Le gouverneur du district 403B1 du Lions Club est au Gabon depuis le 14 janvier, dans le cadre d’une visite à Libreville à Port-Gentil. Dans cette interview accordée à Gabonreview, Mbadinga Itsouhou est revenu sur le but de ce séjour qui s’achève le 18 janvier. Le gouverneur s’est également prononcé sur la santé du Lions Club au Gabon, non sans évoquer les grandes actions de l’association en 2020.

Mbadinga Itsouhou ,le gouverneur du district 403B1 du Lions Club. © Gabonreview

 

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Gabonreview : Quel est le but de votre séjour en terres gabonaises ?

Mbadinga Itsouhou : Chez nous, un gouverneur a un mandat d’une année. Au cours de son mandat, il a l’obligation statutaire de rendre visite à l’ensemble des clubs de son district. En ce qui me concerne, j’ai huit pays d’Afrique centrale et 74 clubs. Pendant mon mandat, je dois rendre visite à l’ensemble de ces clubs. Le séjour à Libreville et Port-Gentil a été l’occasion de rendre visite à ces clubs pour évaluer leur fonctionnement. Et cette évaluation se fait de façon conjointe. Elle permet, premièrement, de mesurer l’appropriation du programme international de notre association ; pour s’assurer que les clubs fonctionnent dans l’esprit et la lettre de l’association. Cette évaluation mesure également si les objectifs que l’association se fixe, sont pris en compte pour un déploiement. Cette visite permet également d’apporter, lorsque cela est nécessaire, un conseil, une assistance dans le fonctionnement au niveau des clubs de notre district.

Quelle a été la teneur de vos échanges avec les autorités ?

Lorsqu’un gouverneur se rend dans une région ou un pays, il est de tradition qu’il rende visite aux autorités de la place. Ça, c’est le volet protocolaire. L’autre aspect est que nous prônons un partenariat avec les pouvoirs publics, de façon claire. C’est-à-dire que l’action de nos clubs devrait également s’inscrire dans le prolongement des politiques publiques. Ce qui fait que l’échange avec les autorités permet d’identifier des synergies potentielles ou solliciter des autorisations. C’est le cas à Port-Gentil, où l’édile de la ville est régulièrement sollicité par les clubs pour apporter sa contribution en tant que citoyen, mais aussi en tant que membre de la société civile, à ce qui se réalise au niveau des clubs. Et les échanges avec lui ont permis d’identifier un certain nombre d’axes dans lesquels les clubs s’investiront.

C’est le même cas à Libreville, avec par l’exemple le projet «Lions Quest». C’est pour nous un projet majeur, à destination de la jeunesse en matière d’éducation civique pour armer les jeunes face aux comportements déviants que l’on observe dans la société. Les discussions avec le ministre de l’Éducation nationale ont permis d’identifier des préoccupations communes dans le domaine de la prévention, en direction de la jeunesse. Dans les semaines à venir, les clubs de Libreville pourront travailler avec les autorités dans le prolongement d’un programme qui avait déjà commencé et qui a connu un frein. Mais l’action du ministre de l’Éducation nationale permettra, nous en sommes convaincus, de déployer ce programme de façon convenable.

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Comment se porte le Lions Club au Gabon ?

Le Lions Club se porte bien au Gabon. La Lions Club n’est pas en marge de la société. Dans un environnement avec une situation socio-économique qui peut apparaître relativement précaire, cette situation affecte également les clubs dans leur fonctionnement. De quelle manière ? Par les membres qui peuvent être affectés par la situation. Mais aussi, parce que nous travaillons avec les moyens des autres, nous sommes un petit peu les Robins des bois modernes, sauf qu’on ne vole pas. Nous demandons plutôt à ceux qui ont plus pour donner à ceux qui en ont moins.

Et si la situation économique et sociale est difficile, il va de soi que les entreprises ou les individus vers lesquels nous nous tournons, ont moins à donner que dans les périodes fastes. La prise en compte de ces différents cas de figure nous fait dire que le Lions Club se porte bien au Gabon. Il y a des améliorations en termes d’orientation des services vers lesquels il faut aller. Il y a également des améliorations à apporter en termes de gestion des effectifs et des clubs.

Que répondez-vous à ceux qui assimilent le Lions Club à une secte ?

La réponse est simple : une secte, on sait quand on entre, mais on ne sait pas toujours en sortir. Dans une secte, on ne sait pas ce qui s’y passe. Au Lions Club, tout ce que nous faisons est public. Nos procédures et moyens d’intervention, notre philosophie… tout cela est connu et sur la place publique. Il n’y a rien de caché chez nous.

Quels sont vos difficultés et les moyens mis en œuvre pour y remédier ?

L’une de nos difficultés est la perception erronée du Lions Club, assimilé à une secte ou une association d’hommes riches, qui utilisent leur agent à des fins pas très nettes. Dans notre environnement, en Afrique centrale, cette perception peut être un frein au fonctionnement. Pour y remédier, nous communiquons de manière à ce que nous soyons mieux perçus. Par ailleurs, nous sommes également un groupe d’hommes et de femmes. À cet effet, certains clubs peuvent être confrontés à des difficultés de fonctionnement ou de croissance. En pareil cas, nous apportons des esquisses de solutions en conjuguant nos efforts.

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Quels sont les grands axes de vos actions au Gabon en 2020 ?

Les axes de nos actions au Gabon cette année, sont les axes de l’association elle-même. Il s’agit essentiellement de prendre en compte la diversité dans la composition de nos membres et la destination des services. C’est ce qui nous est recommandé par le président international du Lions Club. Sur le plan international, en tant que gouverneur, j’ai identifié quatre axes de travail qui sont repris par l’ensemble des clubs de mon district. En premier, il s’agit de travailler de manière à ce que le service soit en amélioration constante en termes de qualité, à travers les cinq axes majeurs retenus : le diabète, le cancer infantile, l’environnement, la vue et la lutte contre la faim. Nous avons ensuite le deuxième axe qui repose sur la croissance. J’ai demandé aux clubs de travailler de façon à être en accroissement suffisamment important, pour nous permettre de continuer à servir dans de bonnes conditions.

Le troisième axe de travail cette année dans les clubs, est celui du renforcement et adaptation de la formation. Nous voulons faire en sorte que les responsables de notre association soient les mieux armés possible pour gérer les clubs et travailler dans le cadre du service à travers l’identification des besoins, la formulation des projets et leur mise en œuvre. Le dernier axe est celui de la «campagne sang», déclinée au niveau international et portée par les districts. L’ensemble des clubs vont prendre tout ou une partie de ces objectifs, en fonction de la spécificité de l’environnement dans lequel ils évoluent.

 
GR
 

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