Arrivé à échéance le 2 décembre dernier, l’accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Gabon n’a pas été renouvelé.

Les négociateurs de l’UE ont invoqué des problèmes de droits de l’homme, plus précisément de non respect des droits des pêcheurs et des communautés autochtones. La seconde pierre d’achoppement concernait le paiement de compensations financières pour les prises de poissons.

Les Gabonais n’ont rien voulu comprendre, alors que l’argent reçu de l’UE fabrique les nababs que deviennent la plupart de ceux qui ont occupé le poste de directeur général des Pêches. On ne sait d’ailleurs quelle est la destination des fonds engendrés par l’octroi des licences de pêche, si ce n’est le paiement de quelques fonds communs aux fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement Rural.

Un rapport publié le 26 juillet 2010, fait état de ce que les licences de pêche avaient rapporté, pour le seul le 1er semestre 2010, 374, 3 millions de francs CFA. Bien entendu l’UE (Espagne, France et Portugal) ne comptait alors que 36 bateaux sur les 94 navires disposant de licences. Ce qui n’est pourtant pas négligeable.

L’accord de pêche arrivé à échéance le 2 décembre dernier, offrait au Gabon une compensation de 860 000 euros (environ 564,12 millions de francs CFA) en échange de licences pour 24 thoniers senneurs et 16 palangriers de surface. Sur ce total, la France bénéficiait de 12 licences pour ses senneurs, le Portugal de trois licences pour ses palangriers et l’Espagne, plus gros bénéficiaire, avait obtenu de 12 permis pour ses thoniers et 13 pour ses paquebots.

C’est sans doute à cet effet que Maria Damanaki, Commissaire de l’Union européenne (UE) aux affaires maritimes, a procédé à une déclaration écrite destinée à Izaskun Bilbao, députée européenne et ancienne présidente du Parlement basque, à travers laquelle elle soutient que les deux tours des négociations avec le Gabon ont échoué. «Les deux parties ont estimé qu’il fallait plus de temps pour la réflexion», a précisé Maria Damanaki qui a souligné que la prochaine étape consiste pour tous les navires de l’UE à « quitter » les eaux du Gabon.

Du fait que cette zone de pêche est «la principale zone de pêche de la flotte basque, de l’Atlantique», les Espagnols ont demandé au Commissaire de l’UE aux affaires maritimes de chercher des solutions rapides pour renouveler le protocole bilatéral.

Une communication du ministère gabonais en charge de la Pêche indiquait, fin août 2011, que le tonnage des prises, aussi bien par les pêcheurs artisanaux que par les navires croisant en eaux profondes, avait baissé de 81% au cours des huit mois précédents la déclaration. Sans fournir les raisons de cette baisse, le ministère gabonais a spécifié que les exportations du pays en poisson se chiffraient à 234 tonnes contre 447 tonnes un an plus tôt.

Ceci n’explique nullement le blocage des accords de pêche avec l’Union européenne. La question des droits des pêcheurs et des communautés autochtones constituerait, selon des sources gabonaises concernées par ces négociations, le principal élément de blocage.

D’ailleurs, les autorités gabonaises chargées de gérer les ressources halieutiques ne semblent guère se soucier du développement de ce secteur, ne se contentant vraisemblablement que de l’argent que rapporte la simple vente des licences de pêche. Les négociations avec l’UE n’étant pas définitivement closes, on devrait s’attendre à un recul du ministère gabonais des Pêches sur ses positions actuelles.

 
GR
 

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