En réhabilitation depuis huit mois, le musée national des arts et traditions sera bientôt fonctionnel. Une ultime descente du ministre en charge de la Culture sur le chantier, le 30 octobre dernier, a permis à la presse une visite, en avant-première, de la structure dont l’inauguration interviendra en décembre prochain.

Le portique d’entrée du musée national, rue du marquis de Compiègne, face à la Chambre de commerce à Libreville. © Gabonreview

 

En attendant son inauguration officielle, «par qui de droit», programmée en décembre, le tout prochain musée national des arts et traditions a reçu la visite du ministre en charge de la Culture, le 30 octobre dernier. Le projet consiste, selon Alain-Claude Bilie-By-Nze, à doter le pays d’un espace pouvant «accueillir des œuvres d’art, que ce soit de l’art ancien ou de l’art contemporain».

Vues du chantier finissant. © Gabonreview

Édifice chargé d’histoire

Depuis huit mois, en effet, le ministère de la Culture travaille à la réhabilitation de l’espace abritant jadis l’ambassade des Etats-Unis au Gabon. Construit en 1940, le bel édifice est déjà en lui-même une pièce architecturale de musée : il a d’abord servi comme comptoir de commerce. Il a abrité une banque avant que le département d’Etat des USA ne l’achète dans les années 60, quelques années après l’ouverture de l’ambassade américaine au Gabon, le 20 mars 1961. L’édifice, chargé d’histoire, n’a pas changé de propriétaire jusqu’au 16 janvier 2013, à la faveur d’une cérémonie, au palais de la présidence de la République, consacrant son retour dans le patrimoine de l’Etat gabonais. «Personnellement, je préfèrerais que ce bâtiment subsiste tel qu’il est en tant que patrimoine gabonais. Car, il demeure un morceau de l’histoire des relations entre les Etats-Unis et le Gabon», déclarait ce jour-là SE Eric D. Benjaminson, alors ambassadeur des Etats-Unis au Gabon.

Le vœux du diplomate américain a littéralement été respecté, puisque le bâtiment n’a pas été déformé. Seul changement notable : la transformation du grand balcon arrière en verrière offrant plus d’espace aux futures expositions de ce musée dont les «les travaux devraient être achevés dans moins de 15 jours», selon les explications d’Alain-Claude Bilie-By-Nze. «Il ne reste plus qu’à faire le réaménagement et le nettoyage. L’essentiel du travail a déjà été accompli pour réceptionner complètement le bâtiment», a précisé le ministre de la Culture, non sans indiquer la nécessité technique d’observer les aménagement durant «deux mois à vide, le temps des aménagements» ; un conseil de spécialistes venus d’un pays ayant une bonne tradition du musée.

Un lieu de vie culturelle

Vues du chantier finissant. © Gabonreview

Tel que présenté par Bilie-By-Nze, le futur musée sera un lieu de vie culturelle. Il comptera une bibliothèque spécialisée ; des gradins et un espace pour les danses et arts lyriques traditionnelles mais aussi modernes ; une zone d’archivage et de consultation des productions audiovisuelles (sons, images, documentaires) ; une simulation de galerie souterraine pour les expositions, plus permanentes, des arts traditionnels ; une salle dédiée à la conservation des œuvres sensibles et de grande valeur, des espaces de discussions ou d’atelier, une sandwicherie, etc.

Avec son système de vidéosurveillance, le musée va accueillir des expositions non permanentes du Gabon et d’ailleurs : «Elles vont durer 3 à 6 mois, avec la possibilité d’être renouvelées. Nous avons, certes une vie culturelle très importante au Gabon, mais il faut s’ouvrir au monde». Faute de rétrocession, la circulation des œuvres entre les musées du monde occidental et celui du Gabon, est l’un des enjeux de ce musée national. «La question du retour des biens culturels est liée aux espaces d’exposition, de conservation et de restauration», explique le ministre avant d’indiquer que ses équipes et lui ont travaillé avec des spécialités du musée du Quai Branly de Paris sur tous les aspects fonctionnels, les assurances et autres garanties techniques nécessaires à la sécurisation des œuvres devant être exposées dans le musée librevillois. «À leur retour, ces objets d’art ne seront pas uniquement conservés dans les tiroirs mais devront circuler à travers le monde», souligne le ministre.

Établissement ultra moderne, disposant d’une police d’assurance et répondant donc aux normes internationales en matière de conservation et sécurisation des œuvres, le musée national a notamment bénéficié de la contribution du Pr Moughiama Daouda et de l’Unesco à travers son Comité scientifique.

Auteur : Jean-Thimothé Kanganga

 

 

 
GR
 

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