Ancien «tout-puissant» directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga aurait mis en place un système de prédation de fonds à la Société gabonaise de raffinage (Sogara). Une stratégie ayant permis de siphonner 61 milliards de francs CFA au sein de l’unique raffinerie du pays, entre 2018 et 2019.

Brice Laccruche Alihanga serait en partie responsable des difficultés financières actuelles de la Sogara. © Gabonreview

 

En proie à de sérieuses difficultés de trésorerie depuis deux ans, la Société gabonaise de raffinage (Sogara) doit en partie sa situation au réseau de Brice Laccruche Alihanga. C’est, en tout cas, ce que révèle L’Union dans sa parution du 14 janvier 2020, s’appuyant sur «une enquête des services compétents».

Selon le quotidien pro-gouvernemental, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, écroué à la prison centrale de Libreville, est parvenu à «mettre en place une stratégie de siphonnage des caisses de l’unique raffinerie du Gabon, entre 2018 et 2019. Sur ces deux années, les relevées bancaires du compte Orabank de la Sogara feraient état de plus de 43 virements non identifiés», d’une valeur globale de près de 61 milliards de francs CFA.

Alihanga a-t-il coulé la Sogara ?

Bien avant cette période, la pratique existait déjà en 2017, certes à une échelle moindre, avec l’arrivée de Noël Mboumba à la tête de la société publique en novembre de la même année. L’ancien ministre du Pétrole, lui aussi écroué à «Sans famille», aurait mis en place un système de détournement au sein de la Sogara, avec le siphonnage de 15 milliards de francs CFA, à travers des facturations inexistantes. L’argent «récolté» était ensuite partagé au sein de la «communauté» dirigée par Brice Laccruche Alihanga.

Selon l’enquête menée dans le cadre de l’Opération «Scorpion», ayant conduit à l’arrestation de plusieurs membres du réseau du «messager intime» d’Ali Bongo, d’importantes opérations bancaires ont été réalisées en fin 2018. En novembre de cette année, près de 5 milliards de francs CFA auraient été virés du compte Orabank de la Sogara vers le compte de la société Gabon Chemical Company, domicilié lui aussi au sein de la 4e banque du pays. Une opération similaire de plus de 2 milliards de francs CFA aurait été réalisée en décembre de la même année. Soit un total de plus de 7 milliards.

La même enquête a également fait des révélations sur la répartition de ces fonds. Cerveau de cette «organisation mafieuse», Brice Laccruche Alihanga avait droit à 30% des 7 milliards de francs CFA, soit plus de 2 milliards. L’équipe au sein de la Sogara (Noël Mboumba, Billy Bendo et Serge François Bruno Gassita), devait également se partager 30%. Ancien bras droit de Brice Laccruche Alihanga, Gérard Fanou avait droit à 20% (plus d’un milliard), tandis que le reste de l’argent était partagé entre d’autres complices.

Tout laisse penser que l’enquête en cours devrait révéler d’autres informations sur les malversations au sein de la Sogara. En attendant, plusieurs têtes sont déjà tombées dans l’affaire de détournement de deniers publics dans la société. Jeremie Ayong Nkodjie (DGA), Billy Bendo Edo (directeur financier) et Serge François Bruno Gassita (directeur des opérations) ont été démis de leurs fonctions fin novembre 2019, pour «complicité de détournement de fonds».

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Père de Dieu dit :

    Les causes du non développement du Gabon depuis plus de cinquante de ans mises à nu. « Il nous regarde… »

    Père.

  2. JAMES DE MAKOKOU dit :

    Ils Leurs fallait rattraper le retard du clan BLA par apport a l’avance de Nourredine BONGO et son clan..
    Alors, c’est tout a fait normal..
    Ce qui est encore plus anormal C’est de voir que nos journalistes de l’Union en parlent aujourd’hui en bien quand les mêmes parlaient différents il y a pas plus que 6 mois.
    Alors, Nourredin tu vois que ces memes Journalistes qui ne disent rien a ton sujet, pour l’instant ou tu leurs engraissent, vont tourner leurs vestes le moment venu.

    Pauvre metier au gabon et superbe metier ailleurs, comme ailleurs, mais pas en Afrique noire et dictatorielle

  3. moundounga dit :

    Bjr. Vous croyez sincèrement que ce genre de personne ont droit à de la compassion. Cela signifie simplement que c’est gens sont non seulement payé par l’Etat dans le cadre de leur travail mais en plus il pille allègrement le pays. Imaginez que ce pactole volé soit redistribuer sous forme de prime ou de paiement des rappels ou des services rendus n’est ce pas bien? En tout cas à la lecture de ce document, qui dans la SOGARA n’a pas été mouillé, peut être ceux qui sont sur les barges? Amen.

  4. diogene dit :

    Cela dure depuis la création de la SOGARA qui sert de garde manger au régime d’Omar : quelque soit son masque !

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