Déminer, déminer toujours, pour avoir une accalmie sociale – tel est l’objectif que semble s’être fixé l’ancien syndicaliste qui officie aujourd’hui comme directeur adjoint du cabinet du président de la République. Mais, en cette période de revendications tous azimuts et au moment où les tensions de trésorerie de l’Etat sont patents, peut-il relever le défi ?

Samuel Ngoua Ngou. © facebook.com
Samuel Ngoua Ngou. © facebook.com

 
Arraché à l’opposition, recruté comme Alexis Mengué m’Oyé par Alain-Claude Billie By Nzé, puis nommé en juin dernier comme n°3 du cabinet présidentiel, Samuel Ngoua Ngou, 53 ans, opère, en douceur, une stratégie visant à amener les responsables des syndicats, notamment ceux qui lui sont proches comme Fridolin Mvé Messa du Syndicat de l’Education nationale (Sena), Emmanuel Mba Mvé du Congrès des agents publics et parapublics (Capa) et Joël Ondo Ella, à «mettre de l’eau dans leur vin». Ses contacts sont bons, mais il a tout intérêt à convaincre aussi la base de ces formations syndicales.
Stratégie de séduction
«Les premiers contacts qu’il a noués avec nous datent de plusieurs semaines déjà, mais c’est vraiment à l’issue de la concertation que nous avons eue avec le chef de l’Etat le 17 novembre dernier qu’il nous a sensibilisé», révèle un délégué syndical. Un autre responsable de syndicat avoue qu’«après la réunion avec Ali Bongo, Samuel Ngoua Ngou nous a raccompagné jusqu’au parking de la grande mosquée Hassan-II, et il nous a demandé d’aider à apaiser les tensions sociales actuelles, parce que dans la commission qui va être mise en place par le Premier ministre, «tout» pourra être discuté». Convaincu que sa force de conviction, son tempérament, les qualités qui avaient fait de lui un bon chef de syndicat entre 1991 et 1993 peuvent lui permettre d’asseoir cette stratégie de séduction, le n°3 du cabinet présidentiel veut se donner les moyens d’obtenir des résultats devant mener à une trêve sociale.
Samuel Ngoua Ngou, à qui ses anciens collègues, notamment Fridolin Mvé Messa avec lequel il a milité au sein du Syndicat des enseignants de l’Education nationale (Seena) au début des années 90, ont reproché pendant un temps de mettre une distance excessive dans ses rapports avec eux, adopte aujourd’hui une attitude plus décontractée et volontiers familière. En tout cas, ce rapprochement semble plaire aux syndicalistes issus du secteur Education. Il n’est pas surprenant que de nombreux syndicalistes aient décidé, le jeudi 27 novembre, de se retirer des négociations d’avec le gouvernement au stade de l’Amitié. Ils estimaient que Fridolin Mvé Messa et Emmanuel Mba Mvé, nommés vice-présidents de la Commission nationale sur le Dialogue social, allaient être «des béni-oui-oui» et que tout serait alors dévoyé. En réalité, connaissant leur proximité avec l’ancien secrétaire général du Seena, ils ont sollicité et obtenu la nomination d’un quatrième vice-président et d’un rapporteur qui feraient le contrepoids à ces amis de Ngoua Ngou.
Négociations sociales : dossier le plus sensible du septennat après le logement
En tout cas, en renouant avec Mvé Messa, 3e secrétaire général du Seena (qui est devenu le Sena il y a 13 ans) après Samuel Ngoua Ngou et Christiane Bitoughat, le directeur adjoint du cabinet du président de la République est convaincu qu’à défaut de Marcel Libama, patron de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed), qui refuse de «s’aligner», il peut faciliter les relations entre ces syndicats, parmi les plus importants du pays, avec le gouvernement et favoriser une meilleure prise en compte des cahiers de charge des syndicats. En clair, il va essayer d’adapter les moyens d’action aux revendications syndicales.
Assis derrière le chef du gouvernement, Daniel Ona Ondo, lors de l’ouverture des négociations Gouvernement – Partenaires sociaux le 19 novembre dernier, Samuel Ngoua Ngou veut surtout avoir des résultats dans ce dossier social qui apparaît, avec le logement, comme le dossier le plus sensible du septennat d’Ali Bongo. Il réussira peut-être à faire porter un discrédit sur des responsables de syndicat, mais peut-il réussir sa mission première – l’accalmie sociale – lorsque le nerf de la guerre fait durablement défaut comme aujourd’hui ?
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. eternite dit :

    Comment torpiller des assises sociales… en donnant les moyens aux hommes de la présidence de la République, de contre-carrer l’action du Premier Ministre ( toujours diminuer l’action gouvernementale au profit de l’exécutif ).
    Mission de ce monsieur, amener dans le camp présidentiel, ces leaders syndicaux car oui la paix sociale s’achète chez eux… les différents secrétaires généraux du sena le savent très bien ( Christiane Bithougat fut secrétaire générale adjointe de la présidente….)
    Les jeux sont pipés…

  2. okoura dit :

    Ngoua ngou sait que personne ne l’écoutera qu’il bouffe tranquillement son argent et laisser ceux qui se nourrissent à la poubelle de Mindoubé tranquille

  3. ikapi dit :

    que les leaders s’adonnent à un achat de conscience, c’est leur problème! la décision finale c’est la base qui la détient. nous avons vu dans une vidéo comment Fridolin a été désavoué par ces sympathisants à POG. l’autre girouette de Mve Mba n’a plus rien de syndicaliste. triste tout de meme! pendant que le plus grand nombre cherche des solutions, d’aucuns s’adonnent à des pratiques de corruption. vox populis vox deis.

  4. Galactus dit :

    Bithouga, Ngoua Ngou vous etes des mangeurs d’ames. Votre reel boulot corrompre , comme vous meme vous avez ete.
    Ils faut bien justifier son salaire.

  5. nnomdzi dit :

    Mr Ngoua Ngou est compatriote respectable,mais il a choisi de jouer le mauvais role,sera t-il entendu? wait and see.

  6. guidouma dit :

    Ce pays manque de vrai compatriote qui peuvent se demarquer du commun pour se mettre au dessus et sauver le PAYS. Comment commprendre que nos UNIVERSITES se portent males, on enferme les ETUDIENTS qui revendiquent les meilleurs conditions de vie pour etudier. NGOUA NGOU n’a pas honte du fait que ce pays qu’il a laissé quand il s’est exilé n’a pas changé? Pourquoi vouloir retarder un pays et traiter ces compatriotes pire que des chiens et dire tout marche bien!! pourquoi corrompre des autres GABONAIS qui veulent que les choses changent en s’inspirant des autres? Comment comprendre que les SENEGALAIS, GHANEENS, GUINEENS, BENINOIS…… arrivent à franchir des paliers sur le plan social, politique, economique de leur pays et nous nous ne pensons qu’à soi-même. J’ai honte de cette classe de psodo intellectuels.

    • #akébé vite !!!! dit :

      @guidouma son exil en lui meme n’était qu’une part du deal on l’a inscrit pour une quelconque formation là bas il partait sans etre inquiété d’ailleurs il n’était pas seul d’autres on eu des postes au Gabon et d’autres biens des maisons et des titres d’ambassadeurs.

  7. moutou dit :

    La logique de la corruption est d’un autre age, la présidence veut enrichir les leaders syndicaux au lieu de régler les à la source. Nous connaissons qui est qui dans ces centrales syndicales. Nous finirons tout de même par connaitre la vérité parceque le discours des uns et des autres va changer.
    wait and see

    • Mouthou dit :

      Pauvre Ngoua Ngou, il montre ainsi son vrai visage et le pourquoi il a été appelé…!
      Il te faut des résultats, sinon, ils vont te jeter comme une vieille chaussette……

      • #akébé vite !!!! dit :

        @Mouthou,@doukdouk ,@nnomdzi,@Galactus,@okoura,@ikapi,@gabaopourri
        @eternite,@Minko vous savez que l’homme est coutumier de ce genre de situation la dernière fois ils avaient négocié qu’il puisse aller se cacher à Dakar ça faisait partie du deal il doit etre entraint de chercher les gens les plus tendres à corrompre c’est ça en fait l’objet de la mission de l’autrecoté les autres le savent aussi wait & see ….

      • imagine56 dit :

        j’espère bien qu’ils le jetteront comme un vieux chiffon
        il a perdu toute crédibilité, comme disait un internaute
        qu’il mange son argent et se taise
        pourquoi attirer notre attention
        avec ça il se réfugie derrière la Bible et Dieu or
        Dieu n’aime pas les traitres depuis que son fils s’est fait avoir par
        Judas, il a cette race en horreur et Il compte bien le faire payer
        aux descendants de Judas, Bassomba,J-jacques, Andjembe , Otounga
        Ernest Mpouhot, toutes ces personnes citées doivent réfléchir , il ne faut pas agir comme si aujourd’hui c’était la fin du monde, il y a encore de longues années devant nous …Tout comme Judas, ils trahissent leur pays pour des espèces sonnantes et trébuchantes
        bouéééééééééééé! vos pauvres enfants auront du mal à vivre avec!

  8. Mikiela dit :

    Le mouvement syndical gabonais a sérieusement pris de l’eau. Il faut des hommes et des femmes courageux pour effectuer un virage à 180° à l’effet de revenir aux fondamentaux du mouvement et donner aux aspirations des travailleurs une autre dimension.
    Pour y parvenir, la Convention N° 87 de l’OIT doit connaitre une promotion dans notre pays.
    Le démineur, l’ancien éminent syndicaliste « NGOUA NGOU » au lieu de développer des activités sectaires, doit plutôt aider le Gabon à sortir des méandres de son sous sous développement en mettant en exergue la notion de la représentativité syndicale comme réel moyen de résolution des crises sociales qui sévissent au Gabon. Ceci limiterait le constat sombre fait par les compatriotes qui ont intervenu avant moi.

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