A l’occasion de la sortie, le 12 mai courant sur les réseaux sociaux, de son single «Medang One», le rappeur a adressé une lettre aux médias pour fustiger la censure dont il est victime depuis plus de deux ans.

Cover de l’annonce du single «Medang One» et de la lettre aux médias. © XG

Cover de l’annonce du single «Medang One» et de la lettre aux médias. © XG

 

Depuis plusieurs années déjà, F.A.N.G. n’est plus en odeur de sainteté avec les principaux promoteurs de musique locale. Après avoir été parmi les plus diffusés, avec un succès certain dans les clubs et sur la scène, le jeune rappeur vit désormais loin des projecteurs. Plus aucun concert ne lui est permis. Ses productions, censurées sur les chaînes de radio et de télévision nationales, ne sont plus diffusées.

Dans une lettre adressée à l’ensemble des médias audiovisuels, le 12 mai courant, l’artiste a dit ne pas souffrir de cette situation, revendiquant «des milliers de vues sur Youtube», avec «plus de considération pour (son) travail». Mais s’il se considère  comme «l’artiste le plus adulé et le plus respecté depuis trois ans au Gabon», le «Goldenman» s’est interrogé sur les véritables raisons de la censure dont il est victime. «Vous qui avez encore peur, jusqu’à présent, de passer mes œuvres, vous avez mon pardon. Car, en réalité, sans vous rendre compte, de jour en jour, vous perdez la petite crédibilité et la fiabilité qui vous reste», a-t-il écrit aux dirigeants des médias audiovisuels, insinuant que ses déboires proviennent, en réalité, du titre «TLMNO».

En effet, sorti en 2013 sur sa chaîne Youtube, FANG s’était crument insurgé contre les pratiques de certains rappeurs et de «patrons macaques (véreux)», dont le soutien aux artistes tient de raisons contraires à l’éthique de l’art. Le rappeur, auteur de plusieurs hits, à l’instar du «Métronome», s’en était violemment pris au label de musique Mayena, alors accusé d’avoir dénaturé et perverti le hip hop national. (Lire sur Gabonreview : «Hip Hop gabonais : le buzz monstre de F.A.N.G sur la toile»)

Plus de deux ans après, ayant constaté que les médias semblent prendre fait et cause pour ce label que d’aucuns disent être la propriété d’un des fils d’Ali Bongo, FANG a questionné, un brin naïf, le processus de censure d’un artiste. «Pour qu’il y ait censure, les médias conventionnels (télés et radios) doivent écrire au CNC (Conseil national de communication), qui est en quelque sorte la police dans nos médias. C’est elle qui écrit et convoque le concerné. (…) En d’autres termes, le CNC devrait me dire ceci : «Mr FANG The Goldenman, comme tu as insulté Mayena, nous on te censure !» Ce qui n’a jamais été le cas. En même temps, si ça avait été le cas, quel buzz !!!», a-t-il argumenté.

Du coup, FANG a dit pouvoir faire sans les médias conventionnels à l’endroit desquels il a lancé : «Vous êtes désormais obsolètes, un nouveau média vous a remplacé. Depuis longtemps Facebook, Youtube et autres ont pris le dessus. Il faudrait juste être aveugle pour ne pas le remarquer. Votre audience est désormais la nôtre, ici l’info «sort comme ça sort». C’est nous qui la faisons et les internautes (ex-téléspectateurs) créent leurs propres infos, rien n’est imposé tu regardes, tu passes, tu like si tu veux, tu commentes ou tu dislike. N’importe qui peut créer sa chaîne Youtube et la gérer dans son salon en caleçon, sans pression. À l’allure où vont les événements, vous allez nous prier à genoux pour qu’on vous apporte du contenu», a-t-il grondé. Pas sûr que cette nouvelle attaque lui ouvre les portes des chaînes de télé et de radio locales.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Guyzzywara dit :

    F. A. N. G est le seul rapeur résidant au Gabon à Avoir un Bang… le reste sont sans dignité

  2. […] Censorship and the co-option or silencing of opposition have become increasingly common. Dissenting hip hop artists now have to find alternative ways to spread their messages. […]

  3. […] Censorshipand the co-option or silencing of opposition have become increasingly common. Dissenting hip hop artists now have to find alternative ways to spread their messages. […]

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