La proposition visant à créer un sanctuaire de 20 millions de kilomètres carré dans l’Atlantique Sud, qui abrite une cinquantaine d’espèces de cétacés, a été rejetée le 11 septembre 2018, au Brésil.

La CBI a encore échoué à faire adopter le projet de création d’une aire de protection intégrale pour ces cétacés menacés. © D.R.

 

La Commission baleinière internationale (CBI), réunie cette semaine au Brésil, a échoué le 11 septembre à faire adopter le projet de création d’une aire de protection intégrale pour ces cétacés menacés.

Ce projet est sur la table depuis près de vingt ans, c’est le quatrième échec après 2012, 2014 et 2016.

Si cette proposition présentée par plusieurs pays de l’hémisphère sud, dont l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay, mais aussi l’Afrique du Sud et le Gabon, a reçu le soutien de 39 États membres, 25 pays ont voté contre. En tête desquels le Japon, la Russie, l’Islande et la Norvège. Par ailleurs, plusieurs pays se sont abstenus, empêchant ainsi le texte d’atteindre les trois quarts des votes requis pour être adopté. Il devait obtenir 75% des votes des membres de la CBI qui réunit 89 pays.

Le ministre brésilien de l’Environnement Edson Duarte, dont le pays propose la création de ce sanctuaire à chaque réunion de la CBI depuis 2001, s’est dit prêt à continuer à défendre ce projet. «En tant que ministre de l’Environnement d’un pays dont les forêts renferment 20% de la biodiversité mondiale, nous nous sentons particulièrement responsables de la gestion de notre richesse, pour le bien de la planète, et cela vaut pour les cétacés aussi», a-t-il déclaré.

La délégation japonaise, de son côté, milite pour un changement de la règle de vote au sein de la CBI, seul organe de gestion des grands cétacés. Le Japon, accusé de se livrer tous les ans à la chasse commerciale sous couvert de recherche scientifique, voudrait passer à un vote à la majorité simple, alors que les trois quarts sont nécessaires actuellement. Cela faciliterait la tâche de ce pays qui entend mettre fin au moratoire international sur la chasse aux cétacés datant de 1986, dans un but commercial.

Selon les défenseurs de l’environnement, aujourd’hui, si la plupart des groupes de baleines à bosse ne sont plus en danger d’extinction, la baleine bleue est très gravement menacée. On ne compte plus que quelques centaines d’individus dans l’hémisphère sud. «Il y a un réel risque d’extinction. Pareil pour les baleines grises. Et pareil pour de petits cétacés dont on parle beaucoup moins, comme les dauphins d’eau douce ou de la mer de Cortez», souligne le porte-parole de l’association de défense de l’environnement Robin, Charlotte Nithart. Deux sanctuaires existent actuellement, l’un dans l’océan Indien, l’autre dans l’océan Austral ou Antarctique, où chasse le Japon.

 
GR
 

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