Co-président de la session «Climat, santé et emploi» du sommet sur le climat, le président de la République a annoncé la tenue, dans les mois à venir, d’une rencontre africaine consacrée aux changements climatiques à Libreville.

Ali Bongo, le 23 septembre 2014 aux Nations unies (New York). © Gabonreview/Griffon Ondo Nzuey
Ali Bongo, le 23 septembre 2014 aux Nations unies (New York). © Gabonreview/Griffon Ondo Nzuey

Organisé en prélude à la Conférence mondiale sur les changements climatiques prévue pour 2015 à Paris (France), un sommet sur le climat s’est tenu le 23 septembre dernier, qui a vu la participation d’Ali Bongo, en tant que co-président de la session de travaux organisée sous le thème «Climat, santé et emploi», au siège des Nations-unies, à New York. Pour le président de la République, qui a tenu à réitérer la position du Gabon, sur la question environnementale, notamment celle relative aux effets néfastes des changements climatiques, une plus grande prise de responsabilité doit être imposée aux différents Etats. Notamment à ceux dont le degré d’industrialisation induit davantage de pollution et la production de gaz à effet de serre.

La délégation gabonaise durant les travaux. © Gabonreview/Griffon Ondo Nzuey
La délégation gabonaise durant les travaux. © Gabonreview/Griffon Ondo Nzuey

Dans son allocution à l’ouverture du sommet, Ali Bongo a annoncé la tenue, dans les mois à venir, d’une rencontre consacrée aux changements climatiques au Gabon. Celle-ci devrait être exclusive au continent africain. «Si nous voulons réussir, il est essentiel que tous les pays jouent leur rôle. Pour cette raison, il est essentiel que nous posions les fondations de Lima qui nous permettront de sauver la planète à Paris. Conformément à cette ambition, je voudrais inviter tous les pays du Sud, ainsi que nos partenaires du secteur privé, à se joindre à moi pour un sommet sur le climat – l’«Initiative climat du Sud», à Libreville, les 18 et 19 Mars 2015», a-t-il lancé à l’endroit de ses pairs.

Pas peu fier de son action en la matière, le président de la République est revenu sur les efforts du Gabon en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. «Nous travaillons dur pour réduire les émissions provenant de la production d’énergie, notre principale source de gaz à effet de serre. En effet, la réduction du gaz torché dans l’industrie pétrolière et le développement des installations hydroélectriques va nous permettre de réduire considérablement nos émissions de carbone. Notre ambition est de réduire les émissions de carbone produites par chaque citoyen gabonais de moitié, ce qui nous permettra de contribuer activement à limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 ° C», a-t-il expliqué, établissant le lien avec l’utilisation du domaine forestier national et partant la question foncière : «Nous sommes en train de finaliser un plan national d’affectation des terres qui va nous permettre d’optimiser le développement d’un territoire qui est à 85% couvert par la forêt tropicale humide. Dans les prochaines semaines, notre centre d’observation de la terre sera pleinement opérationnel et permettra de suivre, en temps réel, tous les types d’utilisation des terres», a-t-il annoncé.

Conscient que le non-respect de l’environnement, perceptible notamment à travers la déforestation, impacte la santé des humains, le co-président, aux côtés de son homologue finlandais, Sauli Niinistö, de la session thématique «Climat, santé et emploi» estime que «les populations seront de plus en plus au contact des maladies qui auparavant étaient rares». En conséquence, il invite les autres dirigeants à suivre l’exemple des pays fortement impliqués dans la lutte contre les changements climatiques, à l’instar du Gabon. «Je suis ici aujourd’hui pour vous assurer au nom du peuple gabonais que nous allons continuer à assumer notre part de responsabilité», a-t-il déclaré, poursuivant : «Je suis très fier des efforts entrepris depuis 2001 dans mon pays pour mettre en œuvre une politique de gestion durable des forêts et de conservation. Une étude scientifique publiée récemment montre que le taux de déforestation est inférieur à 0,011% par an et démontre que les opérations de conservation et de gestion durable des forêts dans les écosystèmes tropicaux sont compatibles. Notre décision d’interdire l’exportation de bois non transformé a permis d’augmenter considérablement les revenus et les emplois créés par l’industrie forestière, tout en réduisant les volumes récoltés.»

Se voulant ferme et sans complaisance à l’endroit de ses pairs, Ali Bongo s’est notamment montré peu satisfait des efforts entrepris par les uns et les autres. «En 2009, lorsque j’ai assisté à mon premier sommet sur le climat à Copenhague, j’ai été rempli d’enthousiasme et d’espoir, malgré les critiques que l’on entend au sujet de ce sommet», a-t-il fait savoir avant d’ajouter : «A Copenhague, j’ai rencontré des personnalités politiques qui étaient déterminées à faire des progrès et à tracer une voie commune». Et de déplorer qu’aujourd’hui, le dernier rapport du GIEC traduit la dure réalité de l’«échec collectif» des dirigeants du monde sur la question climatique. Pour lui, la réalité oblige désormais ses homologues à s’interroger sur leur véritable sensibilité devant les nombreux drames humains auxquels sont confrontées les populations les plus pauvres, en raison de l’activité des pays les plus développés et de ses répercussions sur le climat. «Nous assistons aux effets du changement climatique chaque jour, avec nos propres yeux, ou à la télévision, ou par l’intermédiaire de divers réseaux sociaux. Les inondations, les sécheresses, les maladies, la baisse de la productivité agricole, les feux de forêt et plus, un impact sur tous les continents et sont devenus la routine quotidienne pour toutes les populations humaines : pour l’ensemble de notre peuple», a-t-il martelé, avant de trancher : «Je répète ce que j’ai dit à Copenhague, et de nouveau à Durban: « chacun de nous doit assumer sa part de responsabilité, si nous voulons construire un avenir commun.’’»

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Bouka Rabenkogo dit :

    Ali manque d’experts autour de lui pour apprécier et comprendre les enjeux géostratégiques de l’écosystème, de l’environnement et en général de la préservation de la nature. Il s’agit de redéfinir pour le millénaire, toutes les stratégies et les politiques industrielles mondiales pour parler simple. Les Gabonais que nous sommes avions une approche industrielle et technologique en phase avec la diminution de l’effet de serre et la préservation de l’écosystème mondiale, bien premier de toute l’humanité. Mais qui nous écoute!

  2. prince37 dit :

    Je ne pense pas qu’il lui manque des experts sur la question, on n’intervient pas à ce podium la tête vide, même pour son honneur.

  3. Bouka Rabenkogo dit :

    Le seul expert ici, si je ne me trompe est un sujet américain dénommé Lee White. Chargé au Gabon des Parcs Nationaux. Soyons sérieux! Les occidentaux qui sont complètement hors-sujet sur ses questions ont pour notre malheur la confiance de nos dirigeants. Pour l’occident le développement suppose une industrialisation nocive et réductrice de l’espérance de vie. Leurs termes de développement primitifs, ne sont pas partagés par nous. En qui nous concerne Gabonais, le développement c’est: vivre en harmonie avec la nature. Ce qui suppose des nouveaux paradigmes technologiques et industriels. De nouvelles politiques en phase avec les enjeux universels du millénaires. La Gabonais est prêt. Il suffit d’un peu de considération en son égard par nos supposés dirigeants.

  4. IPANDY dit :

    Je trouve courageux de la part du président de faire des remarques à ses homologues qui sont des puissances économiques. Certes, comme l’a dit quelqu’un ici, le président n’a peut etre pas assez d’experts mais il faut reconnaitre que les efforts sont fait. Malheureusement c’est une affaire de budget. Le pays n’est pas assez soutenu puissances qui sont à l’origines de ces changements climatique.

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