La Commission chargée de l’examen des dossiers des structures sanitaires privées du Gabon a remis sa copie, le 21 décembre, au ministre de la Santé, Denise Makam’ne, concernant les établissements de Libreville, Akanda et Owendo. Plusieurs d’entre elles devront être fermées.

Le ministre d’Etat en charge de la Santé, Denise Makam’ne, échangeant avec les membres de la Commission sur les points contenus dans le rapport, le 21 décembre 2018, à Libreville. © Gabonreview

 

Denise Makam’ne, recevant le rapport de la Commission chargée de l’examen des dossiers des structures sanitaires privées du Gabon, le 21 décembre 2018, à Libreville. © Gabonreview

Face à la récurrence des plaintes de la population sur la qualité des soins prodigués par certaines structures sanitaires privées du pays, une commission chargée d’examiner les dossiers de ces établissements a été mise sur pied en juillet dernier. Son rapport a été remis ce 21 décembre 2018 au ministre de la Santé, Denise Mekam’ne. Première étape d’une opération qui s’étendra dans tout le pays, elle a permis de recenser et de contrôler 121 structures.

Les travaux de la Commission ont été précédés par une opération d’immatriculation de ces établissements privés entre le 18 mai et le 27 juin 2018. Sur 121 entreprises recensées, 117 ont été immatriculées, tandis que 4 n’ont plus donné suite.

Sur les 117 structures immatriculées, selon le président de la Commission, Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, les dossiers de 96 ont déjà été examinés par la Commission et les 21 restants ont été mis en instance pour des raisons diverses. Globalement, sur ces 96 dossiers, a-t-il précisé, seules 15 infrastructures sont sans infractions. Les 81 autres ont des infrastructures diverses, partant des refus de collaborer, des défauts d’autorisation d’ouverture, le non-respect de la gouvernance aux défauts d’autorisation d’exercer.

Sur les 81 cependant, 49 ont des infractions mineures et sont appelés à régulariser leur situation. 32 ont des infractions majeures, 15 sont proposées à la fermeture et 17 autres feront l’objet de réexamen par la commission.

Si toutes les structures n’ont pas pu répondre à l’injonction du ministère de tutelle, Denise Mekam’ne a indiqué qu’il «revient au ministère de la Santé d’être plus percutant et de mener ce dossier à bout». Ceci d’autant plus que «les résultats sont particulièrement attendus par la population», qui a régulièrement dénoncé certaines impostures dans ce secteur.

La deuxième phase, après celle consistant à l’immatriculation sera purement technique et se fera avec la collaboration des ministères de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense. «Il faut aller vite pour s’attaquer également à l’intérieur du pays. Mais il faut avoir une méthodologie pédagogique responsable pour expliquer aux gens pourquoi il est nécessaire de fermer certains de ces établissements», a prescrit le ministre de la Santé.

Cette deuxième phase consistera en la fermeture des structures n’étant pas en conformité avec la loi et ne répondant pas aux normes et standards en la matière. Celles qui n’ont pas également été immatriculées devront également être fermées au cas où elles ne répondaient pas aux exigences. Mais un délai d’une dizaine de jours leur sera accordé afin qu’elles prennent toutes les dispositions au cas où elles pratiquaient des hospitalisations et autres chirurgies.

Denise Mekam’ne a également dénoncé ses collaborateurs impliqués dans les fraudes conduisant à contourner la loi dans cette opération. Le membre du gouvernement a promis des sanctions appropriées.

La ville de Port-Gentil accueillera la deuxième étape de cette opération d’autant plus que la population dénonce de plus en plus des structures non-conformes et des faux praticiens dans la cité pétrolière.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. bill ngana dit :

    Vrai ou faux débat ? C’est à voir. Pourquoi la prolifération de telles structures ? A mon humble avis, les déficiences du secteur public expliquent largement leur apparition. Des centres de santé éloignés des zones de résidence, le personnel hospitalier insuffisant et arrogant : ce sont là quelques-unes des nombreuses causes qui ont favorisé l’éclosion de ces petits centres de santé dans les quartiers. Avec cela, il faut indexer le système de notre fonction publique qui éjecte avec aisance les techniciens en service dans ses structures. Le plus souvent, sous prétexte qu’elles ont atteint l’âge limite, des sages-femmes pétries d’expérience sont rejetées précocement de leurs lieux de travail, alors qu’elles ressentent encore le besoin de travailler et se montrer utiles. Pourquoi les avantages des médecins dans ces mêmes circonstances, ne leur sont pas appliqués. Finalement, pour se rendre utiles, elles ouvrent de petites structures sanitaires « artisanales » près de chez elles, avec le besoin de s’élargir en cas d’affluence. Les déserts médicaux sont trop nombreux sur notre sol. L’Etat ne devrait pas aller à l’encontre des bonnes volontés qui voudraient l’accompagner dans sa mission sanitaire régalienne. L’autre problème, je crois, c’est qu’il y a trop de décès dans les hôpitaux publics. Les médecins ne s’en expliquent que très très rarement. Pourquoi ?

  2. le nouveau dit :

    Si la Santé à des véléités
    qu' » elle aille observer les situations sanitaires dans les ministères et leurs lieux d’ aisance
    Charité bien ordonnée…

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