De nombreux gabonais ont réagi à l’annonce du résultat de la présidentielle arrivée à terme au Sénégal. A l’instar de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR, Opposition) qui félicite «les acteurs politiques de ce pays frère pour la leçon de démocratie qu’ils viennent de donner à l’Afrique et au monde entier».

Bulletins de vote présidentielles Sénégal 2012

A l’issue du deuxième tour, le dimanche 25 mars dernier, de la présidentielle qui s’y déroulais, le Sénégal vient de donner une véritable leçon de démocratie et d’alternance à la communauté africaine, notamment subsaharienne.

Abdoulaye Wade, l’octogénaire que d’aucuns croyaient vouloir absolument «s’accrocher au pouvoir», a fini par abdiquer, désarmé et lâché par son peuple. Mûr, ce peuple a donc su imposer sa vision sans avoir eu besoin de passer par des raccourcis comme la violence. Et en bon joueur, maître Abdoulaye Wade a su tirer son épingle du jeu.

«Quoi qu’on dise, le Sénégal vient de nous infliger une leçon, à nous autres les Gabonais. On n’a pas besoin de violence ou de coup bas pour prendre le pouvoir. Le peuple a décidé et cela est respecté, c’est tout», a laissé entendre un jeune dans la nuit de dimanche à lundi, discutant de cette fin heureuse de la présidentielle sénégalaise après la reconnaissance par le président sortant de sa défaite.

Un confrère sénégalais de la Nouvelle Tribune.info, a analysé cette sortie du président sortant: «en homme intelligent, soucieux de sauvegarder ses arrières, il (Adboulaye Wade) reconnaît sa défaite. Une bonne opération de charme après des mois de contestation, de tripatouillage et de passage en force où il aura tout tenté.  Au finish, une défaite peu honorable qui le plonge dans les poubelles de l’histoire malgré son acte de gentleman d’hier. Il a fini par comprendre, un peu tardivement qu’il ne peut plus continuer à s’accrocher à un pouvoir qui  l’a déjà lâché, et n’a pas attendu la proclamation des résultats définitifs pour féliciter Macky Sall».

A Libreville, la présidentielle sénégalaise relance le problème d’une élection à deux tours, au Gabon et dans la grande partie des pays de l’Afrique centrale. Un enseignant de Libreville a indiqué à cet effet qu’une «élection à deux tours donne plus de légitimité au vainqueur et prépare au moins à une période de stabilité donnant lieu à l’observation des nouvelles autorités du pays. Il est donc souhaitable que les pays qui n’ont pas ce système électoral l’adoptent le plus tôt possible ».

Pour l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), «l’Afrique retiendra encore une fois que le Sénégal nous montre l’exemple à suivre sur la route difficile qui mène vers la démocratie véritable, qui est la seule condition de l’émancipation de  nos peuples».

Le chef des observateurs de l’Union européenne (UE) à Dakar, Thijs Berman, a quant à lui, espéré que ce pays montrera un exemple fort de démocratie dans la région après le coup d’Etat survenu au Mali voisin. A sa suite, Michael Mann, porte-parole Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne,  a déclaré qu’ «Aujourd’hui, c’est une grande victoire pour la démocratie au Sénégal et en Afrique. Le Sénégal est un très bon exemple pour l’Afrique».

Lors du premier tour, le 26 février 2012,  M. Wade est arrivé en tête (34,81%), suivi de M. Sall (26,58%). Pour la deuxième manche de dimanche dernier,  les 12 autres candidats qui avaient été devancés et quelques personnalités de renom du pays, ont apporté leur soutien à Macky Sall qui termine vainqueur.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. mabikemakombila dit :

    Je ne vois pas la leçon de democracie ici- c’est a bout de souffle que wade lache ce pouvoir- apres plusieurs soulevements populaires, plusieurs emeutes. c est la pression du peuple qui fait abdiquer le vieux fossile. c est le peuple et rien que le peuple qui par sa pression a fait tout le boulo. comme avec abdoudiouf. il n y a pas de leçon de democratie ici. nos chef d’etats meme flanqué de l’éducation occidentale dont ils se ventent à tout bout de champs, conservent toujours ce coté primitif qui leur fait croire qu’ils sont eternels et iremplaçable. lorsque cette tare sera gommé, on parlera de leçon de democratie.

  2. chacha dit :

    même avis que mon frère mabikemakombila!

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