Les experts des pays partenaires au programme sur le système de suivi de l’abattage illégal des éléphants en Afrique centrale sont réunis à Libreville depuis 24 heures, dans le cadre de la 9e réunion du comité de pilotage de ce programme, dont les objectifs sont de parvenir à éradiquer de la sous-région le braconnage intensif et l’abattage illégal des pachydermes.

Arrestation de braconniers au Gabon - © James Morgan/WWF

Le secrétaire général adjoint du ministère des Eaux et Forêts, Yannick Edson Ongoundja, a ouvert, le 15 novembre 2012, la 9e réunion du comité de pilotage du programme sur le système de suivi de l’abattage illégal des éléphants en Afrique centrale. Cette rencontre de Libreville s’inscrit dans le cadre des recherches de stratégies de lutte contre l’abattage illégal des ressources fauniques et le commerce associé, dans les six pays de la sous-région, le Cameroun, la Centrafrique, leCongo, la République démocratique du Congo et le Gabon.

Selon les participants à cette réunion, en dépit des progrès réalisés dans certains des pays de la sous-région, en RD Congo, au Cameroun et au Gabon en particulier en terme des saisies internes d’ivoire, d’importants efforts restent à accomplir compte tenu des saisies externes qui demeurent encore plus élevées (très faible efficacité de contrôle, environ 10 %).

Élééphant victime du braconnage au Congo - © D.R.Selon un rapport de synthèse 2011 de l’Union internationale pour la conservation de la nature sur le commerce de la viande d’éléphant en Afrique centrale, «la viande d’éléphant représente des rendements économiques bruts potentiellement plus importants par éléphant que l’ivoire, mais l’ivoire rapporte plusieurs fois le revenu possible à partir de la viande en termes d’unité de poids (US $/kg), donc il y a une explication économique rationnelle pour que l’ivoire soit plus important que la viande en tant que le facteur principal de causalité motivant l’abattage des éléphants».

Le coordonnateur du programme, Sébastian Luhunu, n’a pas manqué d’interpeller les experts sur la nécessité d’identifier les atouts à consolider, notamment le renforcement des capacités du personnel chargé de la mise en œuvre des activités du projet dans sa deuxième phase qui prendra fin en décembre prochain.

Dans sa volonté ardente de combattre le braconnage et le commerce illégal des espèces sauvages qui s’intensifie en Afrique Centrale, le président Ali Bongo Ondimba avait incinéré 5 tonnes d’ivoire issues des activités de chasse illégales et saisi par les agents du ministère des Eaux et Forêts et de l’Agence nationale des parcs nationaux, le 28 juin dernier, du côté de la Cité de la démocratie.

En avril 2012, la République Centrafricaine, le Gabon et les États-Unis d’Amérique ont organisé une conférence internationale qui reconnaît que le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages sont une sérieuse menace pour les perspectives économiques, sociales et sécuritaires de la région. Cette réunion a été suivie, en juin, par la signature d’un Plan d’action sous-régional des pays de l’espace de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), pour le renforcement de l’application des législations nationales sur la faune sauvage (Papecalf) par 8 pays membres de la Comifac afin de renforcer les mesures de répression et de lutte contre le braconnage d’éléphants et d’autres espèces menacées par le commerce illégal d’espèces sauvages.

Créé par une résolution des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), le Programme de suivi de l’abattage illégal des éléphants (Mike selon son sigle en anglais) est un système de surveillance mis en place sur l’ensemble des aires de répartition des éléphants d’Afrique et d’Asie, dans le but de fournir des informations nécessaires aux états de l’aire de répartition des éléphants pour la prise de décisions appropriées de gestion et de mise en application et de renforcer les capacités institutionnelles au sein des États de l’aire de répartition pour la gestion à long terme de leurs populations d’éléphants.

Télécharger le rapport de synthèse 2011 de l’Union internationale pour la conservation de la nature sur le commerce de la viande d’éléphant en Afrique centrale.

 
GR
 

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