Les deux rappeurs s’affrontent ces dernières heures par vidéos interposées, et ressuscitent une pratique qui, il y a quelques années, avait permis à des artistes moins connus de faire leur entrée sur la scène.

Tris (à droite) et Amenem ont ressuscité le clash. © wazemusic.com

 

L’astuce est bien connue dans le milieu du rap gabonais. Pour se faire un nom, à défaut de travailler comme d’autres dans les années 1990, il suffit de «clasher» un artiste déjà bien implanté et disposant d’une certaine notoriété. C’est, par exemple, de cette façon que Shad’m Ovono, en s’attaquant à Black Köba (aujourd’hui Köba Building), a réussi à sortir de l’ombre en 2006, soit 12 ans après ses débuts avec le groupe Mystic Combat en 1994.

Si l’on peut comprendre que le membre de l’écurie Dangher Production avait visiblement besoin de se frotter à l’un des meilleurs d’Eben Entertainment, pour se faire un nom, l’on comprend moins la récente provocation d’Amenem visant le rappeur Tris, d’autant qu’il bénéficie d’une certaine popularité depuis ses débuts, en tant que participant et vainqueur des Streetfighters. Ces compétitions organisées à Libreville il y a quelques années, qui opposaient les rappeurs amateurs de la capitale et du pays.

En effet, son dernier single intitulé «Tristement» rendu public le 3 novembre, vise explicitement l’ex-sociétaire de Tromatix. Amenem qui fait mine de s’adresser à un autre concurrent lance : «Ta carrière est triste, un peu comme celle de Tris.» Au passage, celui qui est patron de sa propre boîte de production, Dynastie, après ses études aux Etats-Unis, ne manque pas d’égratigner le chateur de RnB J-Rio dans le refrain de son single : «Ton succès est court, Ndami, comme la taille à J-Rio.»

Depuis, silence du côté du Texas où vit le chanteur, auteur de nombreux tubes à l’instar de «Sors ça, sorcier» ou «La mini nga». Mais à Libreville, la réponse ne s’est pas faite attendre. Tris a rétorqué avec «April O’neal» (nom volontairement écorché d’une professionnelle de la pornographie). La chanson est dédiée «au long chien», une référence à la grande taille d’Amenem.

Seulement, la réponse de Tris n’a pas beaucoup plu, au point de susciter de vives critiques sur les réseaux sociaux, notamment en raison du fait que le rappeur avait touché un point sensible : le récent décès de la mère d’Amenem. Pour beaucoup, ce clash était désormais allé trop loin. Réaction de Tris : «le morceau #AprilOneal a été piraté et la version qui circule n’est aucunement officielle car une certaine censure est de mise. Mes sincères excuses à toutes les personnes qu’on a heurtées et principalement à la famille d’Amenem». Il ne s’est toutefois pas gêné d’inviter ses fans à écouter et à partager la version officielle de sa missive à Amenem, dont on attend encore la réaction. Mais selon certains, le rappeur aux allures de l’Américain Jay-Z regrette déjà de s’être mis autant de monde sur le dos.

Il convient tout de même de rappeler qu’Amenem n’est pas à sa première provocation. En mai dernier, il a sorti «Sorciers» dans lequel il se moque de certains artistes parmi lesquels Fox Le SD, l’auteur de «Album photos» (en duo avec Sinsh’O). Le cover du single montrant le rappeur assis en plein air sur une cuvette de WC, pantalon et short descendus, avait créé la polémique. Dans le single «Manquement», le rappeur Mr Amazing, peu connu, lui avait d’ailleurs fait comprendre par un single dédié qu’il n’avait pas beaucoup apprécié. Son clash, lui, n’avait pas fait parler.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Rod dit :

    Grosse perte de temps.

    Ces jeunes n’ont aucune base de Hip-Hop, ils sont totalement vides de sens.

  2. BEYEME dit :

    On s’en tape de vos conneries d’enfants mal élevés. La musique est un véhicule de messages, par conséquent, vos textes musicaux doivent refléter soient les réalités du moment ou celles du passé, afin de mieux préparer l’avenir.
    Heureusement que je ne vous écoute pas. Afin, pas vous tous. Lord EKOMI NDONG et MATT SEIGNEUR LION m’endorment avec des textes parlants et bourré d’intelligence.

  3. Ollomo dit :

    2 boas du rap gabonais…

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