À soixante douze heures de la grande rencontre des chefs d’État des pays ayant la langue française en partage, le numéro un Français, François Hollande, a critiqué la situation des droits de l’homme et de la démocratie en République démocratie du Congo. Une déclaration qui n’est pas du gout des autorités de ce pays qui ne se sont pas fait prier pour répondre au locataire de l’Élysée.

François Hollande, président de la république Français, à vertement critiqué la situation des droits de l’homme et de la démocratie en République démocratie du Congo - © REUTERS/Philippe Wojazer

Aux côté du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en visite à Paris le 9 octobre 2012, le président français, François Hollande, s’est indigné de la situation qui prévaut en République démocratique du Congo (RDC) sur le plan des droits de l’homme et de la démocratie.

«La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition», a déclaré Hollande tout en défendant ce vaste pays de la sous-région Afrique centrale, en évoquant «l’agression» dont le pays est l’objet dans sa partie Est et en réclamant la protection de ses frontières.

À l’écoute de cette déclaration, les autorités de Kinshasa ne se sont pas fait prier pour apporter un démenti devant ce qu’ils jugent ne pas correspondre à la réalité du pays. Selon le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, «c’est au peuple congolais d’accepter ou ne pas accepter une situation au Congo»

«Nous sommes le pays le plus avancé dans les droits de l’opposition», a poursuivi le porte-parole, suggérant au président français de «compléter son information pour rendre son voyage à Kinshasa très utile».

«Il est inacceptable que les Congolais vivent dans cet enfer, le président français avait dit ce que pense la majorité des Congolais», a déclaré le porte-parole d’Étienne Tshisekedi, chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS -principal parti d’opposition), Albert Moleka, repris par un communiqué de l’AFP.

Les propos du numéro un français ne sont pas passé sans interprétations divergentes chez les hommes de la presse congolaise. « Hollande : procureur ou professeur ?» s’interroge le quotidien La Référence Plus, qui souligne un «regain de tension entre Paris et Kinshasa avant le sommet de la Francophonie». Le Phare quant à lui a souligné que Kinshasa est «outrée» par les propos du président français. Sous le titre «Hollande étale ses priorités», le journal L’Observateur estime que le président français annonce le contenu de son discours devant les responsables de la francophonie. Pour Uhuru, Hollande a été «dur» : «Est-ce de bon augure à quelques jours du tant attendu sommet de la Francophonie ?» s’interroge le journal.

Dirigé par Joseph Kabila Kabange, depuis l’assassinat de l’ancien président, son père Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier 2001, au cours de la deuxième guerre du Congo, ce pays dans sa partie est est confrontée, depuis avril 2012, à une relance du cycle des guerres, entretenu par le mouvement rebelle du M23 soutenu par le Rwanda, dont la dernière s’est terminée il y a à peine quatre ans. Les morts et les déplacés se comptent désormais encore par milliers.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. dworaczek-bendome dit :

    Belle déclaration même si, la ministre chargée de la francophonie a mis un peu d’eau dans son vin depuis.

  2. tt dit :

    C’est regrettable que Mme Ségolène Royal, Présidente de l’AIRF, n’assiste pas à ce sommet de la francophonie. Est-ce la conséquence de l’attitude peu courtoise du Président de la République à New York qui préfère la présence de sa Dame à celle , plus utile, de Mme Royal. Ceci explique sans doute, pour partie, la chute inévitable de la cote de confiance du président

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