Estimant que l’admission des lycéens grévistes de la fin au Baccalauréat sur la base d’une moyenne de 8/20, décidée par le ministre en charge de l’Education nationale, s’est faite en violation des dispositions réglementaires, le Syndicat des enseignants et chercheurs demande à ses membres, par ailleurs présidents des jurys, de ne pas apposer leurs signatures sur les attestations de réussite.

Une vue des présidents du jury du BAC session 2014. © Gabonreview
Une vue des présidents du jury du BAC session 2014. © Gabonreview

 

Jean Rémy Yama, président du SNEC, entouré de collaborateurs. © Gabonreview
Jean Rémy Yama, président du SNEC, au centre. © Gabonreview

En voulant tenir la promesse qui lui aurait valu une génuflexion sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Libreville, le ministre de l’Éducation nationale aurait choisi de violer successivement deux décrets et une note explicative, en décidant d’octroyer le Baccalauréat aux élèves recalés du Bac 1 ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 8/20. Il s’agit des articles 34 du décret 450 du 19 avril 2013 stipulant que «l’admission définitive au Baccalauréat est prononcée pour les candidats ayant obtenu une moyenne de 10/20» et 14 de l’arrêté du 25 juin 2014 qui dispose que «le président du jury est garant de la fiabilité du Baccalauréat, en veillant par une présence effective, à crédibiliser la signature apposée au bas de l’attestation de réussite», mais aussi de la note explicative du 27 juillet 2014 selon laquelle «l’admission au Baccalauréat est prononcée pour le candidat qui a une moyenne d’au moins 10/20 à la 1e partie du baccalauréat et encore une moyenne d’au moins 10/20 à la deuxième partie du Baccalauréat».

Surpris par la violation de ces dispositions réglementaires par un ministre de la République et pour des raisons juridiques, éthiques et scientifiques, les présidents des jurys, soutenus par le bureau du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), ont refusé d’apposer leurs signatures sur ce qu’ils qualifient d’«attestation de réussite au Baccalauréat de la honte, édition Léon Nzouba 2014», malgré les tentatives de corruption auxquelles ils font face. «Comment un ministre, après que les jurys souverains aient recalé les élèves, peut décider de leur admission à partir d’une moyenne de 8/20», s’est interrogé le président du Snec, au cours d’une rencontre avec la presse, le 20 août dernier, commentant : «Le ridicule ne s’arrête pas là, puisque la direction générale du Bac, sur instruction du ministre de l’Éducation nationale, délivre des relevés de notes aux élèves avec des moyennes inférieures à 10/20, signés d’un inspecteur peu scrupuleux et accompagnés d’une attestation de réussite au Bac ». Et de fustiger, quelque peu amer : « Le Gabon est probablement le seul pays où l’on gagne un examen avec une moyenne inférieure à 10/20». «Comment peut-on poser de tels actes, quand on sait que la mondialisation et les défis internationaux nous imposent de cultiver chaque jour l’excellence ? N’est-ce pas une contradiction flagrante par rapport aux objectifs d’émergence de notre pays à l’horizon 2025 ? Est-ce avec une jeunesse capricieuse, manipulée à la solde du politique qu’on atteindra de tels objectifs ?» se sont encore interrogés les enseignants-chercheurs.

Conscient des dangers relatifs à cette situation qui ne participera qu’à déshonorer le Gabon à l’international, à cultiver le goût de la facilité au sein de la jeunesse gabonaise, le Snec sollicite l’intervention du Premier ministre ou du président de la République afin de «rassurer l’opinion nationale et internationale sur la valeur que le gouvernement accorde au premier diplôme universitaire».

 

 
GR
 

15 Commentaires

  1. kango dit :

    Obtenir le bac avec 8/20 heeee je pense a mon epoque ou en f4 option genie-civil il fallait etre un vrai genie rien que pour etre admissible au bas mot. Heeee jean armand gannier qui a signe mon attestation est vraiment mort je suis fier quand je vois sa signature apposee sur mon attestation . Le reste a l’ere des emergents n’est que foutaise palapala

    • Orlando dit :

      Merci Kango,quel grang nom Jean Gannier! il est vraiment mort. Et je crois en F4, il y avait Mr AUBRUGE(Chef de Département) qui prônait déjà l’excellence à l’époque. j’étais en F1, il n y avait pas un million de centre d’examen comme maintenant, c’était vraiment le tamis. en 5 ans de magistère d’Ali BONGO, c’est la première action que je reconnais comme étant patriotique, à savoir celle d’annuler et désavouer nos paresseux grévistes de la faim de Sainte Marie. On va ou à la fin? Bravo le gouvernement.

  2. Moi dit :

    Comment ces futurs étudiants seront-ils reçus dans d’autres universités à l’étranger(pour ceux qui sortiront du pays)avec des attestations de bac ayant une moyenne inférieure à 10??

    C’est l’image Gabon qui sera mise en jeu.

  3. Yannickdu70 dit :

    Vraiment jeunesse capricieuse. Est-ce-que le Gabonais connait le gout de l’effort que les burkinabés, les sénégalais et même les camerounais nos voisins expérimentent il y’a belle lurette.
    Quelle fierté, toi le détenteur d’un tel diplôme, peux-tu avoir ?
    Et les politiciens, tous ces parachutés,arrivé au pouvoir sans aucunes légitimités, ils n’attendent que ça.Eux même ils sont arrivés la en trichant.
    Je félicite l’action du Snec. Arrêtons hémorragie.

  4. MATSOTSE dit :

    visiblement le système éducatif va droit au mur.Dans l’histoire du Gabon où a-t-ton vu chose pareil. Mais bon tout cela n’est que la conséquence en amont d’un management désastreux de l’appareil éducatif sous l’ère de l’ancien Boss de ce ministère. Une fois encore il faut véritablement, pour la crédibilité du bled dissocier la politique de l’éducation ce genre de faveur est inadmissible et inéquitable. Si il y’a un secteur qui reste l’un des poumons et l’avenir du pays est certainement l’investissement humain. Les défis et les enjeux de la mondialisation où l’excellence semble être le maître mot nous contraint à repenser la formation pour parvenir à l’essor tant souhaité. L’Émergence nous impose cette rigueur qui n’est pas un sacrifice anodin mais nous inscrira sur le chemin du développement.

  5. kango dit :

    Merci orlando et cher ami de CAPO

  6. jean jacques dit :

    Mais Cher internaute Orlando vous vous contredisez de ce que vous dites en reconnaissant la COMPETENCE DE J.GARNIER qui etait un etranger que vous critiquer le fait que le president travaille avec certains Etrangers,

    C’est pour dire le problème du Gabon l’incompetence de ceux qui occupent les postes de responsabilités, si 8/20 l’élève est declare admis l’admissibilité serait 4 ou 3/20?

    Si on met les ministeres Direction, ou Agences les français , canadiens dans 2 ans les choses vont changées de manieres exponentielles.

    • Orlando dit :

      Jean Jacques, je ne sais pas si vous faites exprès? En quelle année avez vous passez votre Bac? Je suis finalement tenté de conclure que vous ne savez ni lire ni écrire le français. Pour votre gouverne, depuis que le Gabon existe il y a toujours eu des personnes non gabonaises exerçants des fonctions diverses dans tous les secteurs de la vie de notre pays et ces dernières ce sont toujours comportés avec respect et considération envers les nationaux et le Directeur Général de la SOCIGA pour avoir enfreint à la règle avait purement et simplement été expulsé du Gabon. Mais de tous les étrangers qui nous ont apportés leurs forces de travail avec humilités, respect et considérations, nous leurs avons en retour apportés notre amitié et notre reconnaissance et aucun de ces étrangers n’a jamais occupés un poste de responsabilité aussi élevé au sommet de l’Etat. Jean Jacques, la colère des gabonais vis à vis de votre légion étrangère est occasionnée par les naturalisations fantaisistes et récentes, les détournements des deniers public, l’arrogance, les pouvoirs sans limites dont ils sont dépositaires au plus haut sommet de l’Etat chose inimaginable et jamais vue ailleurs et j’en passe, donc cher Monsieur évitez parfois de vous incruster dans toutes les discussions. Bonne lecture.

  7. NKT dit :

    kiéééeeeeeeee, c’est dans ce meme esprit qu’on a eu en 2004 le Bac Bongo Ondimba. Mon Dieu, on s’enfonce dans la boue

  8. Mao dit :

    Y a pas un Dahomeyen pour occuper la fonction de DGEC ou ministre de l’éducation ? Accrombessi n’a pas un cousin qui chôme au pays pour venir occuper ces fonctions-là…. ?

  9. oss dit :

    eeeehhhh le gabon mon pays!!!! Quelle histoire? Le bac à 8/20?? Mais où allons-nous avec de telles mesures? Soit on veut revaloriser nos diplômes ou on ne veut pas?

  10. nzamba dit :

    juste pour savoir la moyenne de 8 ne donne pa droit a l’admissibilite ? parceque c’est eleve n’ont jamais passee le second tour . alors pourquoi on ne leurs pa tout simplement organiser les oraux lorsqu’on c’est rendu compte que le ministre avait raconte n’importe quoi ?? pourquoi les president du jury n’ont pas dis qu’I’lls doivent passer les oraux pour que a l’issu du premier et second tour I’ll soit declarer echoue ou admis ??avant de poster un commentaire sur une situation chercher a connaitre le fond du probleme et non jouer au exemple ou au connaisseurs or vous etes dans le faux

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