Remis à la disposition de son administration d’origine, l’ancien gouverneur de l’Ogooué-Ivindo paierait son excès de zèle dans l’affaire de l’incarcération du pasteur Cid Mohamed Ella.

© mormonreconciliation.blogspot.com
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Croyant certainement bien faire, le gouverneur de la province de l’Ogooué-Ivindo estimait, en effet, que le pasteurCid Mohamed Ella avait tenu des propos outrageants. Il se trouve qu’à l’occasion d’une messe œcuménique, célébrée le 16 août dernier, à la veille de la Fête nationale, au stade Alexandre Sambat, sur le thème «Implorer la grâce de Dieu pour le Gabon», le pasteuravait abordé une thématique : «Qui a droit à la grâce de Dieu ?». Pour lui faire payer son audace, le gouverneur avait décidé de faire interpeller l’homme de Dieu pour qu’il s’explique sur cette sortie. «Nous n’allons pas laisser cette histoire en l’état. En 1973, c’est dans cette même province, par l’entremise d’un homme d’église, en la personne de Paul Mba Abessole, qu’est intervenu un désordre tel qu’il n’en a jamais eu dans ce pays. Aujourd’hui, les pasteurs refont la même chose. Il faut que nous sévissions», avait alors lancé le secrétaire général de province. Il n’en fallait pas plus pour que les médias et l’opinion nationale crient à l’excès de zèle et à l’abus d’autorité.

Aujourd’hui, les choses semblent avoir été mieux appréciées. Le ministère de l’Intérieur a décidé de mettre de l’ordre dans cette province. Et le 10 octobre 2014, à l’occasion du Conseil des ministres, Michel Mouguiama a été nommé au poste de gouverneur de l’Ogooué-Ivindo en remplacement de Ruffin Moutessayigoue, remis à la disposition de son administration d’origine. D’aucuns estiment qu’il s’agit d’un «début de traversée de désert pour cet homme ». Car,  en ordonnant aux gendarmes de mettre aux arrêts Cid Mohamed Ella, il foulait bien au pied la séparation des pouvoirs, l’un des principes-fondateurs du mécanisme institutionnel gabonais.

N’ayant pas trouvé de charges suffisantes contre lui, la justice a prononcé la relaxe pure et simple du pasteur après l’audience du 24 septembre dernier. Du coup, l’homme de Dieu est retourné dans son temple où il continue d’officier avec son franc-parler. Au chômage pendant ce temps, Ruffin Moutessayigoue peut méditer sur son sort.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Antoine dit :

    Pas mal pour un début.
    Pourvu que le nettoyage continue sur ses « trop zélés » du pouvoir.

  2. mbata dit :

    Le jugement divin s’est abattu sur le gouverneur inique. Alléluia… Gloire à Dieu… Avis à tous les pervers qui tordent la justice; « la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive » (Romains 1: 18).

  3. Bil Ngana dit :

    Les hommes ont tendance à oublier Dieu. Dans leur excès de zèle qui vient d’une autorité issue de Dieu, les hommes ont tendance à croire qu’ils ont évincé Celui Qui Est et Qui les a créés. Dans la Bible, il est dit que le Saint Esprit veille sur les hommes pour compter les moindres faits et gestes de chacun d’entre eux. C’est pourquoi la justice divine sait qui a fait quoi. Et que, rappelons-le : « … sur la Justice le trône est établi » (Proverbes, 16:12). Que la justice gabonaise soit rendue à tous les opprimés, à tous ceux qui espèrent aujourd’hui… Et non demain car, à ce moment-là, tous auront été justifiés.

  4. Jean-jacques dit :

    Ce pasteur est un opposant on doit le garder en prison. Je suis sur que c’est ce chinois de PING que le finance.

    • manondzo dit :

      Jean Jacques, tu n’y est pas; pour cet ex-gouverneur, c’était la goutte qui a fait déborder le vase. Il était connu pour ses frasques à répétition, son alcoolisme; rendez vous compte par exemple que pour une rencontre officielle entre gouverneurs du Woleu-Ntem, de l’Ogooué-Ivindo, d’un Centre de recherches de l’UOB et de la Présidence de la République à l’hôtel « Benedicta » de Bitam, pour une rencontre au sommet de quelques jours, monsieur le gouverneur de l’ogooué-ivindo vient affublé d’une minette qui a l’âge de sa fille, la présente, sans gêne, à tout le monde et la fait asseoir à la table des hautes presonnalités comme lui à l’époque, tout en ingurgitant des hectolitres d’alcool et racontant des obscénités; ses jours étaient comptés!

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