Grand perdant, à Port-Gentil, des dernières sénatoriales, Séraphin Ndaot Rembogo, pourtant signataire du Pacte social d’Ali Bongo, a effectué deux sorties très offensives, l’une soutenant que le pouvoir d’Ali Bongo est illégitime, l’autre demandant la dissolution de la première chambre du Parlement.

Séraphin Ndaot Rembogo. © Gabonreview
Séraphin Ndaot Rembogo. © Gabonreview

 
Est-il toujours de l’opposition ? A-t-il définitivement choisi d’apporter son soutien franc et entier à Ali Bongo ? Nul ne peut y répondre, mais on constate que celui que ses partisans appellent «le plus radical des opposants modérés» vient de faire deux sorties publiques très offensives : dans la première, il souligne que «le pouvoir d’Ali Bongo est illégitime» ; dans la seconde – une interview au quotidien L’Union – il demande «la dissolution de l’Assemblée nationale» pour «sortir le Gabon de la crise». Il faut le reconnaître : Maître Ndaot Rembogo est un homme pugnace et courageux, et sa lecture des événements n’est pas loin de celle des membres du Front Uni de l’Opposition pour l’alternance.
Bien qu’ayant signé la charte relative au Pacte social, et quoiqu’il a été désigné président de la Commission nationale du Pacte social, Séraphin Ndaot Rembogo semble avoir décidé de garder sa liberté de parole et d’action. Ce, à la différence d’un Séraphin Davain Akuré de l’Alliance pour un nouveau Gabon (ANG), d’un Augustin Moussavou King du Parti socialiste gabonais (PSG), ou d’un Ntchoréré du Cercle Oméga, très taiseux et qui ne veulent plus se mouiller en annonçant un point de vue qui les compromettrait sur le plan politique. Le leader du Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS), lui, s’est montré catégorique. Pour lui, le régime actuel est illégitime, et, pour sortir de la triple crise à laquelle est confronté le Gabon, il demande la dissolution de la première chambre du Parlement, car, pour lui, «les membres qui composent cette institution ne représentent pas l’opinion réelle». Et de soutenir son propos par une affirmation très forte : «même si cela irrite nos adversaires du PDG, ils sont issus, pour la plupart, d’une fraude électorale intense». Le sentiment de bon nombre de Gabonais est que l’opposition, dans laquelle ils se reconnaissent, ne  s’exprime pas au niveau des institutions, notamment à l’Assemblée nationale (118 députés pour la majorité, dont 114 PDG, sur un total de 120 – ndlr) et au Sénat  (91 sénateurs de la Majorité dont 81 PDG, sur un total de 102 – ndlr), et lorsqu’on ajoute le fait que même les médias publics lui sont refusés, il s’en suit fatalement que l’option qui reste est celle de la rue».  Pour toutes ces raisons, il dit comprendre que «les gens s’expriment dans la rue parce que leurs représentants n’ont pas d’autres espaces pour le faire». Pour Séraphin Ndaot, il faut «un ajustement du pays réel au pays légal». 
«Si l’élection à un tour est maintenue, le vainqueur doit obtenir au moins 50% des suffrages» 
Tout en souhaitant par ailleurs que l’on parvienne à des élections uninominales à deux tours, le leader du PDS estime que si l’on maintient l’élection à un tour, seul celui qui dépasserait le seuil des 50% des voix devrait être considéré élu et cela lui conférerait toute la légitimité. Séraphin Ndaot affirme, pour le dénoncer, que «le développement intègre la démocratie qui n’existe pas véritablement dans notre pays, et que le pouvoir depuis 50 ans n’arrive toujours pas à l’instaurer». 
«Pour mettre fin à la crise sociale et économique, il faut d’abord résoudre la crise politique»
Le président du PDS a également évoqué la crise actuelle qui, pour lui, est de trois ordres. «Une crise sociale caractérisée par des grèves à répétition sur fond de mécontentements ambiants ; une crise économique que traduisent les tensions de trésorerie qui pourraient être aggravées par la chute du prix du baril de pétrole ; et enfin, une crise politique que le pouvoir tente d’occulter artificiellement en montrant qu’il n’y a pas péril en la demeure, et il a tort, parce que la réponse, à notre avis, aux deux premières crises, se trouve dans la résolution de la crise politique».
Le président de la Commission nationale du Pacte social estime que le pouvoir fait fausse route, car «en s’attachant seulement à l’option sociale, je crains fort que ce ne soit pas la solution». 
«Résultats électoraux fabriqués d’avance»
Revenant sur les raisons qui l’ont amené à se présenter aux dernières élections sénatoriales dans le 3ème arrondissement de Port-Gentil, alors qu’il savait qu’il perdrait du fait que le PDG y dispose d’une large majorité depuis les élections locales de décembre 2013, Maître Ndaot, ancien membre de la Cour constitutionnelle (1991-1998), affirme que «même lorsque nous savons que les dés sont pipés, que les résultats sont fabriqués d’avance, nous participons quand même à ces élections ; nous voulons montrer aux tenants du pouvoir, à travers notre participation, que le pays n’appartient pas au seul PDG», ajoutant au passage que «nous préférons mourir les armes à la main que de fuir le combat et laisser le PDG tirer la gloire de ses victoires truquées». Certains observateurs de la vie politique gabonaise croient lire, à travers cette dernière phrase que Séraphin Ndaot Rembogo pourrait se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Le président du PDS ne manque pas de culot ! Il vient de signer la preuve qu’il n’a pas été entièrement dompté par le pouvoir, puisque bien qu’il assume des responsabilités qui le rapprochent du chef de l’Etat – celles de président de la Commission du Pacte social dont Ali Bongo attend des propositions pour lancer une grande politique de lutte contre la précarité – Séraphin Ndaot Rembogo a fait, à froid et sans pratiquer la langue de bois, une analyse sans concession de la situation politique au Gabon, mettant en exergue les faux-fuyants, les vraies-fausses avancées, et les contradictions du régime actuel. Même s’il n’a pas dit, comme Maître Mayila, que «le Gabon va mal», il a clairement fait entendre son point de vue sur la marche du pays, sur les élections truquées au Gabon, l’absence de démocratie, le non-accès de l’opposition aux médias publics exclusivement réservé au PDG, à Alain Claude Billie-By-Nzé et à Sidonie Flore Ouwé, et sur le désir de changement d’une immense majorité de Gabonais.
 
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. prince dit :

    Ce MR, que de respect et d’admiration vraiment NDAO je ne comprend pas ce que vous deffendez vous dénoncez des faits réelles dans le pays je suis chacune de vos interventions à pres chaque election et vous dénoncez les fraudes, vous dénoncez la mal couvernance, le manque de démocratie, bref rien ne va dans le pays .mais pourtant vous etes au coté de ceux qui soutiennent le pdg et son pacte ZERO Maitre soyez sérieux vous ne pouvez pas dénoncer une chose et en faire parti regardez comment ici à port gentil vous avez tout fait pour discréditer vous et votre parti accause de votre raprochement au dictateur, je suis un simple millitant de votre parti qui habite juste en face de MR PONO votre conseillé, depuis plus de cinq ans la mairie du pdg refuse de goudronner la route du champ parce que votre conseillé PONO habite là et que les populations du champ vote votre parti, et vous vous trouvez mieu à se raprocher du parti qui nous opprimes et vol nos votes? Maitre rappelez vous de votre sortie de la mairie de pog vous etes un batisseur un vrais il suffit de voir vos maisons ici à pog , de grace vous n’avez pas de place au coté d’ali bongo vous aimez le Gabon restez à coté de ceux qui aiment notre pays.Merci c’est de la part de Prince un simple MAKAYA .

    • Amelie dit :

      Bravo mon frere..NDao a deçu beaucoup de gabonais. moi je suis du Woleu-ntem mais je supportais ce monsieur pour son charisme et ses prises de positions. Mais aujourd’hui on ne sait pas à quoi il joue, personne ne comprends son rapprochement avec le pdg..il dit qu’on va aux élections meme si on sait qu’on ne va pas gagner..mais ce qu’il ignore c’est qu’en faisant cela il legitime les élections des pdgistes…Moi aussi simple Makaya mais tant qu’il ne demissione pas de son histoire de pacte social, pour moi il est devenu comme Mayila. ou on est opposant ou on ne l’est pas…

      • SAFOU TCHIAMA Ange Landry dit :

        je ne pense pas qu’ être opposant,c’est s’opposer au pacte Social.De même, signer le pacte ne veut pas dire devenir pédégiste,mais plutôt, faire preuve de patriotisme en vers les populations gabonaise qui croupissent dans la pauvreté,la précarité..
        c’est de ce travers, que j’invitons, les hommes politiques à sortir du bois,ou ils ne voient rien d’autre que leurs intérêts.
        M.NDAOT,vous êtes un homme noble, continuez à servir les Gabonais.Car, je crois que vous êtes un homme avisé.

    • Essoulou prince dit :

      Prince , tu délires, je voudrais te répondre en parlant de pog. Le conseil municipal compte depuis toujours plus de trente conseillers du PDS,tu ne peux pas alors justifier que les travaux n’ont pas été réalisé par ce que sont des opposants qui vivent dans cette rue. Ça c’est vraiment le niveau de réflexions de ceux qui à force d’annihiler les effluves du pétrole réfléchissent comme toi. Il y a un conseil municipal dans leque tous les conseillers siègent et décident en fonction du budget de ce qui doit être fait. Pis encore ton fameux voisin Pono était maire de cet arrondissement. Soyons sérieux cher monsieur.

  2. Tchibouele dit :

    Pauvre Séraphin, tu as cru tromper le peuple en pactisant avec le diable…, le Peuple uni vaincra avec ou sans toi.
    Continue de papillonner, nous ne vous oublierons jamais.

  3. malko linge dit :

    NDAOT, les PDGistes t’ont bien rouler on dirait? Te voici devenu ridicule maintenant.

  4. Conjack dit :

    Gabon télévision sert exclusivement au PDG , Alain et Sidonie….vraiment amusant ça

  5. Le premier de sa generation dit :

    C’est ça le problem de nos opposants actuels, pas du tout credibles et versatiles.
    1- Il avait choisi d’apporter son soutien franc et entier à Ali Bongo ( En signant la chart).
    2- Il dit: «le pouvoir d’Ali Bongo est illégitime» ( Juste après qu’il est perdu les sénatoriales).
    Franchement on ne peut pas s’allier à quelqu’un qui n’est pas ligitime!Quand as tu realisé que le pouvoir d’Ali Bongo était illégitime ? Apres avoir signé la chart ou après avoir perdu les sénatoriales?
    On comprend aisement par la que, lorsque vos interest ne sont pas touches le pays va mal, mais quand vos interest sont atteints: le pays est en crise. Par consequent vous ne combattez pas pour le people comme le tenté de le faire voir mais plutot pour vos interets.

  6. LaForce dit :

    ça c’est l’effet surprise. J’aime ça.

  7. MOUSSOUNDA dit :

    NDAO sois claire et précis. Chois définitivement ton camp car les ennemis du Gabon serons traqués et jetés dans la fosse commune.

  8. Menie dit :

    Le poisson qui est deja dans le panier se debat mais ne peux s’echaper. Alors Ndaot arrête ton char.

  9. CANTON LEYOU dit :

    Bonne analyse de la situation. il vaut mieux annoncer les couleurs au lieu de cautionner ce qui est fait sans professionnalisme.Évidemment, on ne peut pas résoudre la crise sociale pendant qu’il y a des tensions politiques.
    cordialement

  10. le gabonais d'en bas dit :

    Il faut qu’il assume ses choix au lieu de nous distraire.

  11. Omengo dit :

    Reviens sur ta décision d’adhérer au pacte social, les gens apprécieront ce geste, parce qu’il semble que ton alliance t’a apporté plus de mal que de bien, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

  12. Fax1 dit :

    Un éclair de lucidité de Me Ndaot?

  13. Rudiger dit :

    Cela fait toujours plaisir de voir un acteur dénoncer avec autant de véhémence les exactions commises par le pouvoir. Si l’on considère que Me Ndaot s’était rapproché par le pouvoir, c’est qu’il y a péril en la demeure. N’en déplaise à ceux qui veulent continuer de faire comme si de rien n’était, on voit aujourd’hui que la situation n’est pas aussi stable que cela, y compris dans les rangs du pouvoir.

  14. eternite dit :

    Comment avoir du respect pour ce monsieur qui est un haut voltigeur de la politique gabonaise.
    Le simple fait d’avoir été membre de la cour constitutionnelle et qu’il a cautionné les bidonnages électoraux en validant les resultats communiqué par Marie Mado, et de le reconnaitre dans son interview est juste irresponsable.
    Monsieur, vous etes instruit, mais vous ne representeez que vos interets et cessez de nous distraire en nous faisant croire que le sort du gabonais lamda vous interesse!!!
    Quand on pactise avec le diable depuis belle lurette, on fini par par en etre un « goule »

  15. Igongo dit :

    Cet homme pour qui j’avais beaucoup de respect s’est suicidé politiquement il est actuellement et aux yeux de beaucoup de Port-Gentillais une loque politique il fait simplement de la prostitution politique et intellectuelle il est mal barré!

  16. chance dit :

    toujours les voltes faces ! au diable !

  17. imagine56 dit :

    je dois reconnaitre que votre analyse de la situation politique du pays est d’une lucidité élémentaire…Et maintenant, qu’allez vous faire? vous vous trouvez pour le moins dans une position inconfortable, allez vous continuez avec vos alliés pedegistes
    ou bien…
    Enfin, à vous de voir, dans tous les cas, bravo pour votre sincérité, à dire vrai, nous attendons plus , il vous faut agir afin de retrouver la « crédibilité perdue »

  18. penseur libre dit :

    Comment vouloir être à la tête d’1parti qui prône la solidarité social lorsqu’on est 1 pur capitaliste…! La vrai nature de maitre Ndaot fini toujours par s’extériosé,car l’homme est 1 capitaliste pur et viens de nous le prouvé.

  19. Mbela dit :

    Me NDAOT
    Le leader politique doit être un minimum cohérent sur une période si courte. Vous avez fustigé tous ceux qui vous ont dissuadé d’aller pactiser avec les flambeurs autocrates. Vous perdez l’élection et vous venez nous dire que le pouvoir est entre les mains de personnes illégitimes.
    Mais c’est ce que l’on vous disait: n’allez pas, on peut rien faire avec eux. Ils ont tous les pouvoirs depuis 50 ans et l’on s’enfonce alors que l’ on visait un décollage du pays tout entier.

  20. le kibaguiste dit :

    Maître Ndao, je ne sais pas ce qui t’a pris pour aller nouer cette alliance contre nature avec Bongo. Aujourd’hui tu deviens la risée des politiques. Resaisissez vous maître, il est encore temps.Votre place est dans l’opposition. Le peuple vous attend.

  21. Pala dit :

    Bien fait pour toi Ndaot ! Comme disent les enfants, bonbon sucré ! Chante et danse maintenant ! Si tu n’avais pas été battu, tu ne parlerais pas comme cela. Eh ben, voilà comment le biafrais traite ses alliés ! Vous avez gouté à la sauce.
    Il y a eu dans l’histoire du monde un homme politique que je n’ose pas nommer ici qui signait des pactes de non agression avec avec des gens et plus tard venait les agresser (leur pays) par surprise. Il me semble que c’est un peu ça qui arrive au Gabon, du machiavelisme, du hitlerisme…

  22. Hervé GRUPAUNE dit :

    Maître Ndaot est courageux. Le 30 octobre, au cours d’une conférence de presse, il avait appelé à la formation d’un gouvernement de coalition pour combler le déficit de légitimité d’Ali Bongo. Déficit de légitimité, disait-il. Il l’avait déclaré avant sa défaite aux élections sénatoriales.

  23. Hervé GRUPAUNE dit :

    Ndaot a aussi affirmé, en juin, quelques jours après avoir adhéré au Pacte social qu’il ne peut faire entrer le PSD dans la majorité car le Plan Stratégique PSGE est une simple vue de l’esprit. Il a reconnu aussi que le critiques dont il est l’objet sont dues au fait qu’il est une victime collatérale de l’animosité que les gens vouent à Ali Bongo. Animosité, dit-il, et c’était avant sa défaite aux sénatoriales.

    • AZOTH dit :

      GRUPAUNE,
      Ce qu’il ne dit pas c’est que le deal etait basé sur la centaine de millions contre la signature… et que ca ne concernait pas les senatoriales: ce n »etait pas dans la clause
      agissant donc ainsi, il y a dole de la part de NDAOT, dans le deal avec Ali, car il faut bien comprendre qu’il y’a le pdg dure qui n’a pas negocié avec lui, d’ou sa defaite.
      La question c’est , pourquoi il melange tout ???
      Il veut entrer dans le mind de la population ,mais la population est awake en ce moment, il est entrain de jacter en accusant, sans une once de verité … non mais
      Il veut se repositionner , mais nous pensons qu’il est trop tard pour lui.
      il est de la cohorte d’en face….ils sont dans leur pacte!

  24. DE KEBOU dit :

    Je pense que Mr NDAOT doit se déterminer et faire un choix définitif. Il devrait intégrer le front de l’opposition et soutenir Jean PING.
    Il n’aura rien avec Ali BONGO ONDIMBA qui se cherche et se trouve incapable de gérer un petit pays comme le Gabon.
    Bonne compréhension.
    De Kebou II

  25. Patrick ANTCHOUET dit :

    Je salue les déclarations de Séraphin Ndaot contre l’Usurpateur (Ali Bongo). Il est temps que Séraphin Ndaot annonce son ralliement au front, parce que, pour dire vrai, son appartenance à l’ACR et à l’UFC de Mayila brouille aussi son image lourdement.

  26. gabon pour tous dit :

    ah ndaot reste tranquille continu à construire tes maisons, tu as déçu les portgentillais. bande de faux opposant, je regrette beaucoup pour le grand-frère JOEL MPONO qui est un homme de caractère et qui mâche pas ces mots qui continu à te suivre dans la farine. Moi a sa place j’allais te barré depuis pour rejoindre camp du front de l’opposition.

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