Profitant du séjour du président de la République dans la province septentrionale, la famille et les alliés du jeune homme tué lors des événements du 20 décembre dernier et dont la dépouille est toujours conservée aux pompes funèbres, a exigé que toute la lumière soit faite.

Protestation de la famille de Mboulou Beka sur le passage du président de la République dans le Woleu-Ntem. © D.R.

Protestation de la famille de Mboulou Beka sur le passage du président de la République dans le Woleu-Ntem. © D.R.

 

En visite dans la province du Woleu-Ntem où il devait poser la première pierre du futur stade d’Oyem et procéder à la remise des premiers agréments de constitution et de titres fonciers dans le cadre de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), le président de la République a vu la famille de Mboulou Beka s’inviter aux cérémonies. Des membres et alliés de la famille de l’étudiant «assassiné» le 20 décembre 2014 en ont profité pour réclamer «vérité et justice», face à l’imbroglio politico-judiciaire qui entoure ce décès depuis huit mois maintenant. «La famille Mboulou Beka réclame la vérité et justice, 8 mois après», pouvait-on lire sur une pancarte brandie pour la circonstance.

Bruno Mboulou Mbeka avait été tué le 20 décembre 2014 lors d’une manifestation de l’opposition à Libreville, autorisée puis interdite par le ministre de l’Intérieur. La famille avait alors décidé d’attaquer la chaine de commandement devant les tribunaux. Elle avait indiqué qu’une plainte avait été déposée le 19 janvier dernier. Depuis lors, l’information judiciaire n’est toujours pas ouverte. Or, les plaignants réclament trois choses, à savoir : «l’enquête sur cet assassinat, une autopsie faite à la régulière en présence des membres de la famille et la reconnaissance du préjudice».

En juillet dernier, la famille avait dit sa détermination à ne retirer le corps de la morgue qu’après la manifestation de la vérité. «Nous exigeons une autopsie consensuelle où il y aura des représentants de la famille, du clergé, des représentations diplomatiques et de l’Etat. Une fois que cela sera fait, nous pourrons organiser les obsèques», a conclu le frère aîné du défunt. Aux dernières nouvelles, les conditions de ce décès n’ont toujours pas été élucidées et la dépouille du jeune homme est toujours conservée aux pompes funèbres.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Prince Essonne Mfoulou-Zé dit :

    Je trouve inadmissible qu’aucune voix officielle ne s’élève pour demander la clarification de l’affaire Mboulou Beka. La sécurité de nos compatriotes, le droit à la justice pour tous et à la dignité sont des aspects inaliénables de notre citoyenneté. Quand des citoyens peuvent être assassinés dans l’indifférence des pouvoirs publics, cela signifie que ceux détiennent les leviers de la puissance publique violent gravement une disposition cardinale du contrat social à l’origine de leur légitimité et prononcent, de ce fait, la mort de l’État de Droit. Ce n’est ni acceptable, ni soutenable. Surtout que le cas Mboulou Beka n’est pas isolé. Nous devons savoir que chaque Gabonais qui trouve la mort parce que l’État n’a pas garanti sa sécurité est un martyre. Sa mémoire doit nous interpeller et nous exhorter à rétablir l’équilibre de nos institutions. Le cas Mboulou Beka est devenu symbolique de la lutte contre les crimes rituels et l’impunité des assassins de nos enfants et de nos compatriotes. Aucun Gabonais respectueux de la vie humaine ne peut y rester indifférent.

  2. Mabanda dit :

    Cette affaire en dit long sur le manque de sérieux de nos hommes politiques. L’enquête piétine et le corps du pauvre Mboulou Béka est toujours à Gabosep depuis de long mois. A vous qui avez engendré le décès de ce garçon et qui ne faites rien pour que la vérité triomphe, sachez que c’est une grosse malédiction pour vos familles et pour vous-même. Il se passera des choses bizarres dans vos vies. Je loue le courage, la témérité, la dignité de la famille du défunt qui a engagé ce bras de fer contre ce régime d’assassins et de criminels ritualistes dirigé par Ali et Ona Ondo, sans oublier le vaudouiste en chef. Ne lâchez rien, les gabonais n’ont pas oublier et n’oublierons pas. De toute façon Ali avait commencé par assassiner les gabonais en 2009 à Port-Gentil. On a les images, les vidéos. Y aura forcément un retour du bâton un jour ou l’autre, c’est obligé.

  3. Norbert Epandja dit :

    L’enquête sur cette affaire ne devrait pourtant pas être difficile, puisque des témoins sont clairement identifiés. Nous les avont vu s’exprimer dans les médias. Il y en a même qui ont désigné les Forces Armées comme étant les auteurs de cet assassinat. Il est quand même honteux que pendant que les Armées camerounaises et tchadiennes combattent Akmi, Al-kaida et Boko haram ailleurs, nos Forces Armes tirent sur des populations civiles désarmées à rio pour faire plaisir ou défendre Ali BONGO contre qui ou quoi, on ne sait.

  4. lepositif dit :

    Epandja Norbert, a vous lire, c’est que nos forces armees sont aussi nuls au tir que vous l’etes en musique, ils tirent sur la population et n’en tuent qu’un. Meme un aveugle tirant sur une foule avec une arme automatique en tuerait plus.

Poster un commentaire