Libreville accueille du 16 novembre au 6 décembre 2016 des experts indiens dans le cadre d’une mission humanitaire chirurgicale. En prélude à cette opération parrainée par le ministère de la Santé, en partenariat avec la CNAMGS, le Rotary Club et la Croix-Rouge gabonaise, le directeur général adjoint du CHU d’Owendo, Dr Pierre Nzenguet Mouelé, présente les contours de cette initiative.

Dr Pierre Nzenguet Mouelé, directeur général adjoint du CHU d’Owendo, s’entretenant avec les journalistes, le 18 novembre 2016. © Gabonreview

Dr Pierre Nzenguet Mouelé, directeur général adjoint du CHU d’Owendo, s’entretenant avec les journalistes, le 18 novembre 2016. © Gabonreview

 

Gabonreview : Quelle est la vocation de la mission humanitaire chirurgicale qui va se dérouler dans les Centres hospitaliers universitaires de Libreville, Owendo et Angondjé ?

Dr Pierre Nzenguet Mouelé : Du 25 novembre au 6 décembre 2016 aura lieu une caravane chirurgicale concernant les pathologies de l’appareil locomoteur, les pathologies de la tête et du cou, notamment les pathologies ORL (Oto-rhino-laryngologique)  et stomatologie. Il faut noter que le maxillo-facial a trois aspects: l’ORL, la stomatologie et l’ophtalmologie. En ce qui concerne le Centre hospitalier universitaire d’Owendo, ce seront les malades de stomatologie et d’ORL. Pour ce qui est de l’appareil locomoteur, ce sera toute la traumatologie et toute l’orthopédie. Il s’agira ici des pathologies qui sont en dehors des pathologies dégénératives déjà prises en charge par les missionnaires français. Quelqu’un qui a une fracture et qu’il la traine depuis longtemps, quelqu’un qui a une fracture, qui a été opéré, mais qui continue d’être gêné, peut venir se faire prendre en charge par l’équipe d’Indiens qui va arriver. Ce sera la première mission de ces Indiens et c’est notre première collaboration. Ils viennent dans le cadre du Rotary Club qui a bien voulu donner un coup de pousse à l’Etat, en mettant à notre disposition ces experts.

Qui sont concernés par cette caravane ?

Ils vont non seulement nous aider à opérer les malades, mais ils nous feront aussi un don de matériels. Pour revenir sur les patients, je dirais que tout le monde peut être concerné; mais il faut savoir que ce ne sont pas tous les patients qui vont être opérés. Il y a un travail qui a déjà été fait en amont, en ce qui concerne le CHU d’Owendo. Il y a même des malades que nous avions déjà sous la main et pour lesquels nous étions en train de chercher des voies et moyens pour leur prise en charge. Ce sont ceux-là qui seront prioritairement pris en charge.

Dr Edouard Mbira, chirurgien maxillo-facial en pleine pré-consultation avant la mission humanitaire chirurgicale, le 18 novembre 2016. © Gabonreview

Dr Edouard Mbira, chirurgien maxillo-facial en pleine pré-consultation avant la mission humanitaire chirurgicale, le 18 novembre 2016. © Gabonreview

Que feront les autres centres hospitaliers universitaires dans cette opération?

Le CHU d’Angondjé va s’occuper de l’ophtalmologie. Celui de Libreville se chargera de tout ce qui concerne la chirurgie viscérale et les fistules artério-veineuses. C’est à dire qu’on s’occupera des malades néphrologiques, qui sont dialysés chroniques, qui ont besoin d’implants, d’un dispositif particulier qu’on appelle fistule artério-veineuse et qui sert à les brancher sur l’appareil pour la réalisation de l’hémodialyse.

A quel niveau se situent les inscriptions dans la mesure où il s’agit d’une mission humanitaire gratuite?

Les inscriptions continuent à se faire. Disons que les consultations continuent à se faire. Elles se feront jusqu’à la fin de la semaine prochaine, parce qu’il faut que les gens aient le temps de faire des bilans. Il faut noter que ce qui sera pris en compte et gratuit, ce sont les interventions. Mais les malades doivent procéder, au préalable, à leur consultation normale. S’ils sont assurés à la CNAMGS, ils paient simplement leur ticket modérateur et ils sont examinés. S’il leur est demandé un examen dans le cadre d’un bilan préopératoire, ils le paieront eux-mêmes. Ce n’est que l’intervention chirurgicale qu’ils ne paieront pas.

Quel est l’apport de la CNAMGS dans cette opération?

D’ordinaire, la CNAMGS prend en charge 80% des actes qui sont faits sur les malades qui paient, eux-mêmes, les 20% restants qu’on appelle ticket modérateur. Le Rotary va prendre en charge les 80% de la CNAMGS qui, elle, prend en charge les 20% du malade. Cela fait que le malade ne paiera rien du tout. Cela permet en plus à la CNAMGS de résoudre un problème : celui des évacuations sanitaires. Grâce à ces opérations, ces sont des dépenses d’évacuation de certains patients vers l’étranger qui sont économisées. Cela contribue donc à soigner plus de personnes.

Combien d’experts indiens sont-ils attendus et à combien d’opérations peut-on s’attendre par jour?

En ce qui concerne la traumatologie, il y a quatre experts qui sont attendus. Trois chirurgiens orthopédistes et un chirurgien orthopédiste-pédiatrique. Nous allons partir sur la base d’au moins dix interventions par jour. Et pour une dizaine de jours, nous avons tablé sur un bilan d’une centaine de malades qui seront opérés.

Parlons de la logistique, du plateau technique et du personnel paramédical. Est-ce que tout est prêt à ce niveau?

Tout n’est jamais parfait. C’est sûr qu’il y aura certainement des réglages à faire d’ici au jour J. Mais d’une manière générale, le plateau technique est prêt. Le plateau technique en termes d’équipements, de gros appareils est en place. Maintenant, c’est sûr qu’en matière de consommables, il n’y a pas forcément tout ce qu’il faut. Nous avons fait un point avec l’équipe indienne. Elle sait ce qu’elle doit amener à l’exemple des implants, des consommables. Pour ce qui est du personnel, les équipes sont suffisamment formées. Toutefois, l’équipe indienne viendra avec deux ou trois auxiliaires de bloc opératoire.

 

 
GR
 

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