Brossant un tableau socio-politico-économique du pays assez sombre, le président du Mouvement de redressement national (Morena) a estimé, le 31 janvier à Libreville, qu’il est temps de mettre un terme au mandat de l’actuel chef de l’Etat.

Luc Bengono Nsi (premier plan), le 31 janvier 2015 lors de sa déclaration. © Gabonreview

Luc Bengono Nsi (premier plan), le 31 janvier 2015 lors de sa déclaration. © Gabonreview


 
A la faveur d’une conférence de presse tenue le 31 janvier à Libreville, le Mouvement de redressement national (Morena) s’est livré à une analyse socio-politico-économique assez criarde du pays. Rappelant les objectifs de son parti depuis sa création en novembre 1981, à savoir la libération du peuple gabonais par le retour au multipartisme, l’instauration d’une démocratie véritable en vue d’une alternance pacifique au pouvoir et l’exercice de la souveraineté du peuple, le président du Morena regrette que 34 ans après la création de sa formation politique, la situation politique, économique, sociale et culturelle du pays s’est dangereusement dégradée. «C’est la preuve, s’il en était encore besoin, que l’absence d’alternance, au lieu de conduire au développement du pays et du bonheur du peuple nous conduit inexorablement à l’abîme», a déploré Luc Bengono Nsi.
Sur le plan politique Luc Bengono Nsi en rajoute une couche sur la polémique autour de l’acte de naissance d’Ali Bongo, interpellant à nouveau les parlementaires gabonais, le peuple tout entier et la communauté internationale, «car aucun pays au monde ne peut accepter d’être dirigé par un homme sans identité et dont les origines sont douteuses, en un mot un véritable faussaire». Et le président du Morena de dénoncer une régression inquiétante, depuis 2009, des acquis démocratiques. En l’occurrence la dissolution des partis politiques ; la suspension des organes de presse ; l’intimidation des dirigeants des partis politiques de l’opposition, des journalistes et des membres de la société civile ; l’assassinat de compatriotes comme le regretté Mboulou Beka Bruno ; la répression systématique des manifestations publiques de l’opposition et des syndicats libres ; l’arrestation arbitraire des étudiants ou des compatriotes qui revendiquent leurs droits légitimes.
Sur le plan social, le Morena conteste la gouvernance actuelle du chef de l’Etat, indiquant que celle-ci se caractérise par «son incapacité atavique à répondre aux attentes et aux besoins des populations». Selon Luc Bengono Nsi, «aucune réponse durable n’est apportée aux revendications des secteurs publics et privés. Au contraire, on assiste à une paupérisation galopante des gabonais». Et l’orateur d’évoquer le secteur de l’éducation, où aucune réponse structurelle n’est donnée aux besoins légitimes des élèves et enseignants (nombre de salles de classe insuffisant, obsolescence des équipements construits dans les années 60 et 70, absence de matériel didactique et pédagogique). Même constat amer dans le domaine de la santé, où «les plateaux techniques sont insuffisants voire inexistants dans plusieurs localités du pays».
Le constat est tout aussi alarmant sur le plan économique, où Luc Bengono Nsi se demande où vont les milliers de milliards annoncés en fanfare dans les différents collectifs budgétaires. Depuis 2009 en effet, souligne le leader du Morena, «on nous a annoncé des budgets d’investissements de 900 à 1000 milliards de francs, soit près de 5000 milliards de francs sur cinq ans». Mais, ironise-t-il, «le gouvernement peine à construire 10 km d’autoroute 2X2 voies de Libreville à Ntoum, le projet pharaonique de la Marina est à l’arrêt, la livraison du stade omnisport est reportée sine die» ; avant de regretter : «les hausses de prix du baril du pétrole et les plus-values pétrolières n’ont jamais bénéficié au peuple gabonais». Fort de ce constat, le Morena estime que «l’heure est venue de mettre un terme au régime actuel, malgré les reculs permanents de la justice gabonaise».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. MOKOUKOUET dit :

    les GABONAIS vous soutiendront jusqu’en 2016 s’en fout la mort.
     » LES GABONAIS MORONT POUR LA LIBERATION DU PAYS

    • Pierre Mouloumba dit :

      Mokokouet es tu sérieux dans ce que tu dis??? 2016 n’est plus loin ils peuvent attendre ça calmement. Tu es prêt à mourir les Gabonais ne sont pas prêt à mourir pour des rigolos qui ont été nourris par ce régime et ce déclare opposants comme ils n’ont plus rien a se mettre sous la panse

      • Le Villageois dit :

        Et ceux du PDG, très nombreux, qui sont opposants la nuit et émergeants le jour ? Dites nous pourquoi sont-ils opposants. Entre l’opposant déclaré et le sous-marin, qui préférez-vous ? Même vous même, on sent que vous êtes opposant, mais c’est le courage qui vous manque… Vous avez peur de quoi ? la « panse » est trop omniprésente dans vos pensées. Libérez-vous, vous-même, cher Pierre Mouloumba.

  2. Observateur dit :

    Ils pourrait commencer par demander aux 2 messieurs assis derrière lui quel bilan font-ils de leurs longs séjours au sein du Gouvernement. Ensuite il pourrait nous expliquer pourquoi le MORENA est-il progressivement devenu un parti gazelle. Pour finir, il aurait pu nous décliner des pistes de réflexion pour résoudre les problèmes de santé et d’éducation. C’est quand même choisir la facilité que de venir exhiber le chapelet des problèmes de notre pays, quand nous mêmes les vivons et les constatons au quotidien. Des questions restent sans réponse: comment peut-on être à la fois sans identité et être biafrais? Comment est-on passé de nigérian à origine douteuse?

    • Anonymous dit :

      Je suis d’accord avec toi observateur, mais je te retourne cette question. Quel bilan Mr Ali a-t-il de son « long » séjour au sein du gouvernement quand il est devenu PR? La modestie aurait voulu qu’il commence par lui-même en tant que chef de l’Etat à déclarer sa fortune, ses revenus, ses biens immobiliers. Je m’en fous de son origine mais il se ferait plus aimer s’il commençait par montrer patte blanche.

      • Observateur dit :

        Ce n’est pas à moi qu’il faut retourner la question mais à Ali Bongo lui même. Mais 3 exemples suffiraient pour démontrer qu’il a été moins nul que Ping et Myboto: Prytanée militaire,Hopîtal militaire, modernisation des équipements militaire…c’est vérifiable, tout est encore visible. S’agissant de la déclaration de fortune, je partage entièrement votre point de vue.

  3. Blaise nicolas dit :

    Moi je pense que notre pays ne connaît pas ce qu ‘on appel la violence j’invite les uns et les autres a se parler , à dialoguer pour l’intérêt de notre pays

  4. maboulegabon dit :

    La honte ne tue pas les gabonais oh avec au tant de sous quel pays sale sans habitation 80% des quartier de la ville est un todi ou vont vos milliards ? Dans les shopping dans les malls c est triste le Gabon c est pas un problème d opposant ou ali c est une éducation gabonais de vivre dans la saleté et quand on a trouvé un petit travail on demenage pour aller louer dans un quartier moins sale et la le gabonais à réussi il vit bien en tout cas mieux que son frère resté dans son todi ou dans sa misère.
    Nous ne voulons plus ce pays la qui vit en dessous de seuil de pauvreté avec des budgets faramineux les gabonais peuvent vivre mieux que ça attention un jour les gabonais vont se lever à cause en avoir mare de voir que les même personne gèrent et mangent tout seul et eux périssent dans la précarité alors ce jour nous serons tous surpris et il sera trop tard. 2016 c est rien et si les gabonais ne veulent pas de l’élection attention 2016 cette date peut être un problème pour tout le monde ou les gabonais vont demander les compte à tout les personnes qui ont gère et tous prêt à mourir attention

  5. Véracité dit :

    Je m’ennuie. Trop de spéculation. Aucune démonstration. Aucune morale. Reconnaissez ce qui a été fait.

  6. Jessica mombo dit :

    Tout le temps la meme rengaine sa suffit tchiiiip et on parle d’opposant

  7. Le Griot dit :

    Chère frère le problème de nos opposant est de croire que le pouvoir viendra seul à leur rencontre non!! personne d’entre eux ne connait la prison a part bengone nsi, ils faut que tous défient ouvertement le pouvoir alors leur incarcération augmentera plus de volonté de chacun au combat que de fuir a chaque fois beaucoup d’entre eux sont de faut pour l’obtenir certain sont passé par la case prison pour une détermination finale

  8. akok medang dit :

    c’est vraiment malheureux de savoir qu’il y a encore sur ce village de grands ignorants qui ont pourtant l’air clairvoyant. comment comprendre qu’un gabonais puisse traiter des grands comme Luc Bengone Nsi ou Ping de rigolos?
    Dites moi; qui d’autres mieux que ceux là connait Ali si ce ne sont ceux là qui ont été avec lui. Et puis qui vous a dit qu’être opposant est une mauvaise chose. L’essentiel c’est de se respecter point barre.
    Arrêter d’avoir peur et considerer les opposants comme des Diables

  9. Bassomba dit :

    Je dis et je persiste, Bengone Nsi est un tribaliste, il avait dit, Gabonreview peut voir dans ses archives, qu’il ne souhaitait pas que d’autres gabonais aillent dans le Woleu-Ntem travailler pour Olam, au risque qu’il y ait un « mélange de race ». Pour moi, cet homme est à ranger dans les tiroirs de l’Histoire.

  10. CLAUDE BEKALE dit :

    Vous aimez distraire les gens,hein?Et tout ce que Ali,son père ,sa mère,tous ces gens disaient,ont dit,disent et diront de méchant sur le Gabon et les gabonais vous n’en parlez pas?Vous êtes les vrais ennemies de ce pays parce que vous ne l’aimez pas.Vous enlevez les choses de leur contexte,vous sortez de votre bar et vous venez mentir sur Luc Bengone Nsi.Vous là!

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