Depuis le 17 et ce jusqu’au 28 août, se tient à Genève, en Suisse, la 18e session de la Conférence des parties (CoP18) de la Convention de l’Organisation des nations unies (Onu) sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) (Conférence mondiale sur le commerce de la vie sauvage). Ce 21 août, plusieurs pays parmi lesquels le Gabon et des Organisations non-gouvernementales (ONG) ont demandé à l’Union européenne (UE) et aux autres pays ne respectant pas le droit international de fermer leur marché intérieur de l’ivoire.

«La population d’éléphants est passée de plusieurs millions au début du 20e siècle à environ 400 000 en 2015 sur le continent africain, décimée par le braconnage». © Tony Karumba/AFP

 

Partant du fait que «le maintien d’un marché de l’ivoire crée des opportunités de blanchiment d’ivoire illégalement acquis», plusieurs pays directement impactés par le braconnage parmi lesquels le Gabon et des ONG de protection et de défense des pachydermes ont insisté, 21 août, sur la nécessité pour l’Union européenne de fermer son marché intérieur de l’ivoire.

Aux côtés de ses pairs de la Coalition pour l’éléphant d’Afrique (CEA), le Gabon profite de cette rencontre internationale pour tirer la sonnette d’alarme sur le sort des éléphants d’Afrique. C’est dans ce sens que la question est à l’ordre du jour alors que des milliers de délégués venus de plus de 180 pays discutent à Genève de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordée aux animaux et aux plantes sauvages par la CITES.

Neuf pays – le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Gabon, le Kenya, le Libéria, le Niger, le Nigeria et la Syrie – ont saisi l’opportunité pour demander à la CITES «d’appeler en urgence à la fermeture de tous les marchés intérieurs de l’ivoire restants». Selon le site sciencesetavenir.fr, ils font valoir que «le maintien d’un marché de l’ivoire crée des opportunités de blanchiment d’ivoire illégalement acquis, pose des problèmes de suivi et d’application (…) et compromet les interdictions dans d’autres pays en fournissant un débouché alternatif aux fournisseurs et trafiquants».

«À partir du moment où les principaux grands marchés vont se fermer, il n’y aura plus de débouchés. De fait l’éléphant d’Afrique sera protégé, car on ne pourra plus commercer l’ivoire et le braconnage va cesser», espère l’ambassadeur français, délégué à l’Environnement, Yann Wehrling.

La population d’éléphants est passée de plusieurs millions au début du 20e siècle à environ 400.000 en 2015 sur le continent africain, décimée par le braconnage. Sur ce continent, «60% des décès d’éléphants constatés sont dus au braconnage», selon le WWF. Or, pour protéger le plus grand mammifère terrestre, le commerce international de l’ivoire est interdit depuis 1989, à l’exception de très rares dérogations accordées à des pays pour vendre leurs stocks de défenses. La Chine (2017) et les États-Unis (2018) ont récemment fermé leur marché intérieur de l’ivoire. Mais cela ne résout pas le problème puisqu’il reste à d’autres régions, à l’exemple de l’UE, du Japon, etc. d’emboiter le pas.

Pendant ce temps, le Gabon et ses partenaires craignent l’extinction drastique de population d’éléphants d’Afrique d’ici à 15 ans, si rien n’est fait.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Francis dit :

    Vous êtes un média professionnel et la référence dans le domaine de la presse écrite .Bonne continuation.

  2. diogene dit :

    A l’exemple de la prohibition de l’alcool aux usa qui engendra l’expansion de la maffia et son emprise jusqu’à ce jour, l’interdiction crée une surenchère et donc fait flambé les prix, sous couvert de contrebande. La corruption s’intensifie, le danger exacerbe la violence, les organisations maffieuses de grande envergure se regroupent, se structurent, et le boomerang revient plus fort que jamais.
    Si le marché actuel de l’ivoire est gangréné, c’est du fait du manque d’efficacité des surveillants.
    Si les surveillants sont dépassés ; c »est dû à la corruption et aux manques de moyen, l’un engendrant l’autre dans un cercle vicieux.
    Or l’interdiction demande plus de moyens de contrôle alors qu’ils sont insuffisants. La boucle est bouclée.
    Interdire c’est intensifier le trafique. Réguler c’est l’amoindrir.

    Autre effet pervers, l’extinction des éléphants va engendrer une flambée des cours, moins d’éléphants donne un accroissement des marges suivant le principe débile de ; ce qui est rare est cher…
    D’où l’organisation de l’abatage par les vendeurs. Nouvelle boucle!

    L’interdiction est la solution la pire, celle des brutes à courte vue et/ou des corrompus cupides.

  3. SERGE MAKAYA dit :

    « La raréfaction et la disparition des éléphants dans de nombreuses forêts d’Afrique
    pourraient entraîner à terme la disparition des moabi mais aussi de nombreuses
    autres espèces forestières qui en dépendent pour leur régénération. Les éléphants
    sont en effet les véritables « jardiniers de la forêt ». A PRENDRE AVEC BEAUCOUP DE SERIEUX… https://agritrop.cirad.fr/564261/1/document_564261.pdf

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