Devenu indépendant le 9 juillet 2011, l’État du Sud Soudan s’apprête à célébrer son premier anniversaire dans quelques jours, après les difficultés rencontrées lors de une première année d’existence marquée par un conflit ouvert avec le nord et l’arrêt de sa production de pétrole qui l’a privé de 98% de ses revenus.

Gabonreview.com - Des sud soudanais venus assisterà la cérémonie d'indépendance il y a un an - © AFP

La première année de marche en tant qu’État indépendant pour le Sud Soudan n’a pas été facile, encore moins favorable pour la réalisation des projets du gouvernement et les aspirations exprimées par la population.

Gabonreview.com - Jeune femme soudanaise fêtant l'indépendance du Sud - © AFP«Nous n’avons pas satisfait les attentes de la population au cours de l’année, en raison des difficultés (…) imprévues que nous avons rencontrées», a déclaré M. Machar dans un entretien à l’AFP, en référence aux graves tensions avec Khartoum, dont le Sud venait de se séparer après 50 ans de guerres civiles meurtrières et de l’arrêt de production de pétrole source de la quasi-totalité de ses revenus.

Six mois à peine après être devenu un État, sur les décombres de près d’un demi-siècle de guerres civiles, Juba, tributaire des oléoducs de son ancien ennemi du nord pour exporter son brut et furieux que celui-ci soit détourné par Khartoum en raison d’un différend sur les droits de passage, décidait de fermer ses robinets, se privant ainsi de 98% de ses ressources.

Dès mars, des notes confidentielles de la Banque mondiale dressaient un tableau alarmiste de l’avenir de l’économie soudanaise, prévoyant son effondrement à court ou moyen terme, faute d’une reprise de la production de pétrole.  Puis dans la même période à avril, d’intenses combats frontaliers ont opposé les armées de deux pays.

Gabonreview.com - Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir à Juba - © AFPMalgré tous ces freins au développement de cet État dans son début, le gouvernement peut se réjouir dans le cadre de ses succès de «la consolidation de l’indépendance» et «l’édification de l’État», «la capacité des autorités à faire cesser ces violences tribales terriblement meurtrières survenues en début d’année, surtout dans l’État du Jonglei». Le principal défi restant de «satisfaire les aspirations de la population, de lui fournir les services de base».

«Au vu de toutes les difficultés, oui je suis satisfait. S’il n’y avait pas eu de difficultés et que le pétrole continuait à couler et que l’État était comme il est, alors je serais déçu. Mais je sais que nous aurions fait mieux si nous avions eu les ressources que nous étions habitués à avoir», a-t-il rassuré.

Gabonreview.com - Sud Soudan - © D.R.M. Machar n’a pas caché que la deuxième année d’existence serait aussi difficile. «Nous avons mis en place un budget d’austérité cette année et nous allons avoir un budget d’austérité pour l’année à venir, de juillet 2012 à juin 2013», a-t-il expliqué.

«Construire un État n’est jamais facile, surtout quand vous regardez le Soudan du Sud, qui sort de la plus longue guerre civile en Afrique et a une base de compétences faibles comme nulle part ailleurs sur le continent. Il faut remettre les choses en perspective», a déclaré George Conway, directeur pays du PNUD.

Gabonreview.com - Sud Soudan - © AFP/Roberto SchmidtLe Soudan du Sud qui a gagné son indépendance au prix de millions de morts durant près de 50 ans de deux guerres civiles contre le régime de Khartoum continue de posséder parmi les pires statistiques au monde en matière de développement.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire