Les Égyptiens sont appelés aux urnes depuis ce 22 et ce jusqu’au 23 mai prochain pour le premier tour de l’élection présidentielle. Un événement historique pour le peuple du fait que ce soit la première fois qu’une telle chose se produit dans le pays.

Elections Égypte

Pour la première fois depuis plus de soixante ans, personne en Égypte ne peut prédire quel visage aura le prochain président. Quelque 50 millions d’électeurs sont invités pendant deux jours à choisir parmi douze candidats un chef qui succédera à l’ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la rue le 11 février 2011, au terme d’une transition gérée par l’armée et entachée de nombreuses violences.

Selon la population égyptienne, jamais une élection présidentielle n’a été aussi ouverte et son issue aussi incertaine que celle d’aujourd’hui et de demain. «Tout le monde parle de ça. C’est très important. Cette élection parle à tous les Égyptiens», s’enthousiasme Enzo, 24 ans, guide touristique.

«Je vais bien sûr aller voter, je veux du changement. On ne peut pas rester dans cette situation délicate jusqu’à la fin de notre vie», explique Wael Azmy, qui a pris un jour de congé pour pouvoir aller glisser son bulletin dans l’urne.

Dans un contexte où la vie politique compte un grand nombre d’acteurs, il serait hasardeux de pronostiquer les noms des deux finalistes, il n’en demeure pas moins que sur les douze partants, certains candidats retiennent l’attention des électeurs et apparaissent comme les favoris de ce premier tour. Il s’agit notamment, d’un côté, de deux islamistes qui se livrent bataille : Mohamed Morsi, investi par les Frères musulmans (grands vainqueurs des récentes législatives) et un dissident de l’influente confrérie, Abdel Moneim Aboul Fotouh, qui se présente comme « moderne », rassemblant des salafistes comme des libéraux. De l’autre, deux anciens du régime : Amr Moussa, ex-ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de la Ligue arabe, et le militaire Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak. Le premier a la stature d’un important homme d’État, quand le second évoque aux révolutionnaires l’armée et les services de renseignements.

Un second tour est prévu les 16 et 17 juin faute d’une majorité absolue en faveur de l’un des candidats à l’issue du premier. Pendant plusieurs semaines, les candidats ont sillonné le pays pour tenter de convaincre les électeurs dans un climat d’ouverture inimaginable il y a peu.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire