Pour être sûrs que leurs amendements apportés dans le cadre de la réforme du Code du travail ont été pris en compte, des organisations professionnelles des travailleurs ont demandé une rencontre urgente au ministre du Travail. La rencontre n’a pas eu lieu et le ministère a promis que les préoccupations des syndicats «recevront la suite qu’elles méritent». Une réponse qui n’assèche pas leurs inquiétudes.

Sylvain Mayabi Binet lors des travaux sur la réforme du Code du travail. © Gabonreview

 

Les organisations professionnelles des travailleurs ayant pris part aux travaux sur le projet de révision du Code du travail sont perplexes. Ils n’auront pas accès à la dernière mouture du Code du travail. Les syndicats estiment que cette mouture ne prend pas en compte les préoccupations des travailleurs.

Le 2 novembre, ils ont adressé un courrier au ministre du Travail pour solliciter une «rencontre urgente». «Des inquiétudes des travailleurs persistent sur la prise en compte par le gouvernement des préoccupations de fortes attentes transmises à votre autorité, le 26 août 2016, par nos soins», ont-ils fait savoir dans le courrier signé du secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep),  modérateur et porte-parole de ces organisations syndicales.

Selon Sylvain Mayabi Binet, les leaders syndicaux sont sans cesse interpellés par les travailleurs «pour d’éventuelles confirmations des déclarations du gouvernement qui a affirmé avoir pris en compte des propositions exprimées par les syndicats». Les leaders syndicaux espéraient donc rencontrer le ministre le 6 novembre, pour que leur soit remise «la mouture finale que le gouvernement entend transmettre au Conseil économique social et environnemental (CESE)». Mais la rencontre n’a pas eu lieu.

Toutefois, le ministre du Travail via le secrétaire général adjoint du ministère de la Fonction publique, du travail et de la formation professionnelle chargé du dialogue social, a fait savoir que «le projet de révision du Code du travail n’a pas encore reçu l’approbation du gouvernement de la République». «Présenté en Conseil interministériel, il est toujours en cours d’examen, conformément à la procédure légale et règlementaire en vigueur en la matière», a fait savoir Elie Christian Aghoma Malombo.

Ce dernier précise que le gouvernement ne tient pas à créer une situation conflictuelle avec les partenaires sociaux. Raison pour laquelle, a-t-il souligné, les organisations professionnelles des travailleurs avaient été conviés aux travaux sur le projet de révision de ce texte afin de soumettre leurs propositions et leurs amendements pour obtenir un document accepté par toutes les parties. «Les contributions les concernant ont été transmises aux organismes compétents avant l’examen du projet, susmentionné, par le CESE et son adoption par les deux chambres du Parlement», a-t-il dit, et leurs préoccupations «recevront la suite qu’elles méritent». Laquelle suite sera communiquée «dans les meilleurs délais». Cette réponse est loin d’apaiser les inquiétudes des organisations syndicales (Cosyga, CGSL, UTG, CSDT, CGSL LO, CSTG, Onep, Synado, Synec) qui avaient sollicité cette rencontre urgente avec le ministre en charge du Travail.

 

 
GR
 

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