De la filiation du président de la République à son parcours scolaire, en passant par le scrutin de 2009, Pierre Péan ravive quelques braises contenues dans son ouvrage «Nouvelle affaires africaines». Ci-dessous, l’interview in extenso de l’auteur accordée à Christophe Boisbouvier de RFI.

Pierre Péan. © youtube.com
Pierre Péan. © youtube.com

 
Vous dites que le président Ali Bongo n’est pas né Gabonais. Qu’est-ce qui le prouve ?
Je tiens d’abord à dire que je sais ça depuis très longtemps. Déjà, quand j’ai écrit «Affaires africaines» en 1983, je parlais des enfants biafrais de Bongo. Et donc la seule chose que j’ai eue à faire, c’est de chercher des anciens qui ont du mal à parler, parce que la plupart ont encore des relations avec le Gabon. Mais je veux dire que le fait qu’il (Ali Bongo) soit d’origine biafraise c’est noël en décembre : ce n’est pas du tout un scoop. Et puis même dans le livre qui s’appelle «Kala-Kala» de Maurice Delaunay, ancien ambassadeur et homme de Foccart…. C’est lui qui a monté toute cette affaire. Là non plus il n’y pas le nom d’Ali mais les enfants Biafrais. C’était un projet totalement politique, parce qu’on voulait impliquer davantage celui qui s’appelait encore Albert Bernard Bongo dans la guerre du Biafra.
En fait, vous vous fondez beaucoup plus sur des témoignages que sur des documents ?
C’est essentiellement sur des témoignages. Moi je l’ai écrit déjà en 1983. Je mets juste un peu plus de lignes que dans le livre «Affaires africaines».
Vous soutenez qu’il y a des témoignages, mais il y a également des contre-témoignages. Et pas de n’importe qui puisque l’une des filles de l’ancien président Léon Mba, Delphine Ayo Mba, affirme que bien avant la guerre du Biafra, avant les années 67-68, elle jouait dans les jardins du palais présidentiel avec le futur Ali Bongo, qui s’appelait alors Alain Bongo.
Il y a quelque chose de très simple pour nous départager : il suffit que le président Ali Bongo fasse un test ADN et que Patience Dabany, celle qui est censée être sa mère, du moins sa mère adoptive pour moi, en fasse également un. Il y a autre chose aussi : c’est l’acte de naissance. Personne ne peut affirmer que l’acte de naissance qu’il a produit avant le démarrage de la campagne présidentielle de 2009 est un vrai. Même un enfant de 10-12 ans peut voir que c’est un faux ! Pourquoi ? Si véritablement il est né à Brazzaville, pourquoi ne pas fournir l’acte de naissance véritable de Brazzaville ou un acte qui se situe probablement à Nantes.
Vous dites que l’élève Alain Bongo n’a jamais été à l’école à Alès, dans le sud de la France, car vous n’avez trouvé aucune trace de son inscription dans un établissement de la ville. N’est-ce pas une preuve un peu faible ?
J’ai vu le président de l’association des anciens élèves, j’ai vu le patron du collège Cévenol pendant 15-20 ans…Cette affaire ne me gène pas du tout. Si véritablement on m’apporte la preuve que cet aspect là est faux, je le reconnaitrai. Ce qui ne pose aucun problème.
Le fait que Pascaline Bongo, sa sœur aînée, qui a des rapports compliqués avec lui depuis 2009 prenne sa défense, n’est-ce pas là un élément que vous êtes obligé de prendre en compte ?
Ecoutez, la famille s’est resserrée pour des raisons qui sont assez compréhensibles. Il fallait bien qu’elle fasse quelque chose mais cela ne me trouble pas outre mesure.
Qu’est-ce qui vous prouve qu’Ali Bongo a menti sur ses diplômes universitaires ?
(Rires)…Je peux dire que j’ai vu la personne qui a monté l’opération, mais je ne citerai pas son nom. Par contre je citerai les autres participants. Ca s’est passé par le cabinet d’Abelin, qui était ministre de la Coopération sous Giscard et que probablement, c’est remonté jusqu’à Valéry Giscard d’Estaing. Certes on peut me dire que je n’ai aucun document. Ok ! Mais je suis totalement sûr de mon coup.
«Elections truquées en 2009», dites-vous. Selon vous le vrai vainqueur aurait été André Mba Obame. Alors là aussi, quelles sont vos preuves ?
De quoi je tiens ça ? Alors déjà j’ai avec moi un papier de la Cenap (Commission électorale nationale autonome et permanente), qui rend impossible la victoire d’Ali. Mais surtout, j’ai quelqu’un qui était dans la mécanique et qui m’a raconté tous les détails. Et comme il est encore proche du pouvoir, je ne peux évidemment pas donner son nom, ce qui serait une trahison à son égard. Qu’à cela ne tienne, il a participé et il m’a expliqué : on ne voulait tout simplement pas d’un Fang.
Vous dites qu’à l’époque Ali Bongo était soutenu par Nicolas Sarkozy et que 2 ans plus tôt, la campagne du futur président français aurait été alimentée par les caisses gabonaises à hauteur de plusieurs millions d’euros…
Evidemment si vous me demandez les preuves je ne les ai pas…C’est toujours par du liquide. Mais là aussi, ce sont des gens qui sont à l’intérieur du système qui me l’ont dit.
Ce lundi (10 novembre), l’Etat gabonais a annoncé qu’il portait plainte contre vous pour des propos gravement diffamatoires. Votre réaction ?
Enfin une bonne nouvelle, car l’affaire sera portée sur la place publique. On verra donc ce sur quoi il m’attaque et ma capacité à me défendre. J’attends ça donc très sereinement et j’ai tendance à penser que c’est une bonne nouvelle.
La semaine dernière le site Mediapart a écrit que les hommes d’affaires Ziad Takieddine et Fara M’Bow auraient proposé à la présidence gabonaise, en échange de 10 millions d’euros, que votre ouvrage ne soit jamais publié. Comment réagissez-vous à ça ?
C’est totalement scandaleux, que des journalistes puissent reprendre ça, en laissant le soupçon que j’ai participé à cette opération. Ça me tord les tripes. Alors l’essentiel c’est qu’il y a un an, il n’y avait pas de livre prévu sur le Gabon. J’ai signé mon contrat avec Fayard le 31 juillet de cette année.
Mais si jamais cette opération a eu lieu, envisagez-vous de porter plainte contre ses auteurs ?
Je suis en train d’y réfléchir. Il y a bien eu protocole d’accord avec Ziad Takieddine. Mais je n’étais bien évidemment pas au courant.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Pendjet Fortunet dit :

    « on ne voulait tout simplement pas d’un Fang ». Mais on accepte une personne aux origines douteuses

  2. Pas posssible dit :

    Fang, myéné, Punu ou autre les gabonais disent tout simplement on veut un gabonais. Quelqu’un qui connait notre culture, la culture gabonaise dans son ensemble.
    Donc arretons de parler au singulier ethnic en terme de Fang, de Punu, de Nzebi ou autre… C’est ça aussi le développement intellectuel

  3. La gaboma dépassée dit :

    Le test d’ADN se fera dans un laboratoire gabonais ou étranger en connivence avec le pouvoir. Et il dira que Patience est la mère d’Ali car ses gènes et ceux d’Ali seront conformes a 97%.
    Je le vois venir gros comme une baleine!!!

  4. Rigolade dit :

    Monsieur PEAN, qu’es qui vous dérange au Gabon ? Nous sommes fières de notre président, que cela vous déplaise, car notre gouvernement nous garantie une politique stable dans notre beau pays le GABON que nous aimons.
    Nous n’avons franchement pas besoins de vos ragots diffamatoire, au yeux des Gabonais, vous êtes tout simplement en quête d’imagination et de créativités.
    Préoccupé vous des problème de votre président, que de chercher à vouloir déstabiliser les pays serins.
    Vous êtes qu’un pétyt blanc rigolo comme ont dit chez nous.

  5. Esaleg dit :

    Toi qui est un si bon investigateur pourquoi ne nous apportes tu pas les documents d’adoption d’Ali? Au lieu de demander un test d’ADN à Ali et à Patience seulement, demande le à tous les gabonais en âge de voter et à tous les candidats a toutes élections. Ainsi chacun devra justifier et prouver aux français ses liens avec ses parents.
    A toi l’investigateur qui aime tant son » petit pays le Gabon » comme tu le cites dans ton livre, à quand une enquête sur les Total et les impôts que cette compagnie française refuse de payer au Gabon? A quand une enquête sur les fonds gabonais déposés à la banque française? qu’est ce que la France en fait?

    • Gabonaise dit :

      Une Chose est sur, le pouvoir ne sait comment répondre. Quand on est propre on a peur de rien. la manière la plus simple pour faire honte à monsieur PEAN est de faire un TEST ADN. lol mais ça, ça la, le pouvoir ne peut pas.!!!!!!!!!!!! quel pays! les gabonais veulent savoir et ont le droit de savoir. Que Monsieur BONGO fasse ce test pour le peuple Gabonais et non pour répondre à l’opposition ou à Monsieur PEAN.

    • Noj dit :

      Défense de faibles! Mieux ne vous exprimez pas

  6. Ngonzet dit :

    Je pensais que ce Péan nous fournirait des preuves. Il fonde ses affirmations sur des témoignages non avérés. Il croit ébranler la sérénité de tout un peuple en diffamant notre visionnaire Président. Cette démarche sordide et machiavélique ne peut prospérer, sauf pour les commanditaires de cette machination, tapis dans l’ombre, et que le temps finira par dévoiler les vrais visages, les taupes. Ali BONGO, Président de la République Gabonaise, fils d’Omar et de Joséphine, est véritablement déterminé à transformer foncièrement notre pays. Que les Péan et compagnie ne nous divertissent pas. Nous aimons et voulons notre Président. Il est à la place qui est la sienne. Et puis, 2016 n’est plus loin. Que tout citoyen capable se présente à l’élection présidentielle. Nous avons entendu un discours d’un soit-disant leader politique, dans une chaîne de TV,appelant le peuple à se rebeller contre le pouvoir. Cette attitude d’un autre âge de ce nostalgique de la colonisation, n’est pas digne d’un patriote qui prétend diriger notre cher pays un jour. Heureusement que le peuple est là pour sanctionner ce genre d’élément. Même ceux qui les suivent, doivent se poser de vraies questions. Je me réjouis de la justesse et de la vitalité de notre démocratie. Au Gabon, on s’exprime librement. On n’a le droit de donner son opinion. Seulement, les responsables politiques doivent faire leur boulot. Ils doivent former leurs militants, non pas à la haine, mais plutôt à la responsabilisation citoyenne. Que ceux qui réagissent, le fassent. En bon entendeur!!!…..C’est le Gabon qui gagne!!!

    • Noj dit :

      Le témoignage est considéré par tous les tribunaux comme étant une preuve. Président visionnaire!? Je vous l’accord car il a la vision d’un GABON qui ne decollera que dans ses fantasmes. L’africain se plait à se contenter de ce qu’on lui donne et non de ce qui lui revient de plein droit. Et vous en êtes une parfaite illustration.

  7. Mabenda dit :

    La pratique du test ADN en matière de filiation est très encadrée en droit moderne. Elle n’est commise que par un juge saisi par un parent dans une procédure de confirmation ou de contestation de la filiation d’un enfant.
    Par exemple, si un homme a des doutes sur la paternité d’un enfant.Ou que face aux dénégations d’un homme, une femme veut prouver que c’est bien ce dernier qui en est le géniteur. En l’espèce, ni Omar Bongo ni Patience Dabany ne conteste que Ali Bongo soit leur enfant. Cette requête n’a donc aucune chance d’aboutir.
    Mais il faut aller plus loin. Dans la société bantou, caractérisée par un certain libertinage sexuel où on voit et tolère l’infidélité des hommes et des femmes, où des enfants adulterins sont reconnus par leurs « papas », où un couple de noirs donnent naissance à un enfant métis, où in enfant qu’on croyait provenir de sa semence, ressemble comme une goutte d’eau à son voisin, neveu ou cousin, la pratique de l ADN va déstabiliser toute la société gabonaise ! Attention.

    • Mouthou dit :

      Contre l’imposture qui gouverne maladroitement notre Gabon, nous Gabonais avertis, demandons que lumière soit faite. C’est aussi simple que ça! Même l’homme qui dirige le pays le plus puissant du monde l’a fait, à la demande des représentant s de son peule, et donc de son peuple. Et il a prouvé en montrant publiquement son acte de naissance original. Non pas une transcription, mais l’original. Nous, Gabonais, ne demandons rien d’autre que la vérité et le respect des prescriptions de la constitution. Si la constitution a été bafouée une fois, elle le sera toujours et inéluctablement. Ce qui veut dire que, nous, Gabonais, sommes dans une jungle où rien n’est encadré. Un fourre-tout, un dépotoir où chacun peut faire ce qu’il veut. L’exemple est donné depuis le sommet de l’Etat. Pathétique……..!

  8. dubois dit :

    la grande majorité des gabonais croit que péan dit la vérité, car nous le savions déjà nous même., c’est véritablement noel en décembre

  9. jean-jacques dit :

    M.pea c’est un pauvre journalite qui a besoin d’un poste, il pensait que Ali allait le nommé comme conseiller en communication. rêveur. il laisse les problèmes de la France , François Hollande la popularité est faible , la France fournit des terroristes qui sont en Syrie il n’écrit pas un livre dessus c’est le Gabon qu’il trouve son le plaisir avec la contribution des vieilliards opposants qui sont au CHÔMAGE.

  10. Le Nationaliste dit :

    Faire L’ADN pour moi n’est pas la preuve que nous cherchons.
    La famille Bongo s’est deja enrichi et mener le pays a la derive.Ce qui devra etre fait ici et maintenant est de faire partir la Famille Bongo du pouvoir coute-que coute.Que le peuple se leve et met en application les parole de la Concorde:Chassez les sorcier et les vendeur d’illusion!

  11. rapsodysiac dit :

    Plus de 40 ans au pouvoir enlisent les choses. les Gabonais ne sont heureux. et la gouvernance des Bongos a largement montré ses limites. S’il est vraiment gabonais et qu’il prétend aimer et servir son pays pour lequel il a été frauduleusement élu, qu’il songe à plier bagages et laisser un véritble autochtone travailler et relever niveau qui ne cesse de sombrer et sombrir depuis l’avènement de ces usurpateurs.

  12. LE PEUPLE GABONAIS dit :

    Jean-Jacques, si on parlait du faux acte de naissances que ton protégé s’est fait établir en 2009 à la mairie du 3eme arrondissement de Libreville ? N’est ce pas là une preuve irréfutable?
    Même les enfants de la maternelle savent qu’ALI BEN BONGO est un malfaiteur, un falsificateur.
    Quelle honte, un président de la république qui falsifie les documents.

  13. Inquiet dit :

    Dites moi au juste patience Dabani en a eu combien d’enfants avec Feu Albert Bernard Bongo?

  14. louetsi dit :

    Je crois que Pierre Pean devrait d’abord justifié ses propres origines juive avant de s’intéresser au Gabon dont il dit connaitre.Et puis dire le pourquoi qu’il a voulu escroquer l’Etat gabonais dans un jeu mafieux.Lui-meme connait les méandres de la mafia.Le Gabon de part sa souveraineté n’a guère besoin des personnage fourbe comme Pean pour regler ses problèmes

  15. SIDA dit :

    Patience a eu deux enfants: Ali et amissa.En ce qui me concerne je souhaiterais que les bongos ne soient plus au pouvoir mais on les chassant du pouvoir tant quils ne veulent pas cest devenir pauvres au gabon sans le savoir car certaines societes quitteront le gabon parcequils ne verront plus de stabilite. Et n’oubliez pas mes freres et soeurs ne me prenez pas en faux car un homme quil soit elu ou pas par le peuple gabonais est elu par la france car il est la pour servir les interets des francais et non des gabonais (eg le pourcentage que la france gagne sur la carte de sejour d’un west Af, l’armee francaise qui sera basee au gabon a vie etc…..).LE GABON EST LE POUMON DE LA FRANCE.

  16. lpandy dit :

    J’espere que les dabany et le gouvernemt du pays irons au bout de leur plaintes. Si non a quoi ça sert de faire de fausse dclararation

  17. Pardon, assez de blablater, qu’Ali nous livre l’original de son acte de naissance, on veut des tests ADN également. Votre sorcellerie que vous faites au palais là prendra fin. Ali pense que quoi? Qu’il s’agit d’ un épiphénomène et que les gabonais vont se calmer avec le temps? Tu te trompes mon cher!

  18. sony dit :

    Rigolade t’es un vrai rigolo de la pure espèce simplement ton nom signifie tout

  19. sony dit :

    Jean Jacques boucle ta boîte a bêtise.T’es un arriviste

  20. le Blogueur Gabonais dit :

    ha!!! Pean tu nous ennui on a d’autres problemes!

Poster un commentaire