Le parti au pouvoir continue sa saignée avec le départ, le 28 février 2015, de celui qui a fait tomber le Morena et son fondateur Simon Oyono Aba’a à Bitam. Il rejoint l’opposition avec armes et bagages, de nombreux cadres du PDG de Bitam ayant décidé de le suivre.

René Ndemezo’Obiang (à droite) a rejoint le Front de l’opposition pour l’alternance. © Infoskinguele

René Ndemezo’Obiang (en bleu à droite) a rejoint le Front de l’opposition pour l’alternance. © Infoskinguele


 
Plus qu’un responsable avisé, c’est un stratège, une bête politique, que vient de perdre le Parti démocratique gabonais (PDG).  René Ndemezo’Obiang, 67 ans, ancien ministre, ancien secrétaire général adjoint et ancien porte-parole du PDG, s’en est allé hors des rangs du parti au pouvoir. Il dit ne plus se reconnaître dans ce parti «autiste, insensible, inactif et surtout atteint de cécité», selon un de ses proches.
Le départ de René Ndemezo’Obiang du PDG montre à quel point le parti au pouvoir a du mal à garder ses hauts cadres, ses stratèges, sa mémoire. L’ancien ministre de la Communication qui avait réussi, à la fin des années 90, à mettre l’opposition sous l’éteignoir dans sa ville de Bitam, notamment le Mouvement de redressement national (Morena), a le mérite d’avoir «PDGisé» le chef-lieu du département du Ntem avec une stratégie bien huilée en sciant la branche aux morénistes, en arpentant régulièrement la ville, en allant recueillir les besoins des populations, en capitalisant leurs crispations et déceptions diverses et variées, en devenant en fait le réceptacle des désillusions de ses concitoyens lors de la présence à l’Assemblée nationale, pour le compte de Bitam, de Simon Oyono Aba’a, opposant historique d’Omar Bongo. «Politiquement, Ndemezo c’était Bitam, et Bitam, c’était Ndemezo», dit fièrement un conseiller municipal et ancien maire du chef-lieu du Ntem.
Oui, René Ndemezo’Obiang a incontestablement beaucoup fait à Bitam. Mais, il n’a pas compris pourquoi la hiérarchie du parti ait voulu absolument l’humilier à travers des militants plus jeunes envoyés  «en service commandé». Il n’a pas compris pourquoi le PDG accepte si peu la critique en son sein. Il n’a pas compris pourquoi le PDG tient à «brûler» ses icônes.
Il a donc décidé de rallier le camp d’en face, le Front uni de l’Opposition pour l’alternance. C’est désormais avec Jean PIng, Jean Eyeghé Ndong, Didjob Divungi di Ndinge, Jacques Adiahénot, Pierre-André Kombila, Paulette Missambo, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Benoît Mouity Nzamba, et Pierre Amoughé Mba, un autre ancien de l’AGEG, et d’autres encore, qu’il a choisi de cheminer politiquement.
La conséquence de cette démission est le départ d’autres militants de premier plan à Bitam. De nombreux membres du Conseil national auraient en effet décidé de suivre leur mentor dans sa marche vers l’opposition. Notamment Macaire Edzang Ondo, Jeanne Mfoulou Ondo et Emmanuel Edou Eyene, se raconte-t-il.
A la question, «cela va-t-il faire paniquer le PDG ?», un journaliste de L’Aube (suspendu) a laissé entendre : «Non. Mais le symbole est fort pour ce que l’homme a été au sein du PDG. Ce parti perd définitivement le Woleu-Ntem. Fonceur stratégique, Ndemezo va chercher à fédérer ceux de sa tribu à Oyem et ce n’est pas Ona Ondo qui pourra le contrer. Son mandat de député est remis en jeu, mais à moins de la fraude dont est coutumier le PDG, René va rafler la mise et rester député de Bitam malgré l’existence d’un Ondo Methogo d’ailleurs en perte de charisme.»
La démission de René Ndemezo’Obiang montre aussi qu’en réalité, le PDG ne se porte pas bien dans le septentrion. L’on se souvient en effet que quelques mois après son départ du «2-Décembre», Raymond Ndong Sima a démissionné du Bureau politique de ce parti. Le 5 mars prochain, son livre «Quel renouveau pour le Gabon ?» doit paraître à Paris. Il y dissèque la gouvernance Ali Bongo.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    Et c’est pas fini !

  2. okongo dit :

    Si ça fait bouger notre démocratie, c’est très bien.

  3. boutala dit :

    Le malaise est profond et dire que c est un non événement c est se voiler la face. Le pays est en crise le pdg est en total désarroi. Un débat national s impose ce n est pas un remaniement qui fera l’affaire monsieur le président. Il faut crever l abcès. Le pays est à genoux. Vite un débat national pour traiter ensemble de tous nos problèmes y compris celui des sociétés secrètes qui gangrènent notre administration en la pillant sans s inquiéter et en participant aux crimes rituels impunis. On traverse une phase qui traduit bien l allégeance de la sphère politique aux entités démoniaques . La conséquence est la perte de nos repères malgré nos richesses et notre population digne d une mairie.le Gabon est à recréer. On a perdu trop de temps dans notre développement.

  4. bonga bonga dit :

    C’est un non-evenement, quitter le PDG pour rejoindre une succursale du PDG, composee d’oisifs et de desoeuvres constitue a mon sens un fait mineur dans le microcosme politique gabonais. Tous ces assassins ont faim et ont besoin d’argent.

  5. sam dit :

    C’est bien qu’il quitte ce parti…d’ailleurs toute personne sense au pdg devrait en faire autant.cela dit je pense pas qu’il merite d’etre ovationner pour sa.il fait parti de ces personnes qui etant au Pdg jurait mordicus qu’ils etaient dans le droit chemin aujourd’hui que ce Pdg leur fait subir rien que pour quelques annees ce qu’ils font subir au peuple en pres de 50ans il pleurniche…ils invoque la bonne gouvernance blablabla blablabla…bon de toute les manieres tout est bon pour ejecter la famille bongo de ce pouvoir…mais ce qui est a craindre au vu de tout ces opposants « est ce que ce n’est pas un Pdg bis ou recycle qui reviendra encore au pouvoir »

  6. MAKELA dit :

    aahhhh 2016!!!! chaud devant !!!
    là ça devient de plus en plus sérieux!!! « jamais de fumée sans…. »

  7. Absolution garantie avec le FRONT dit :

    J’espère qu’il demandera pardon au peuple pour tous les dégats antérieurs dans ce pSD qu’il a animé avec les autres aujourdhui refugiés dans ce FRONT qui ne réfuse personne finalement: Même Manf10, Alikbar et ACCRO viendrront surement rejoindre ce front et ils ont leur grande place dans ce bloc fourre-tout qui veut donner l’absolution à tous les anciens pillards

  8. Observateur dit :

    A qui le tour? Qui ne s’apercevra qu’en 2015, après avoir cumulé et accumulé près de 20ans durant de hautes fonctions, qu’il y a 1 gros déficit de gouvernance au Gabon? Qui d’autre va enfin se momontrer solidaire des souffrances des gabonais en 2015? Faites vos jeux et surtout continuez à prendre les gabonais pour des truffes.

  9. Orlando dit :

    Bientôt Ali BONGO va intégrer le FRONT, on attend sa déclaration.

  10. Isy Michelle dit :

    C’est juste pas croyable ils ont tous quoi ces ex pdgiste,je crois savoir ils n’ont plus les faveurs qu’ils avaient avec Bongo père. Akiieeeeee où va le Gabon je vous rappel que c’est pas un Gabon ou vous allez avoir votre morceau. Des personnes sans conviction politiques comme ça tchuipsssss.

  11. wora dit :

    C’est bien qu’il soit parti ce ndemezo’o la le pdg se debarasse de la mauvaise graine et Ndemezo’o est une mauvaise graine un hypocrite et un pereux froussard menteur

  12. Mba Christian dit :

    Si Ali Bongo avait un peu de sang politique, voire même du sang génétique, d’Omar Bongo il procéderait dans l’immédiat à la dissolution du Parlement, à l’organisation d’une Conférence nationale, populaire et libre (remède psychologique des Gabonais choqués par la misère et l’injustice) suivie d’une élection présidentielle libre et transparente avec l’aide des organismes internationaux. Le Gabon s’enfonce, le remède: laisser les gabonais s’exprimer librement à travers une grande MESSE POPULAIRE et une ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE totalement libre et transparente. Le régime en place n’a plus le choix que de suivre cette voie qui est le salut de ce qui nous reste de pays aujourd’hui. Si Ali Bongo s’entête, le Gabon passera à la casse comme en Côte d’Ivoire.

    • mouthou dit :

      Tu dis bien: « Si Ali Bongo avait un peu de sang politique, voire même du sang génétique, d’Omar Bongo…… ». Comme tu les constate toi-même que Ali n’a rien de tout ça. C’est dommage pour ceux et celles qui ont cru en lui en 2009. Aujourd’hui, toutes ces personnes se retrouvent le bec dans le sable de Port-Gentil.

  13. Manzo sinandong dit :

    Mieux vaut tard que jamais!chers gabonais le patriotisme doit vous ouvrir les yeux afin de bâtir un Gabon fort et prospère, ceux qui connaissent les profondeurs des eaux du lac PDG sont entrain de vous montrer le chemin à suivre avant que le bateau ne chavire. Suivez les pour sauver notre Gabon.

    • mouthou dit :

      Il n’est jamais trop tard en effet…….!
      Après un long suspens, René Ndémézo Obiang a fini par avoir le courage de franchir la ligne. Nous attendons toujours le trio Chambrier, Ndong Sima et Nziengui Nzoundou (F2N)……..

  14. casic dit :

    un citoyen gabonais est libre de choisir son camp politique ainsi que monsieur OBIANG, arrêtons de dire que c’est parce qu’il lui manque ceci qu’il et pourtant il remet en cause son mandat de député, moi j’encourage ceux qui veule que le Gabon change mais je me méfie de la politique d’oggy et les cafards

  15. boutala dit :

    A mouthou vous parlez de bec dans le sable de port gentil moi je parlerai du gros tas de sable de la marina du port mole qui nous empêche de contempler les vagues du komo. Ah lala le Gabon est à genoux. akieeee qui l eut crû???

  16. boutala dit :

    Doré toujours que chaque départ est un non événement est un aveux d échec car on sait que chaque cacique qui quitte le bateau emporté avec lui une partie de ses militants. Et en l espèce personne ne peut nier le pis de ndemezo à bitam et dans le nord. Enfin chez moi à moutassou je compte chaque passage dans le camps adverse. Oh les temps ont vraiment changé. A l époque d OBO me balai des volte faces se faisait de l opposition vers le pdg. Et avec ABO c est l inverse.on passe du pdg vers l opposition Bon c est peut être un signe des temps. Car la liste n est pas close j en suis certain. A qui le tours???

  17. boutala dit :

    Lire Dire et non Doré

  18. Iboundji dit :

    Muti na mukwangi,iyaba mulibuki [l’arbre et le bucheron se séparent quand l’arbre va tomber] Proverbe Aduma
    Tsusu a gnali,gibiri a kogi [le coq absent,la chouette chante quand le sot prend la parole c’est qu’on le laisse faire]Proverbe Vili

  19. imagine56 dit :

    Cette saignée vous inquiète, c’est pas la peine de faire le fière
    attention demain vous n’aurez plus vos avantages, vous vivrez comme le commun des gabonais et alors on verra vos tètes!
    quand une situation commande à la réflexion , vous trouvez le moyen de craner, c’est la preuve qu’il n’y a rien dans vos cerveaux!

  20. NKOUL EBANG dit :

    Si c’est la faim qui justifie leur départ du PDG, pourquoi quitter une maison qui est pleine de nourriture et d’argent pour aller dans l’opposition où les gens meurent de faim. C’est une vielle chanson qui n’intéresse plus les populations. Il y a d’autres démissions qui arrivent, que vont-ils dire de nouveau.

Poster un commentaire