Réunis durant quarante huit heures, dans la ville de Savalou (Bénin), les participants du forum des rois africains organisé par la Fondation Tossoh Gbaguidi XIII, ont appelé l’Union africaine (UA) à se pencher sur la problématique liée au rôle et à la place de ces hautes personnalités de la société africaine traditionnelle dans le contexte sociopolitique et économique du continent.

Gabonreview.com - Le roi de Savalou (Bénin) Tossoh Gbaguidi XIII - © D.R.

Les rois et chefs traditionnels d’Afrique ont invité le 13 août dernier à Savalou, ville située à environ 250 km au nord de Cotonou, l’Union africaine (UA) à adopter une convention sur le rôle et la place des rois et chefs traditionnels au sein des institutions de l’État, convention dont la ratification s’imposera à tous les États.

Selon une déclaration issue de ce premier forum sur l’implication des rois dans les processus de développement socioéconomique et démocratique en Afrique, ces hautes personnalités de la société africaine traditionnelle ont exigé des organismes sous régionaux, qu’ils reconnaissent et accordent au collectif des rois et chefs traditionnels du continent le statut d’observateur à leurs assisses portant sur les questions de prévention et de gestion des conflits dans la sous-région et à l’échelle du continent, une journée de reconnaissance du rôle et de la place du pouvoir traditionnel dans la société africaine.

Ces chefs et rois traditionnels s’adressaient, entre autres, à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique du Centre (Cemac), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et l’Union africaine (UA).

Ces têtes couronnées ont souhaité que «les pouvoirs publics de chaque pays considèrent le collectif des rois et chefs traditionnels d’Afrique comme un organe de pouvoir traditionnel pour la prévention et la gestion des frustrations et des conflits et acceptent de la part des rois et chefs traditionnels pour étude, toutes propositions visant la sauvegarde de la paix et de la cohésion sociale», indique le communiqué ayant sanctionné leurs assises au Bénin.

«Ils ont aussi souligné aux pouvoirs politiques du continent, la nécessité de s’inspirer des valeurs héritées des traditions africaines pour conjurer la vague de violence qui déferle sur le continent au détriment de l’effort qu’appelle la promotion de la paix, de la sécurité et la démocratie, ces valeurs qui ont pour noms : la tolérance, le dialogue, la négociation et la concertation», ajoute le même communiqué.

«Les conflits qui menacent la paix, la sécurité et la démocratie en Afrique découlent de la mauvaise gouvernance, de l’absence ou de l’insuffisance de culture démocratique, les atteintes à la juste répartition des richesses, le manque de transparence dans la gestion des affaires publiques, la cupidité, le contraste entre le train de vie de l’État et la misère des larges populations auxquelles on promet le bonheur», ont déploré les rois et chefs traditionnels.

Afin de prévenir ces maux qui minent le continent, en vue de faire régner la paix et la sécurité en Afrique, les hommes couronnés ont préconisé l’usage des valeurs telles que le dialogue, la négociation et la concertation inspirés des traditions africaines et autres instruments juridiques qui pourraient bien contribuer à la gestion et le règlement des conflits.

Les rois et chefs traditionnels jouent un rôle non négligeable dans le jeu politique en Afrique. Selon les pays et les régions, leur poids est plus ou moins important. Ils sont quasiment partie prenante de la vie sociopolitique, bien des décennies après la mise au tombeau de leur pouvoir suprême par l’administration coloniale. Faute de pouvoir l’exercer comme par le passé, ils sont tenus à des fonctions sociales et morales en tant qu’organisation de la société civile de l’État postcolonial. Sans pour autant cesser d’interférer dans le jeu politique d’une manière ou d’une autre.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. NOL dit :

    NOL
    Votre commentaire est en attente de modération
    8 juillet 2014 à 12 h 59 min

    A vous peuple de la nation , ailliez en conscience le pouvoir que vous incarnez pour votre futur et celui des générations qui vivront le future que nous aujourd’hui organisons ; non seulement pour nous mais aussi vous l’aurez compris , pour ceux après nous qui serons demain à leur tour les citoyens de la Nation .
    QUE VIVE L’ACTION LIBRE IMPARTIAL » Un jour comme un autre ; sans être le même non plus qui mène à autre chose « !.
    http://www.youtube.com/watch?v=VmjPCybkkys&feature=share

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