Le président-fondateur, directeur de publication de l’hebdomadaire satirique, La Calotte, Antoine Bibalou Nzatsi, dit Habib Papy Boubindji, 49 ans, est décédé, le 11 août 2018, à Libreville, des suites d’une crise de diabète.

Habib Antoine Bibalou, directeur de publication du journal La Calotte, a tiré sa révérence. © Facebook/Kevin Mebalet

 

Antoine Bibalou Nzatsi, connu sous le pseudonyme de Habib Papy Boubindji, a tiré sa révérence ce samedi 11 août 2018 aux alentours d’une heure et trente minutes. Le diabète qu’il trainait depuis quelques années a finalement eu raison de ce self-made-man des milieux journalistiques gabonais.

Agé de 49 ans, Antoine Bibalou a fréquenté, dans sa tendre enfance, l’école primaire protestante de Lastourville, dans la province de l’Ogooué-Lolo. Il s’est ensuite inscrit à une formation de photographie à Educatel, avant de s’engager dans l’armée, en l’occurrence à la Garde républicaine (GR). En plus de sa formation de photographe, il y a donc ajouté celle de parachutiste.

Loin de la satisfaction recherchée et avide de nouveaux horizons, il va abandonner le métier des armes pour reprendre son créneau dans la communication. Il intègre alors le journal Le Bucheron. Son frère, Charles Steve Bibalou, raconte qu’il y a travaillé comme reporter-photo. Ce qui l’a conduit à se perfectionner davantage et à s’intéresser à l’écriture. D’où sa formation en journalisme d’investigation.

Après Le Bucheron, il rejoint Loïc Bithégé au journal Le Nganga. Il y reste un bout de temps jusqu’à la création de son propre titre, La Calotte, dans les années 2000. «Je regrette toujours qu’il soit parti de Le Nganga», a déclaré son ancien patron.

«Sa force était dans les enquêtes. Il était très mobile. Ce gars n’était pas doué pour l’écriture, mais pour découvrir les affaires, il était champion. Je n’ai jamais eu mieux que lui. Tous les grands dossiers que nous avons sortis et qui nous ont créé pas mal de problèmes, même à lui-même, c’est lui qui les a amenés. Il avait donc une capacité relationnelle remarquable. Il y a des hauts cadres qui ne recevaient jamais les gens, mais Habib avait cette capacité d’approche qui lui a permis de rencontrer ce beau monde. Il m’a fait rencontrer beaucoup de personnalités», a dit Loïc Bithégé, le fondateur du journal Le Nganga.

Pour lui, c’est un ancien «collaborateur sans histoire» qui disparait. «Un gars assez sincère», a-t-il déclaré, affirmant qu’Antoine Bibalou avait créé son journal La Calotte parce qu’il voulait s’affirmer en tant que Directeur de publication. «Il était très mobile sans être quelqu’un qui réclame de l’argent systématiquement. Il pouvait passer deux mois sans réclamer son salaire», se souvient Loïc Bitéghé, lui rendant un vibrant hommage.

Charles Steve Bibalou du journal Le Dialogue, estime quant à lui qu’Antoine Bibalou était «un homme courageux». «Il n’avait pas peur d’aller là où beaucoup auraient hésité. Il pouvait mettre le pied dans une poudrière sans crainte. Il était un homme solidaire, fraternel. Il ne pouvait pas voir son prochain souffrir sans réagir. Il avait vraiment ce brin d’amour pour son prochain», a-t-il reconnu.

Père de famille et de nombreux enfants, Antoine Bibalou Nzatsi ou Habib Papy Boubindji quitte à jamais le monde des médias. Ses obsèques feront l’objet d’une communication ultérieure. La corporation et Gabonreview en particulier lui disent simplement adieu confrère !

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Danny dit :

    Bonjour à toute l’équipe de Gabonreview. Chaque jour, le monde de la communication perd un acteur. Oui, Habib était solidaire. Je me souviens de l’un de ses passages à Pog, en plein reportage, j’avais perdu par inadvertance mon appareil photo, le mec me regardant et sent que je suis désemparé alors qu’on se rencontrait pour la 2ème fois, il me prêtait l’un de ses appareils.

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