immense fourre-tout de la majorité, on trouve principalement des vanités à satisfaire, du clientélisme à outrance, des professionnels de la corruption et de l’affairisme, parfois même des illettrés. Tous considèrent la politique comme une rente et il ne leur viendrait pas à l’idée de devoir un jour laisser leur place à un autre. C’est un jeu d’enfant de les piéger sur leurs capacités logiques, souvent même sur leur niveau de français. Nombreux sont ceux qui n’ont jamais travaillé et sont convaincus qu’ils n’auront jamais à le faire. Les exceptions sont rares et remarquables, mais elles sont loin de faire le poids face à l’inertie que constitue cette masse ignorante.

Et l’environnement ?

Reste l’environnement, un élément central du discours présidentiel et gouvernemental. Là aussi, il serait mal venu de ne pas reconnaître les efforts déployés, et certaines réussites, pour parvenir à réaliser les objectifs du Gabon Vert. Dans ce domaine en particulier, le temps nous dira si la politique menée porte ses fruits mais certains détails sont tout de même troublants. Les plus gros investisseurs, tout du moins ceux qui sont mis en avant, sont avant tout des producteurs de fertilisants chimiques, comme Olam, des pétroliers dans une moindre mesure, et quelques acteurs de second ordre financier. Développer des plantations géantes d’hévéas et de palmiers à huile a détruit l’Indonésie et causé du tort à d’autres pays asiatiques. On peut au moins se poser la question de savoir s’il en sera autrement ici.

Mais le point le plus gênant dans le choix politique de mettre en avant le Gabon Vert est sans doute le retrait récent, rapide et total de la plupart des pays riches de ces secteurs, ceux sur lesquels le Gabon aura besoin de s’appuyer pour parvenir à l’Émergence. Les USA, la Chine, et de plus en plus clairement l’Europe, abandonnent leurs rêves de protection de l’environnement (certains comme la Chine n’y ont jamais vraiment adhéré) pour se contenter du minimum requis à leur survie. La crise financière dans ces pays leur a fait abandonner toute velléité de lutter contre le réchauffement climatique et ils semblent prêts à s’en accommoder. Dans ce contexte, le Gabon fait un peu office de David s’opposant à Goliath, sauf que dans la vraie vie, c’est Goliath qui gagne en général.

Alors qu’en est-il de l’Émergence fantasmée des premiers mois du septennat d’Ali Bongo Ondimba ? Pour certains, cela n’a toujours été qu’un slogan et le restera sans doute, soit qu’avec ferveur ils n’y croient pas, soit qu’ils n’y comprennent rien. Pour d’autres, la grande majorité, le concept reste à démontrer et les résultats à devenir tangibles, tant une CAN menée à bien et quelques animations populaires ne font pas une politique réussie. Les autres objectifs n’étant qu’en construction ou en projet, le scepticisme reste de mise pour une large part de la population gabonaise. Pour quelques uns, enfin, sans doute ceux qui pensent que l’utopie est réalisable, le chantier est en route et ne pourra plus être arrêté. C’est à ceux-là, peut-être, qu’il faudra dire merci si l’entreprise réussit. En attendant que l’avenir révèle les gagnants et les perdants de ce jeu de (re)construction géant, il semble manifeste que les obstacles sont encore très nombreux, certains semblant même insurmontables…

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Manu dit :

    Je suis d’un avis assez proche de celui exprime dans cet article. Il faut en effet mettre en correlation les indices qui precisent le niveaux de developpement ou d’emergence. La communication sur le mot emergence comme leitmotive politique est bien plus fort que le sens economique palpable. Le reve de promesses et de changements vs la realite des indicateurs! La meritocratie reelle est ce qui manque encore dans notre pays en mettant comme vous l’indiquez les competences uniques aux bons endroits pour eviter non plus le recul mais la stagnation et surtout des approches uniques et specifiques a la Nation.

  2. Philippe dit :

    Ok manu, mais les intérêts économiques des Holdings et états mis en concurrence pas toujours loyaux avec les PME de la place(les Goliath), prennent une part belle en écrasant « David » et les tuant économiquement. Habitués à des coûts de productions très faibles, en chine et en Inde,ces grosses entreprises pratiquent une politique sous traitante meurtrière pour l’ensemble des PME du Gabon.
    Les PME BTP étant comme partout dans le monde la première entreprise du Pays, celles ci s’enfoncent dans un marasme économique à faible profits, voir des nullités bénéficiaires. Mon avis est un constat que nous avançons, les classent moyennes semblent oubliées dans cet élan d’émergence, des actions devraient être menées pour permettre aux plus nombreux de vivre, ou survivre, la fierté et liberté d’un homme ne s’exprime t’elle pas par la réussite honnête des ses actions?

  3. La Fille de la Veuve dit :

    Merci pour cet article en forme d’éditorial qui nous amène à faire le bilan des trois années qui viennent de s’écouler sur la base des perspectives annoncées par ceux qui se sont établis au pouvoir. Le terme établi est choisi à dessein car, ainsi que vous le dites et j’en conviens avec vous, ce pouvoir quoi qu’on en dise fut imposé aux Gabonais. Et c’est bien cela son problème premier dont découleront tous les autres.

    Le point commun entre tous les pays qui sont parvenu a se hisser a un niveau de développement tel qu’on les qualifie aujourd’hui de pays Emergents, ont en commun d’être dirigés par un pouvoir politique largement accepté par la population, donc disposant d’une légitimité réelle. Ce ne sont pas toujours des démocraties représentatives selon le model européen, mais ce ne sont pas des régimes politiques contesté par un frange significative de la population. Or, au Gabon, le pouvoir établis depuis le 16 octobre 2009 est toujours contesté, y compris sournoisement, par l’immense majorité de la population. Les plus nombreux demeurant pour des raisons évidentes de survis silencieux.

    « Il est impossible de faire le bonheur du peuple contre sa volonté » dit le sage.

    Vous indiquez, et je partage ce point de vue, que pour mener un pays au niveau vers l’Émergence économique il conviendrait de disposer d’un leadership politique efficace, de réussir le changement institutionnel et, s’appuyant sur une administration publique performante, mettre en place les bonnes politiques. Du Leadership économique il a été question ci-avant et il n’est point nécessaire d’y revenir sans devenir désobligeant.

    Concernant le changement institutionnel, qu’avons-nous constaté depuis le 16 octobre 2009 ? Une modification de la Constitution effectuée en violation flagrante des textes supranationaux signés par le Gabon notamment la charte africaine de la démocratie et des libertés signée par le Gabon au niveau de l’Union Africaine. Cette modification de la Constitution qui ne visait qu’un objet : le renforcement du pouvoir personnel du Chef de l’Etat au détriment notamment du parlement. La dissolution d’un Parti politique, l’Union Nationale pour le citer, est venue confirmer une dérive effective du régime. Que dire des récentes nominations au CNC et au CES. Depuis 3 ans, nous assistons comme jamais depuis 1990, a un recul de la démocratie et de l’Etat de droit au Gabon et il n’est aucun domaine ni aucune institution qui en sort grandie. Peut-on justifier la Présence du Président de la République a la Présidence d’un Conseil d’Administration fut-il celui d’un établissement public ? Le rattachement permanent à la Présidence de la République d’organismes publics, les Agences, qui ne concourent pas directement au fonctionnement de l’institution « Président de la République » est une autre violation flagrante de la Constitution. C’est cela le changement institutionnel qui a été opéré depuis trois ans et qui en la matière constitue incontestablement un recul.

    Concernant l’Administration. Nous devons à la vérité de dire que le 19 octobre 2009, trois jours après la prestation de serment, l’ensemble des responsables de la haute administration Gabonaise (Secrétaires généraux, Directeurs Généraux et leurs adjoints) ont été relevés de leurs fonctions. Cette épuration que nul ne peut contester a été effectuée sur le supposé du soutien réel ou supposé de ces responsables aux candidats autres que celui du PDG. Le rapport définitif du recensement commandite par le pouvoir n’a jamais été rendu public car il révélé que plus de 12.000 fonctionnaires, sur les 70.000 recensés en 2009, se retrouvent aujourd’hui sans affectation, donc sans emploi, du fait principalement de leur engagement politique réel ou soupçonné. A leur place, plus de 10.000 nouveaux agents ont été recrutés dans la fonction publique.

    Toujours concernant l’Administration, est-il nécessaire de revenir ici sur le dossier des Agences dont plus personne ne peut nier qu’elles sont une négation de l’orthodoxie en matière de gestion administrative. Gagnons du temps et n’insistons pas.
    Que ce soit les operateurs économiques ou les organisations internationales, tous semblaient admettre jusque-là que le Gabon avait l’Administration la plus compétente d’Afrique noire francophone. Aussi aurais-je beaucoup de mal a vous suivre lorsque vous avancez que « dans le domaine des Finances la compétence a pris le dessus sur le laisser aller ». Pour la première fois de son histoire, la Cour des Comptes dont on peut soupçonner une quelconque affinité avec l’opposition, n’a pas été capable de se prononcer sur la conformité du budget 2010 dans son exécution. Dans une entreprise, cela correspond à un refus de certification des comptes par le Commissaire aux comptes.

    Vous dites que  » chacun doit reconnaître que les routes avancent dans le pays, que la notion d’hygiène commence à devenir une réalité, qu’un certain assainissement économique a eu lieu, avec beaucoup de douleur parfois, qu’il existe une volonté de changer certains handicaps qui semblaient immuables. »
    Combien de kilomètres de routes ont été construits de puis 3 ans, combien d’écoles ? Un assainissement de l’économie a eu lieu ? Quelle économie ? Les entreprises ont-elles un accès plus équitable à la commande publique. Les appels d’offres sont-ils désormais légions ? Certes il se dit qu’on ne distribuerait plus d’enveloppes au bord de mer, mais peut-on affirmer que ce qui est dépensé pour le « Prince » constitue vraiment une avancée. Doit-on rappeler a tous le cout du parc automobile personnel (10 milliards de Fcfa). Nous ne pouvons plus désormais contester que l’Hôtel particulier Parisien est bien la propriété privée d’Ali Bongo Ondimba : 65 milliards de Fcfa aux frais du contribuable ! Doit-on continuer ? La liste est longue.

    Votre jugement sur la classe politique, notamment l’opposition, est sévère et injuste. Je dois à la verite d’affirmer ici que l’utilisation d’un Pseudo pour participer au débat que vous nous faites l’amitié de nous proposer n’est pas un luxe. Bien au contraire. Pour me protéger et protéger ma famille, je dois m’exprimer sous X. C’est vrai pour moi comme pour toutes les Gabonaises et tous les Gabonais qui ont encore quelque chose à préserver. Nous manquons peut-être de courage, c’est vrai. Mais nous savons pour l’avoir vécu que c’est le moindre mal.

    Il existe des hommes et des femmes de qualité qui sont intéressé par un engagement politique et qui militent au sein de formations politiques. Nombreux sont ceux qui parmi ces femmes et ces hommes sont astreints a la discrétion pour survivre, parce que malgré tout, le Gabon est encore loin d’être une démocratie. Bien au contraire, le pays chaque jour recul un peu plus dans ce domaine.
    Lorsque l’Union Nationale a voulu s’inscrire dans le débat démocratique en se prononçant, au fond, sur chacun des actes et chacune des décisions du pouvoir établis, vous avez vu ce qu’il en a résulté, le Parti politique a été purement et simplement dissous. Vous pouvez relire toutes les déclarations de l’Union Nationale sur les actes du pouvoir établis, aucun n’a été contredit par les faits jusqu’à ce jour. Aucun.

    Enfin, l’horizon légal du Pouvoir actuel est le 15 octobre 2016, donc dans 4 ans au plus tard (A sa place, pour l’honneur, je partirais avant!). Nous avons donc usé 43% du temps. Quel chemin avons-nous parcouru et dans quel sens ? Laissons en effet chacun juge.

    Une chose est certaine, les Gabonais qui par centaines de milliers ont attendus 2, 3 parfois 4 heures en 2009 pour être inscrit sur les listes électorales et qui le 30 aout 2009 se sont rendus massivement dans les bureaux de votes souhaitaient réellement autre chose. Le compte n’y est pas. Il est a craindre qu’il n’y soit jamais.

  4. Guy Massard dit :

    « La classe politique gabonaise est composée de ce que le Gabon produit de plus incompétent », dites-vous en substance ? Allez donc vérifier les cursus réels des laudateurs de la fameuse émergence et vous verrez de qui vous parlez…. Peut-on construire un pays sur l’imposture et l’incompétence ? Comme vous j’en doute…. Qui est le seul leadfer gabonais à n’avoir jamais rien été que collaborateur de son père, à avoir tout obtenu au nom de sa prétendue naissance ? Vous aurez voulu clouer Ali Bongo au pilori que vous ne vous seriez pas pris autrement…. Quel est le seul parti dont le porte-parole n’a pas franchi la classe de 5è, est un faussaire notoire ? Le PDG…. Quel est le seul parti qui, en plus de qautre décennies de prédatuon du pays ne dispose toujours pas d’un siège à lui, est toujours condamné à la location ? Le PDG… Visiblement nous ne parlons pas de la même chose ou ne vivons pas les mêmes réalités … Vous évoquez les routes qui se construisent…. Lesquelles ? Les ponts des charbonnages, Lalala et Nzeng-Ayong qui en rajoutent au désordre ? Vous parlez de changement de ton à la Présidence ? Lequel ? Celui de la brutalité dicté par un complexe d’imposture ? La vraie réforme aurait été de revenir au scrutin à deux tours renouvelables une fois…. En maintenant le scrutin à un tour renouvelable autant de fois que possible, Ali Bongo vous indique qu’il entend s’éterniser au pouvoir, qu’il considère que le gabon est un patrimoine familiale. Quoi que vous en disiez, ce n’est pas avec ce type de considérations que l’on construit une nation prospère….. Ali Bogo, c’est connu, mène ce pays dans le mur….. Et le clash n’est plus pour longtemps…. J’espère que vous publierez mais fallait pas lancer ce débat horripilant

  5. L'Ambassadeur Kinguele dit :

    je confirme qu’il y a belle et bien émergence au Gabon. Alors,nous ferons le constat sur tout les cas.
    Prenant juste le plan Social :
    Nous constatons qu’il y a eu une émergence de la pauvreté,il suffit d’aller dans des bas quartier pour constater que rien n’a changé.Les gens sont de plus en plus pauvre,et les quartiers tels que avea,la baie de cochon reste identique.
    La santé au Gabon,reste un calvaire,combien de dispensaire peut t-on compter dans nos villages ? L’hôpital général est toujours en travaux depuis des lunes,l’hôpital Jeanne ebory ressemble a un vieux bâtiment dont on imagine plus donner le nom d’hôpital.
    Dans le cas de l’éducation,combien d’écoles publiques construites si ce n’est l’émergence des écoles privées alors s’y faire un tour a l’école Berthe et jean.
    On nous parle d’Émergence,bien sur. Lorsqu’on casse plus de 5000 logements de pauvre gabonais et le remplacer pour les envoyer a la belle étoile.
    L’émergence,c’est aussi devenir plus violent lorsqu’on interdit les partis politique,on enferme des gabonais.
    L’émergence,c’est lorsqu’on décide de mettre a des postes stratégiques des frères étrangers a la place des gabonais.
    L’émergence,c’est lorsqu’on dilapide des fonds pour organiser des événements tels que le concours des yachts,qui peut être viendra faire oublier les gabonais,qu’ils sont dans un pays pauvres et non a Dubaï et aux emirates.
    L’émergence,c’est la panoplie des forums pour je ne sais quel bâton magique pourra changer la donne.
    l’émergence,l’émergence joli slogan mais irréalisable lorsqu’on a un président qui est venu faire du bizness au lieu de le gouverner.
    L’émergence,c’est rattraper ce qu’on a pas pu avoir étant jeune,dépenser 1milliards pour suivre un concert de R.Kelly en play-back.Ou encore aller suivre un final de champions league,organiser une CAN a coup de milliards sans qu’on ne sache ce que cela a apporté au gabonais,si le ministère de touriste peu nous faire un rapport de l’après CAN.
    L’émergence,l’émergence je vais m’arrêter la…
    Au fait,combien d’entreprises a t-on ramener des multiples voyages ????????????

  6. maroundou200 dit :

    Cet article est clair, précis et net , vu sur un bilan de 4ans, j’affirme et confirme tout ce qui a été dit !!! Moi je n’en peux plus j’ai presqu’envie de me barrer de ce pays. Toujours les mêmes qui profitent, les chinois et les indiens ont envahis l’Afrique. j’ai presque l’impression que « ces partenaires et investisseurs économiques  » ont presqu’une  » partie de leurs revenus dans notre économie de jours en jours je crains l’achat complet du gabon tout entier par ces gens qui pillent, qui volent , qui traquent, qui polluent, qui tuent pour le pouvoir et l’argent, etc…la liste est longue pour ce petit pays le Gabon. c’est carrément flagrant et inadmissible que les responsables ne soient pas punis. grgrgrgrgrgrgrrr je suis énervée. Chapeau pr l’article, très intéressant!!!!!!! Bonne journée à Gabonreview.

  7. L'indigné dit :

    Merci la fille de la veuve. Rien à ajouter.

  8. Le fils de la veuve dit :

    une classe politique incompétente ? Ail Bongo abroge des lois par des decrets, dirige un conseil d’administration, se fait représenter a des manifestations par la présidente de la cour constitutionnelle , du senat ou le présiden t de l’assemblée…. Avec Ali Bongo. Montesquieu et Michel Debré se retournent dans leurs tombes. Quelle émergence en republique bananière oû Najmat Sylvia s’adresse aux députés sans que l’on sache qui l’a mandatée

  9. Yves dit :

    L’émergence au Gabon? Dieu que vous vous contentez de peu! Le Gabon ne présente aucun signe avant coureur d’un pays émergent, surtout quand on considère que ce gros bobard a été promis aux gabonais dans exactement 13 ans (2025).

  10. Guy Massard dit :

    L’article évoque une « classe politique composée de ce que le Gabon produit de plus incompétent » ? On va regarder. Avant de devenir ministre, Ngambia, ministre des Infrastructures, a servi 8 ans à la BEAC où il s’occupait des services généraux. Fut-il diplômé de l’IEF, il n’a donc aune idée de l’administration publique et n’a jamais traité de dossier purement technique. Avant d’être élu député en 2006 dans les conditioons que l’opn sait, Assengone Obame, ministre délégué à la Communication, était au ticketing office d’Air France. Séraphin Moundounga, ministre de l’Enseigneement supérieur, est un instituteur qui n’a exercé que quelques mois avant de devenir député. Paccôme Moubelet, secrétaire général du gouvernement, n’a jamais erxercé ailleurs au’aux côtés de son beau-frère qu’il a finit par remplacer. Liban Soleiman était jusqu’à son entrée au cabinet d’Ali Bongo, tenancier du magasin SperCFA à Libreville après avoir raté son bac au Lycée français. Maixent Accrombessi, dircab d’ALi Bongo, est un agent immobilier qui a arrêter sa scolarité en 2à année d’une fumeuse école de commerce. Charles Mvé, porte-parole du PDG, s’est arrêté en classe de 5à et trafiqué tous ses parchemins, ce qui lui valut d’ailleurs d’être pourchassé par la Fonction publique. Guy Rossantanga, conseiller juridique d’Ali Bongo, est un athropolgue du droit et non un juriste bon teint. Raymond Ndong Sima, premier ministre d’Ali Bongo, est beaucoup plus réputé pour avoir coulé Hévégab que pour autre chose. Ali Bongo lui-même n’a jamais réussi à produire un exemplaire de sa fameuse thèse de droit. Par contre tout le monde se souvient de son passé de musicien de seconde zone. Laure Gondjout n’a jamais rien été que secrétaire, fut-ce d’un chef d’Etat, elle n’a été que secrétaire. Sans doute Ali Bongo confond il les tâches d’une secrétaire avec celles d’un secrétaire général ? En tout cas, l’incompétence est la chose la mieux partagée dans son entourage. Il n’ ya qu’à voir comment il se laisse impressionner par les mensonges sur le « Gabon vert », au point de dire tout et n’importe quoi sur un sujet totalement expérimental. En 2005, l’indice de durabilité environnemenbtale classait le Gabon au 12è rang mondial. Aujourd’hui il le classe 40 è et Ali Bongo s’en gargarise. Incompétence vous avez dit ?

  11. FINE BOUCHE dit :

    Il y a eu le phénomène ALI9, relooking, discours préparés, pleins phares sur l’évènementiel, poignées mains médiatiques ( en juin 2ème phase du forum..) quelques travaux ici et là, quelques aménagements pour montrer aux gabonais qu’il faut laisser avancé le pouvoir en place. Mais, je reste persuadé que nous ne rattraperont jamais le retard pris. Copier et ne rien inventer ne peut pas vous faire passer en première ligne. les ponts, l’éclairage ne remplacent pas l’hygiène et la santé publique, l’éducation et l’éducation civique(un audit des écoles privées sur le territoire gabonais serait accablant).

  12. LeMFK dit :

    J’ignore comment on peut appeler cette chose mais certainement pas de l’émergence lorsqu’on immerge son peuple de la sorte !! Casser des logements de citoyens lambda tandis qu’on « contourne » celles des barons, on détruit tout mais on a du mal à reconstruire ou plutôt on reconstruit encore en mal. Quel triste sort pour nous j’ai vraiment HoNTe de ces dirigeants et pour avoir mis les pieds chez nos voisins d’Afrique de l’Ouest je peux vous assurer que même sans pétrole et avec le peu qu’ils ont, ils sont loin devant nous !! Eux peuvent parler d’émergence quand nous en sommes encore réduits à « derrière la pompe après la poubelle avant le manguier » pour indiquer un emplacement car pas de plan cartographié de la ville impossible de se déplacer si on ne connaît pas (et oui mes chers amis le Gabon ce n’est pas seulement Libreville, quand on a passé plusieurs années dans l’arrière et qu’on monte pour la première fois sur èLbèVe il y a de quoi s’y perdre !!). Que dire de plus quand on conçois qu’après 50 saisons sèches à faire danser nos mamans sous le soleil pour ZérO résultat, on se paye quand même le luxe d’organiser un carnaval géant (à quel coût?) tandis qu’on est pas fichu de fournir correctement en eau et en électricité un peu plus de 800 000 âmes. A l’orée des prochaines élections on va voir passer des sacs de riz et des casiers de bière et nous faire miroiter des pseudos changements une fois de plus…

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