En détention préventive à la prison centrale de Libreville depuis le 9 janvier, l’homme d’affaires et cadre du Parti démocratique gabonais (PDG) accusé d’abus sexuels sur mineure pourrait recouvrer bientôt sa liberté en raison d’importantes violations commises dans la procédure ayant conduit à son arrivée à «Sans-Famille».

Alexis Ndouna (menottes), le jour de son retour forcé au Gabon après 2 mois de cavale. © D.R.

 

Interpellé au Congo Brazzaville par les services locaux d’Interpol après deux mois de cavale, Alexis Ndouna, actuellement en détention préventive à la prison centrale de Libreville, pourrait recouvrer sa liberté bien plus tôt que l’opinion ne l’aurait imaginé. La procédure ayant permis son incarcération à «Sans-Famille» a violé plusieurs dispositions du Code de procédure pénale inhérentes à l’arrestation d’un individu suite à un mandat d’arrêt émis à son encontre.

Réuni ce dimanche 19 janvier à Libreville, le bureau exécutif du parti Pour le changement (PLC), qui s’est penché sur le sujet, craint en effet que ces «violations délibérées» ne servent aux avocats de l’homme d’affaires et cadre du PDG soupçonné, entres autres, de viol sur mineure. Il s’agit notamment des articles 124 alinéa 5 et 128 alinéa 2.

Le premier stipule que «le mandat d’arrêt est l’ordre donné par le juge d’instruction à la force publique de rechercher l’inculpé et de le conduire à la maison d’arrêt indiquée sur le mandat ou à la maison d’arrêt la plus proche où il sera reçu et détenu». Le second quant à lui rappelle qu’«en cas d’arrestation, l’agent de la force publique notifie le mandat d’arrêt à l’inculpé et le présente sans délai au procureur de la République. Celui-ci en avise immédiatement le juge mandant et ordonne le transfèrement à la maison d’arrêt».

À PLC, l’on «s’étonne de ce que ces dispositions n’aient pas été respectées pour ce haut cadre du [PDG] et trouve dans cette violation délibérée de la procédure, une ouverture pour une libération rapide de ce dernier». Aussi, le parti qui voit dans cette affaire la preuve de l’«instrumentalisation de la justice» gabonaise, n’entend-il pas se laisser faire. La formation politique dont l’avocat Anges Kevin Nzigou est un des principaux cadres annonce qu’il «suivra, au nom des victimes enregistrées dans cette affaire et aux côtés de la société civile, avec minutie, tous les événements dans le suivi de cette procédure pour que cette affaire ne soit pas l’affaire de plus qui confirme l’instrumentalisation de la justice».

Homme d’affaires proche du pouvoir, Alexis Ndouna a été interpellé le 27 décembre dernier à Brazzaville. Il avait défrayé la chronique en 2019, avec une affaire de vente de virginité des filles à peine âgées de 12 ans à des hommes mûrs, en échange de fortes sommes d’argent et de Smartphones dernier cri. C’est une de ses victimes présumées, Wally, qui l’a fait tomber.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Ho chi minh dit :

    « Selon que vous seriez puissant ou misérable….il y a la justice et l’apparence de la justice.. » « il y a ceux qu’on atteint pas ».

  2. Julien N'goua dit :

    Tout est dit dans cette phrase: »homme d’affaire proche du pouvoir ». Raison pour laquelle il nous faut TUER ce pouvoir qui tue nos enfants, qui emprisonne des innocents, qui pille notre pays. Et ne comptons pas sur la France pour nous aider à chasser ce régime pourri, tout simplement parce qu’elle est COMPLICE du heu de ce pouvoir.

    Au fond, quand on dit qu’Ali Bongo est un ASSASSIN, on peut dire aussi que la France est un pays d’assassins. C’est elle qui nourrit les dictatures en Afrique. CQFD.

  3. Lewaka dit :

    « …pourrait recouvrer bientôt sa liberté en raison d’importantes violations commises dans la procédure ayant conduit à son arrivée à «Sans-Famille». Si on appliquait le droit dans toute sa sévérité, ce serait 90% des détenus de la Prison de Libreville que serait libérée pour cette simple raison! Pourquoi lui-seul et pas les autres…?!

  4. moundounga dit :

    Bjr. Si la justice laisse passer ce dossier là, inutile donc de laisser prospérer ces gens. Ce gars là doit payer pour ces forfaitures au nom du caractère juvénile des victimes il doit payer. ce ne sont pas mes petites sœurs mais c’est tout comme. franchement!!!.

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