Alors que son personnel totalise plusieurs mois de salaires non versés, dans la capitale économique, la structure œuvrant dans la prise en charge médicale et sociale gratuite des personnes défavorisées risque l’expulsion de ses locaux pour 20 mois de loyer impayés.

Le siège du Samu social gabonais à Port-Gentil. © L’Union

 

À Port-Gentil, le Samu social gabonais risque l’expulsion de ses locaux. C’est du moins ce qui pourrait arriver la fin du mois courant si les responsables de la structure œuvrant dans la prise en charge médicale et sociale gratuite des personnes défavorisées ne font pas «un geste» à l’endroit de Gaston Pouabou Mpira, propriétaire des bâtiments occupés depuis le 28 mars 2018. Selon le quotidien L’Union du 22 août, le bailleur réclame à son locataire 20 mois de loyer impayé, soit 34 millions de francs CFA à raison de 1,7 million de francs le loyer mensuel.

«Depuis que le Samu [social gabonais] occupe mes bâtiments, je n’ai jamais perçu les frais de loyer, en dehors de la caution», confie Gaston Pouabou Mpira, ancien élu local de Port-Gentil. Il dit avoir plusieurs fois songé à résilier le contrat de bail, mais s’est toujours à heurté sa conscience, y compris politique : le Samu social est, selon lui, un «projet hautement social pour le chef de l’État».

Aussi, dit-il être «partagé» entre l’envie d’expulser ce mauvais locataire et le refus de priver les personnes vulnérables des services offerts par ce même locataire. «De nombreux compatriotes en situation de précarité bénéficient gratuitement des soins et services de cette structure», rappelle-t-il.

«La preuve qu’Ali Bongo ne gère plus» ?

À en croire Gaston Pouabou Mpira, qui dit avoir mené diverses actions en vue de rentrer en possession de son dû, son dossier semble ne pas constituer une urgence ni pour le siège du Samu social gabonais à Libreville ni même pour les autorités locales.

«J’ai porté ce dossier à la connaissance de Jean-Fidèle Otandault, à l’époque ministre du Budget et des Comptes publics, puis du secrétaire provincial du PDG, Albert Richard Royembo et du maire actuel de la commune, Gabriel Tchango, aucun d’entre eux n’a bougé le petit doigt», confie le bailleur à Gabonreview.

Amer, Gaston Pouabou Mpira ne manque plus d’oser le parallèle avec la situation politique actuelle, notamment avec la santé du président de la République. Pour lui, en effet, que les autorités ne parviennent pas à trouver une solution à son problème «est la preuve qu’Ali Bongo Ondimba ne gère plus le pays. Car, pour un problème d’une telle portée sociale que le président portait lui-même à cœur, on n’en serait pas là».

Dans les tout prochains jours, le bailleur pourrait lancer le processus d’expulsion du locataire mauvais payeur.

 
GR
 

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