En vue d’une meilleure protection des animaux des pays de la sous-région de l’Afrique centrale et pour permettre une coopération judiciaire entre les pays de la CEEAC en matière de lutte contre les crimes fauniques, le Caucus parlementaire gabonais pour la conservation a organisé, mardi, un atelier sur l’entraide judiciaire en matière de protection de la faune. Un guide dédié a été adopté.

Les officiels, lors de l’ouverture de l’atelier, le 23 avril 2019. © Gabonreview

 

Moments de l’ouverture de l’atelier. © Gabonreview

Alors que la criminalité faunique est désormais perçue par certains, à l’instar de Marie Thérèse Chantal Mfoula, la SGA de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), comme «une menace à la paix» dans les pays de la sous-région, un atelier sur l’entraide judiciaire en matière de protection de la faune en Afrique centrale s’est tenu, mardi 23 avril, au palais Léon Mba. Les travaux présidés par le député Adrien Nkoghe Essigone ont été ouverts par Jean Pierre Oyiba, le 5e vice-président de l’Assemblée nationale, qui n’a pas manqué de rappeler le rôle des parlementaires vis-à-vis des décideurs et la nécessité de mettre à leur disposition des outils permettant notamment «une riposte adéquate» contre le braconnage.

Si pour la ministre de la Pêche et de la Mer, Prisca Koho épouse Lend, cet atelier arrive «fort à propos», d’autant plus que, selon elle, les juristes gabonais et ceux des États de la sous-région sont jusque-là peu informés des réalités en matière de répression des crimes fauniques dans les différents pays de la CEEAC, pour son collègue des Affaires étrangères, Abdu Razzaq Guy Kabongo, la lutte contre le braconnage doit impérativement avoir «un caractère transnational et multidimensionnel».

«On assiste depuis deux décennies à une menace réelle issue du braconnage, qui dépasse le cadre national. Or, les criminels peuvent se réfugier dans un État comme dans un autre sans forcément être inquiétés, faute de coopération», regrette le patron de la diplomatie gabonaise, tout en indiquant que son pays n’a pas cessé d’afficher sa volonté de bénéficier d’un arsenal juridique permettant, aux côtés des autres États, de préserver efficacement la faune. Le membre du gouvernement a cité, entre autres textes ratifiés à l’international, les conventions de Palerme, d’Antananarivo et de Bonn.

Pour Angélique Ngoma, présidente du Caucus parlementaire pour la conservation, l’entraide judiciaire entre le Gabon et les pays de la CEEAC en matière de protection de la faune c’est «un sujet dont l’importance et la pertinence paraissent évidentes». Aussi, le «guide» adopté par les participants au séminaire du jour devrait-il permettre d’avancer vers la mise en place d’une politique sous-régionale en matière de lutte contre le braconnage. L’objectif étant pour que les dispositions juridiques y relatives soient toutes connues des États de l’Afrique centrale.

Créé en février 2017, le Caucus parlementaire gabonais pour la conservation œuvre essentiellement dans la protection de l’environnement, la conservation de la nature et de la biodiversité, à travers des formations, le renforcement des capacités des élus et «la mise en œuvre du suivi et évaluation des politiques et de la législation en matière de lutte contre les crimes fauniques».

 
GR
 

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