Six pays du continent africain pourraient éradiquer la maladie d’ici l’an 2020, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié le 25 avril 2016 à l’occasion de la journée mondiale contre le paludisme, placée sous le thème : « en finir définitivement avec le paludisme ».

L’élimination du paludisme est amorcée dans de nombreux pays. © carrapide.com

L’élimination du paludisme est amorcée dans de nombreux pays. © carrapide.com

 

L’un des objectifs de la stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030, approuvée par l’assemblée mondiale de la santé en 2015, est l’élimination de la transmission locale du paludisme dans au moins 10 pays d’ici à 2020.

Dans un nouveau rapport publié le 25 avril courant, l’OMS annonce que cela est réalisable dans 21 pays, dont six sur le continent africain, le plus touché par la maladie. Il s’agit de l’Algérie, du Cap-Vert, du Swaziland, du Botswana, de l’Afrique du Sud et des Comores. « L’OMS félicite ces pays, mais souligne également qu’il est urgent de renforcer les investissements là où les taux de transmission du paludisme sont élevés, en particulier en Afrique. Notre première priorité doit être de sauver des vies », a déclaré le directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS le Dr Pedro Alonso.

En effet, le plan de lutte 2016-2030 contre le paludisme de l’OMS vise à réduire considérablement la charge mondiale du paludisme au cours des 15 prochaines années. Ses objectifs ambitieux, mais réalisables sont les suivants : réduire d’au moins 90% le taux de nouveaux cas de paludisme ; réduire les taux de mortalité d’au moins 90% ; éliminer la maladie dans au moins 35 pays ; prévenir la résurgence du paludisme dans tous les pays exempts de la maladie.

Selon le rapport de l’OMS, depuis 2000, les taux de mortalité par paludisme ont reculé de 60% au niveau mondial. Dans la Région africaine, ils ont chuté de 66% dans l’ensemble des tranches d’âge et de 71% parmi les enfants de moins de cinq ans. « Ces progrès ont été rendus possibles par le recours aux principaux outils de lutte antipaludique déployés à grande échelle ces 10 dernières années : moustiquaires imprégnées d’insecticide, pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, tests de diagnostic rapide et combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine », précise le Dr Pedro Alonso.

Cependant, l’efficacité des outils à l’origine des progrès de la lutte antipaludique depuis le début du siècle reste désormais menacée. Selon les analyses de l’OMS, les moustiques sont de plus en plus résistants aux insecticides utilisés dans les moustiquaires et pulvérisés à l’intérieur des habitations. De même, le parasite résiste de mieux en mieux à l’une des composantes de l’un des plus puissants antipaludiques. « Pour aller plus loin contre le paludisme, il faudra de nouveaux outils qui n’existent pas à l’heure actuelle, et améliorer encore les nouvelles technologies. Un engagement politique résolu et un financement solide sont indispensables », conseille le Dr Pedro Alonso, soulignant que pour atteindre les buts de la stratégie technique mondiale, il faudra fortement augmenter le financement mondial et national, qui devra passer de 2,5 milliards de dollars (US $) aujourd’hui à un montant estimé de 8,7 milliards par an d’ici 2030. « Un financement et une volonté politique solides permettront aux pays touchés de se rapprocher plus vite de l’élimination et de contribuer au Programme de développement durable à l’horizon 2030, de plus vaste portée », a-t-il conclu.

 

 
GR
 

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