Ayant officiellement démarré ses activités en mars dernier, le Conseil gabonais de la liberté de la communication (CGLC) a fait sa première sortie publique le mercredi 28 juin. L’occasion pour ses responsables de revenir sur la nature et les attributions de cette structure qui se présente comme un organe d’autorégulation des médias gabonais.

Des membres du bureau du CGLC, dont le Pr Anaclet Ndong Ngoua (ext. droite). © Gabonreview

 

Trois mois seulement après sa création, le CGLC est déjà intégré au sein du Groupe d’études et de recherches sur la communication (Gerc), un laboratoire rattaché au département de Littérature, des Sciences du langage et de la Communication de l’Institut de recherche en sciences humaines (IRSH). Il faut dire que la structure que son président Anaclet Ndong Ngoua a présentée, mercredi 28 juin, comme «une ONG spécialisée dans l’autorégulation des médias», a de l’ambition. «A travers cette structure, l’IRSH tient à apporter sa contribution à la promotion de la liberté de la presse, fondement de la démocratie au Gabon, conformément aux missions qui lui sont dévolues, aux côtés, bien entendu, des pouvoirs publics».

Dans son programme d’activités à l’adresse des professionnels des médias, le CGLC envisage d’organiser des séminaires-ateliers, notamment sur le Code de la communication, les techniques rédactionnelles ou journalistiques, la déontologie et l’éthique. «Loin de nous toute idée de vous donner des leçons concernant l’exercice de votre métier. Les séminaires-ateliers qui seront organisés ne seront pas des cours magistraux», a tenu à préciser le président, dont la structure prévoie également de rédiger régulièrement des rapports sur les médias au Gabon. Le premier rapport, a annoncé Anaclet Ndong Ngoua, devrait être publié «vers octobre-novembre 2017». Il sera axé sur «le comportement des médias gabonais durant la présidentielle d’août 2016».

Collant aux missions qu’il s’est assignées, le CGLC a profité de sa première sortie publique pour réagir à l’actualité des médias : la suspension pour deux mois infligée par le Conseil national de la communication (CNC) à l’hebdomadaire Echos du nord, la suspension d’antenne de WivineOvandong, la présentatrice auteure du lapsus annonçant la mort d’Ali Bongo sur Gabon Télévisions et l’incarcération du journaliste JuldasBiviga de Radio Massanga à Tchibanga, à la suite de son interview avec le syndicaliste Marcel Libama.

Si Anaclet Ndong Ngoua a avoué ne pas avoir plus d’informations pour aborder le cas du journaliste de Tchibanga, pour la suspension d’Echos du nord, il a affirmé que «le CNC a fait son travail». «La liberté de la presse ne signifie pas, comme on le croit au Gabon, tout dire, tout écrire et tout montrer, au mépris des libertés fondamentales des individus. On demande aux journalistes de faire preuve de professionnalisme, que l’on soit proche de l’opposition ou proche du pouvoir. Le président de la République est une institution en plus d’être un individu qui mérite du respect. On n’insulte ni n’humilie une institution», a jugé le président du CGLC, tout en exhortant le CNC à faire preuve, lui aussi, de plus d’objectivité. «Des opposants ont également été maltraités, humiliés, insultés dans les médias proches du pouvoir sans que le CNC ne prononce une telle sanction». A propos de sanction, le CGLC estime que toute la Rédaction de Gabon Télévision aurait dû écoper avec la présentatrice après son lapsus pendant le journal télévisé, le 9 juin dernier. «Le journal est une affaire collective, qui touche jusqu’aux techniciens».

Ouvert aux professionnels des médias, aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et aux acteurs de la société civile gabonaise, le CGLC, qui ne dispose pas encore d’aide financière, compte sur les adhésions (fixées à 10 000 francs CFA par membre et par mois) pour réaliser ses différents projets.

 

 
GR
 

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