La lutte anti-braconnage à la réserve de Wonga Wongué au Gabon semble porter des fruits. Entre 2016 et 2019, le nombre d’éléphants tués a considérablement baissé, passant de 14 à 0.

Une équipe de la réserve de Wonga Wongué. © D.R.

 

La forêt gabonaise est la cible des braconniers souvent violents. Pour lutter contre leur emprise, le pays a mis en place un ensemble de mesures qui semble porter des fruits. C’est notamment le cas de la réserve nationale de Wonga Wongué, à 40 minutes en avion au sud de Libreville. Selon un documentaire réalisé par « Le Gabon vert », dans cette réserve victime d’abattage illicite d’espèces sauvages, le nombre d’éléphants tués entre 2016 et 2019 a considérablement baissé.

En 2016, 14 éléphants étaient abattus dans cette réserve. Ce nombre est passé à 9 en 2017, puis à 1 en 2018 avant de s’établir à 0 en 2019. Pour Norbert Pradel, conservateur de la réserve, cet état de fait est dû à la bonne collaboration entre les communautés locales et les agents de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Soit un réseau d’indics constitué des populations locales, mis en place pour prévenir les rangers au moindre danger les villages.

«Avant on n’était pas très copains avec les habitants des villages parce qu’ils braconnaient aussi l’ivoire», a fait savoir le conservateur. «On s’est aperçu que depuis quelques années, l’ivoire est vraiment concentré sur le Gabon. On cherche à venir tuer des éléphants au Gabon parce qu’en périphérie du Gabon, il n’y a quasiment plus d’éléphants», a-t-il soutenu.

Le conservateur attribue également cette réussite à l’alourdissement des peines d’emprisonnement des braconniers qui vont désormais jusqu’à 10 ans. «Le président Bongo a changé totalement la loi parce qu’avant les peines étaient très faibles», a indiqué Norbert Pradel, qui précise qu’avant, ces peines variaient entre 1, 2, 3 et 4 mois maximum «pour les plus redoutables». «Aujourd’hui c’est 8 ans et la récidiviste c’est 10 ans», a-t-il soutenu estimant par ailleurs que le combat est loin d’être terminé.

C’est d’ailleurs pour soutenir ce combat que la Russie a récemment offert à l’ANPN des «armes et matériels militaires». Selon le ministre des Eaux et forêts Lee White, cette dotation aidera l’ANPN à mieux faire son travail dans la forêt.

 
GR
 

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