Prenant part à la conférence des Nations unies sur le développement durable, Rio+20, un peu en marge du raout médiatique de la conférence elle-même, le président gabonais, Ali Bongo, a participé au dialogue sur la «Comptabilisation du capital naturel» auquel prenaient part, à l’initiative de la Banque mondiale, des représentants de plus de cinquante pays et 86 entreprises privées. 
Ali Bongo au sommet Rio+20
Apparu en 1973 dans «Small is Beautiful», le best seller d’E.F. Schumacher, le concept de «Capital naturel» considère les ressources telles que les mines et minéraux, les plantes, les animaux ou l’air comme des moyens de production de biens et services écologiques : production d’oxygène, épuration naturelle de l’eau, prévention de l’érosion, pollinisation des cultures, et même fourniture de services récréatifs, y compris les «services de beauté des paysages», note-t-on dans l’encyclopédie en ligne Wikipedia. Les protagonistes de ce concept pensent que les pays qui géreront le mieux leur capital naturel seront les grands gagnants de demain.
Rachel Kyte, vice-présidente du Réseau Développement Durable de la Banque Mondiale, a ouvert la série d’intervention sur ce sujet partagé par un panel de leaders venus du monde entier pour parler de leur engagement en faveur de la «Comptabilisation du capital naturel». Etaient notamment présents dans la salle, Laura Chinchilla Miranda, présidente du Costa Rica ; Jens Stoltenberg, Premier ministre de la Norvège ; Thorning-Schmidt, Premier ministre du Danemark ; Nick Clegg vice-Premier ministre du Royaume-Uni et Janez Potocnik, commissaire européen à l’environnement.
Seul orateur africain à cette séance, le président Ali Bongo a exposé sur la conception gabonaise en la matière, rappelant que la «comptabilisation de tous les aspects du développement durable, y compris le capital naturel, est cruciale à nos efforts pour construire un avenir durable pour l’humanité».
Pour que les «ressources naturelles –renouvelables et non renouvelables- telles que les mines, les ressources fossiles, la faune et la flore» puissent contribuer au développement économique d’un pays, à l’épanouissement social et à la qualité de vie des populations, «il faut mettre en place un système de comptabilité permettant de mesurer les flux, les stocks et la valeur économique du capital naturel ainsi que les biens et services écologiques qui en découlent (disponibilité et qualité de l’eau, stockage du carbone et services écologiques des habitats naturels des terres humides etc.)», a indiqué le président gabonais.
Méthodique et original,  Ali Bongo a résumé la problématique de ce concept relativement nouveau par une série de questions qui sont autant de pistes pour une meilleure définition de la «Comptabilisation du capital naturel». Le communiqué officiel des services presse de la présidence du Gabon liste ce questionnement ainsi que suit :
«• Comment devrions-nous établir le prix/la valeur des services écologiques ainsi que les modalités de compensation pour les pays qui abritent ces écosystèmes ?
• Une ressource donnée a-t-elle la même valeur en fonction de sa localisation géographique, pour tenir compte de l’équité inter-état ?
• Comment assure-t-on la fongibilité entre le capital économique, le capital social et le capital naturel pour tenir compte de l’impératif d’équité intergénérationnelle ? La mesure du capital économique ne pose pas de problème. C’est pourquoi il est tentant d’utiliser les capitaux social et naturel, qui sont non évalués pour créer du capital économique. Pour un développement durable cette question est centrale.
• Comment devrions-nous déterminer la nature et la quantité des ressources naturelles et d’écosystèmes à conserver pour assurer les services environnementaux indispensables à l’équilibre de la planète ?
• Quels sont les indicateurs les plus pertinents pour traduire la valeur du capital d’un pays, afin d’assurer le suivi et les performances des politiques publiques  mises en place ? »
L’intervention d’Ali Bongo à ce dialogue sur la «Comptabilisation du capital naturel» lui a également permis d’indiquer les progrès déjà réalisés en la matière dans son pays. D’une manière générale, la rencontre a été l’occasion pour de nombreux pays et représentants du secteur privé de renforcer leur engagement en faveur de la comptabilisation du capital naturel et de démontrer ses avantages et son potentiel pour l’avenir de la planète.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Rank dit :

    Les médias internationaux disaient bien que c’est Sassou Nguesso du Congo qui allait parler pour notre sous-région, mais tous les médias gabonais disaient que l’hériter du Gabon est très attendu à Rio, comme si c’est lui Barack Obama. Tout ce mensonge pour un exposé d’étudiant devant des entrepreneurs. Mais qu’est-ce que ça coûte de dire la vérité, de dire que notre touriste national doit être à Rio parce que c’est le lieu où il faut être vu, dans la photo de famille finale (sans Obama). Yobé !!!

  2. Guy Massard dit :

    Comme toujours Ali Bongo a un temps de retard dans la réflexion. La question du paiement des services environnementaux, tout en étant au stade expérimental dans la mise en oeuvre, a déjà, de façon conceptuelle, répondu aux questions qu’il pose ou que mon homonyme Etienne Massard et son gourou Lee White lui ont demandé de poser. Les paiements pour services environementauix ont généré quatre marchés : services liés au bassin hydrographiques, séquestration de carbone, préservation de la diversité biologique, préservation de la beauté des paysages. En marge, il ya aussi un marché groupé. Chaque marché à ses spécificités. Seules la séquestration de carbone et la préservation de la biodiversité ont une portée internationale voire mondiale. La préservation des paysages ne peut être prises en compte que par des gransd groupes tourisitiques. Or, le tourisme au Gabon c’est pour avant-hier. Las services des bassins hydrographiques ont une portée nationale. En quoi, le Brésil est-il concerné par le fait que la SEEG produit du courant électrique à partir d’un barrage protégé par les Monts de Cristal ?
    Par ailleurs, pour bénéficier de ces mécanismes, il ya un environnement juridique et financier à mettre en place. Et ce n’est pas en violant la loi sur les parcs nationaux tous les jours, en instrumentalisant la justice et en cannibalisant les finances publiques ainsi que les marchés financiers nationaux qu’Ali Bongo va inciter les gens à venir au Gabon. Mieux, il ya la question de la tenue foncière et des droits de propriété qui n’est pas réglé car, au Gabon, l’Etat est aussi bien propriétaire de l’espace que de la ressource. Tout cela Ali Bongo et ses gourous, l’ont-ils pris en compte ? Tout ceci nécessite à la fin une structure institutionnelle qui permet de minimiser les coûts de transaction et garantir l’efficacité du transfert des bénéficiaires aux utilisateurs des ressources. Cette structure doit s’appuyer sur les institutions et collectivités locales existantes. Cela demande un solide leadership externe, et l’instauration d’un climat de confiance entre utilisateurs des terres et bénéficiaires. Cela, il faut une approche aussi participative et i transparente que possible. Or, que constate-t-on au Gabon ? Que la loi sur la décentralisation est inopérante, qu’elle n’a toujours pas de décrets d’application et ne prévoit aucun transfert de compétences à l’échelle locale. Que la méfiance guide les rapports entre partenaires, surtout depuis qu’Ali Bongo viole toutes les lois, nomme les copains et coquins au mépris des textes, place tout sur sa tutelle, pour les soustraire de tout contrôle et imposer le diktat de la force….

  3. Le fils de la veuve dit :

    Bel exercice d’etalage intempestif de connaissances mal maitrisées… Pourquoi la définition des termes de l’echange serait differente dans ce domaine de ce que vous cautionnez pour les mines et le pétrole ? Parce que la françafrique dont vous etes des purs produits s’intéresse peu a la biodiversité ? Un peu moins de spectacle et de diversion Ali Bongo…

  4. Le fils de la veuve dit :

    La protection des bassins versants, la conservation de la beauté des paysages sont des services environnementaux a portée nationale. Pourquoi en parler a l’etranger ? La sequestration du carbone et la conservation de la diversité biologiques ne peuvent etre remunérées sans une gouvernance transparente, decentralisée et qui respecte les droits des partenaires ainsi que les exigences des marches financiers. Autant de choses qu’Ali Bongo et ses souffleurs Etienne Massard et Lee White abhorrent puisque leurs carrières se sont faites au mépris du droit et de toutes les règles… Du vent toujours et encore…!! Qui a dit qu’on peut construire sur l’illégalité et l’illégitimité ?

  5. Le Rêve dit :

    On sait maintenant par qui Ali était très attendu à Rio. Il était attendu par 86 vendeurs de voitures et par Laura Chinchilla Miranda, la présidente du Costa Rica. C’est quand même peu pour un homme qui se présente comme le champion du monde de l’environnement car on ne connait pas un chef d’Etat qui cherche à tirer sur lui toute la couverture comme Ali le fait pour l’ecologie. Tout ça, tout ce bruit, pour être classé dans la même catégorie que le Costa Rica, un pays du Tiers-monde touristique. Un peu triste quand même…

  6. Guy Massard dit :

    Donc c’est ainsi qu’on cherche des postes ? Qu’est qui vous dit, cher Marshall, que ce propos était opportun ?

Poster un commentaire