Les sessions criminelles spéciales, qui ont duré plus de deux mois pour tenter d’apporter un nouveau visage à la justice gabonaise, ont permis de donner suite à des affaires de meurtre qui ont endeuillé des familles gabonaises. A l’issue de cette session, même si de nombreuses condamnations ont été prononcées, il reste que les Gabonais affirment encore leur scepticisme.

Justice - © D.R.

La Cour d’appel Judiciaire de Libreville a clos, vendredi 20 juillet, cette session criminelle spéciale.  Pour de nombreux Gabonais, notamment ceux des villes de Libreville, Lambaréné et Oyem concernés par cette juridiction, le souhait aurait été de voir des personnes incriminées dans les crimes rituels et économiques monter à la barre.

On note que pour cette session, on a eu droit à des procès d’individus coupables de viol, vol, meurtre, assassinats, associations de malfaiteurs et autres. Ce sont donc les dossiers des meurtriers d’un enseignant d’espagnol au PK6, du vieillard qui a décapité sa femme à Ayémé-Plaine, de l’auteur d’un crime passionnel à Oyem, entre autres, qui ont été jugés devant les populations. Les peines se sont voulues, pour l’essentiel, exemplaires en vue de décourager et de dissuader ceux qui sont souvent animés par les velléités de meurtre pour peu qu’ils soient offensés.

A l’issue de ces assises, même si tout le monde s’accorde sur le principe, la majorité des gabonais semble estimer que ce ne sont que de menus fretins qui ont été jugés et condamnés à des peines allant d’amendes à payer à des peines de prison à perpétuité.

«On aurait aimé voir les personnalités de la République qui ont des procès en cours dans toutes les juridictions du pays venir s’expliquer aussi à la barre. On ne peut pas commanditer un meurtre et rester en dehors de l’affaire quand d’autres, qui n’ont fait qu’exécuter, prennent perpétuité», a déclaré un fonctionnaire du ministère des PME.

«Il y a tellement des crimes qui sont sans suites. Et nous savons tous que certaines personnalités de notre pays ont souvent été citées en coulisses. Alors comment faire comment si cela n’existait pas ?», s’est interrogée une autre.

Ce débat est survenu alors que les agents du ministère des Petites et Moyennes entreprises (PME) campaient devant le siège de leur ministère, dans un tintamarre hors pair, pour revendiquer leurs primes de rendement.

«C’est là que l’État doit agir à travers ces sessions criminelles spéciales. Les auteurs des détournements de deniers publics doivent aussi passer devant la justice au vu et au su de tout le monde. Trop c’est trop dans notre Gabon!», a-t-il ajouté. «Et puis pourquoi “spéciales”?» renchérit sa voisine.

Quoiqu’il en soit, si les dernières sessions se sont appesanties sur les crimes crapuleux et passionnels, l’espoir qu’elles soient élargies aux cimes rituels et économiques reste très présent pour enfin confirmer le leitmotiv du Gabon qui souhaite désormais s’inscrire, à travers la notion d’émergence, dans le giron des États de droit où la justice est la même pour tous.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. scha dit :

    comme tous les gabonais , je souhaite voir une justice plus courageuse et impartiale. la justice doit s’appliquer avec la même rigueur à tous, quelque soit notre appartenance sociale.on veut également voir les criminels économiques « les fossoyeurs de la république » passer à la barre de même que les commanditaires de crimes rituels qui sont souvent des hautes personnalités politiques ou de l’administration publique ou privée.

  2. sinotables dit :

    La justice ne fait jamais l’unanimité. Ses lenteurs, son silence, ses accointances avec les réseaux obscurs, tout cela suffit pour comprendre que les choses trainent. Et parfois on laisse trainer pour que la mort intervienne.www.sinotables.com demeure au service des causes nobles.

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