La privatisation de l’hôtel Méridien Ré-Ndama au bénéfice de Wali Hotel Resorts, succursale de BGFIBank, suscite une série d’interrogations qui amène à penser qu’il s’agit d’une nouvelle entourloupe favorisant le dépouillement du patrimoine l’État, au bénéfice de quelques privés.

Gabonreview.com - Entrée du Méridien Re-Ndama à Libreville © Le Méridien

L’hôtel Méridien Ré-Ndama, actuellement le plus prestigieux de Libreville avec ses 4 étoiles, va incessamment passer dans l’escarcelle de BGFIBank, selon une révélation, à coups de fac-similés, de l’hebdomadaire La Loupe. En fait de BGFI, il est en réalité question du groupe Wali Hotel Resorts, une succursale de cette banque, dont le PDG n’est autre que Brice Laccruche Alihanga, actuel directeur général de BGFIBank et précédemment secrétaire général de BGFI Holding Corporation S.A.

L’un des fac-similés publiés par La Loupe est une correspondance du Comité de privatisation au directeur général de l’hôtel. Ce qui ramène au souvenir que cet établissement hôtelier appartient à l’État Gabonais et que la chaîne Starwood, propriétaire de la marque Méridien, n’en assure que la gestion. Autrement dit, l’État gabonais va retirer à ce groupe américain basé dans l’État de New-York, la gestion de l’établissement en vue de le revendre à la succursale hôtelière de BGFIBank. De quoi s’interroger sur la fiabilité de cette procédure de «privatisation», selon le mot du Comité chargé de superviser l’opération. Au regard de la collusion notoirement établie entre la BGFGI et la famille du président Ali Bongo, on pourait se demander si cette opération n’est pas une simple dépossession de l’État au profit d’intérêts privés.

En effet, il ne s’agit pas d’une offre publique d’achat (OPA) ou d’une réponse à des difficultés de gestion de l’établissement visé, puisque cet hôtel de luxe fonctionne bien. Selon une indication, en novembre 2010, de Pascal Fouquet, directeur général du Méridien Ré-Ndama, cet hôtel qui compte 256 chambres, 14 suites dont une Présidentielle, 2 restaurants, une piscine, un spa, 2 courts de tennis, une salle de fitness, des boutiques et des facilités de conférence, réalisait un chiffre d’affaires avoisinant les 6 milliards de francs CFA par an. Pour souligner l’étonnement quant à la transaction en cours, on notera que cet établissement va être revendu à l’entreprise de Brice Laccruche Alihanga à 13 milliards de francs CFA, l’équivalent de deux ans de son chiffre d’affaires.  De plus, Wali Hotel Resorts propose un échéancier étalé sur 8 ans, à raison d’un milliard par an et d’un acompte de 4 milliards en début du processus de «privatisation». Un peu comme si on se contentait de dédommager le gérant et qu’on choisit de trainer la patte pour le reste.

La privatisation des entreprises publiques, au Gabon, est régie par la loi 01/96. Le Comité de privatisation, qui est au centre des fac-similés publiés par l’hebdomadaire La Loupe, a l’obligation, selon cette loi, de préparer chaque année un rapport sur les opérations de privatisation prévues par la loi de finances. De plus, la transparence de ces opérations doit être assurée par la référence systématique à l’appel d’offre international. Le public un peu vigilant n’a pourtant pas souvenance d’une mention de la privatisation du Ré-Ndama dans la loi de finances de l’année finissante, pas plus qu’il n’a enregistré le lancement d’un appel d’offres international concernant cet hôtel.

Le journal La Loupe dont les fac-similés publiés amènent à toutes ces interrogations s’est, lui, penché sur le plan social qui suivra la mise à l’écart de Starwood. Il en ressort que  les prochains acquéreurs, tablent sur un plan social chiffré à 1 milliard de francs CFA, ce qui laisse craintifs certains employés de cet hôtel situé au quartier Glass à Libreville. Selon les indications de La Loupe, seuls 132 employés sur les 233 que compte actuellement l’établissement seront retenus par le repreneur. La masse salariale mensuelle actuelle du Ré-Ndama est de 76 millions dans lesquels quatre employés accaparent 16 millions de francs CFA à eux seuls tous les mois. Ce qui laisse présager de mouvements d’humeur du personnel, ainsi qu’il en a toujours été dans les processus de privatisation au Gabon.

Pour l’essentiel, le Comité de privatisation a pour mission de protéger les intérêts publics, de préserver les intérêts patrimoniaux de l’État et surtout d’assurer la sauvegarde des intérêts nationaux. On espère que comité, dirigé par Félix Onkeya, ancien député PDG du département de Bayi-Brikolo, s’y sera conformé un tant soit peu.

 
GR
 

11 Commentaires

  1. Nelson Mandji dit :

    En trois ans, le clan d’affairistes de Bongo II, n’aura excellé que dans les mises en scène visant à enrichir davantage celui que Mba Obame appelle Le Raïs (Pozzo di Borgo, villa Kennedy, etc). En effet, on n’a pas souvenance d’un appel d’offres international concernant le Méridien Ré-Ndama. Ce fameux Wali et consort avait déjà bénéficié, on ne sait par quelle magie, du Laaico Okoumé Palace. Il faut comprendre que quand le mentor du président est ex-agent immobilier, on ne pense plus qu’à s’arroger des biens dans le bâtiment. Mais, les profiteurs d’aujourd’hui seront dépossédés dès que le vent tournera et c’est pour bientôt. Inca Allah !

  2. Powè Powè dit :

    ils n’ont pas été capables de gérer l’hôtel Atlantique, aujourd’hui en ruines ( au sens figuré comme au propre). Le mont de Cristal non plus. Ils ont repris avec les procédures Air Gabon qu’ils ont dénommé Gabon Airlines. où en sommes-nous? combien de temps ça tenu? c’est le méridien qu’ils sauront gérés maintenant?

  3. FRAY dit :

    Nom de Dieu..! c’est trop facile, pas besoin d’etre sorti des grandes écoles d’économie pour voir que c’est une arnaque … Notre pays a tant souffert de grace,arretez ça… C’est ça le changement..!!???

  4. TROP C'EST TROP; dit :

    C’est pour palcer encore les ACOMB IMBECILE ET DAVANTAGE PILLER
    LES GABONAIS DOIVENT DECENDRE DANS LES RUES
    OU IRONT LES PETITES FAMILLES QUI BRICOLLENT AU MERIDIEN?
    TROP C’EST TROP;

    TROP C’EST TROP;

    TROP C’EST TROP;

  5. Gwen dit :

    Petite remarque, non pas que je remette en cause le fait qu’une poignée de privés cherche à faire main basse sur les bijoux du pays, mais je trouve que le sourcing des informations est un peu court.
    « Succursale » ne veut pas dire grand chose dans ce cas précis. Wali Hotel Resort c’est quoi, une filiale détenue par BGFIBank? Ou le groupe financier est seulement actionnaire, auquel cas il y a d’autres personnes ou acteurs impliqués.
    Le seul fait que M.Laccruche soit à la fois DG de l’une et PDG de l’autre ne suffit pas à lui seul à établir le lien entre les deux sociétés, on sait bien qu’ici tout le monde a plusieurs casquettes…quand on sait que le SE des Parcs Nationaux est aussi le DG de la société privée censé exploiter le tourisme dans ces mêmes parcs…akiéé…

    • Nelson Mandji dit :

      Une petite recherche sur le Net et un appel au service comm de BGFI vous démontrera que cette banque se contente d’affirmer que Wali est sa filiale. On n’en dit pas plus et tout le monde sait que BGFI se déploie sur tout ce qui peut rapporter. Vous voudrez sans doute que les articles soient aussi épais que des livres, pour satisfaire vos besoins de bons « sourcing ». On en demande trop là où il ne faut pas et on ne demande rien aux Bongo, etc.

      • Gwen dit :

        Il faudrait trouver un défouloir à votre agressivité, je crois encore avoir le droit de faire un commentaire sans me faire engueuler. Je peux savoir pourquoi vous concluez, en toute malhonnêteté intellectuelle que je suis pour « ne rien demander aux Bongo »? Je fais juste remarquer que ce serait bien d’ajouter les sources dans l’article, ce qui est généralement fait par François Ndjimbi, qui est un journaliste que j’apprécie. Je pense que ce n’est pas au lecteur d’appeler les services com pour vérifier les sources des articles qu’il lit, surtout que j’imagine que ce travail a déjà été fait par l’auteur, autant qu’il nous en fasse profiter.

  6. la révoltée dit :

    Si l’émergence consiste à augmenter le taux de chômage, je pense que ce concept tel qu’il l’aborde est à revoir, pauvre peuple gaboma qu’est ce qu’on inventera d’autre pour vous faire souffrir. C’est la torture du peuple à petit feu…

  7. PAUL dit :

    A quand la famille BONGO DI POZZO va-t-elle laisser les gabonais respirer un peu?

    Ne risque-t-elle pas connaitre le sort des Ben Ali et Le titan MOUBARAK ET Jhadaffi ????

    Qu’est ce que le peuple gabonais a t-il fait pour mériter un tel sort?

    N’y a t-il des hommes aux ?????

  8. TROP c'est TROP dit :

    Les BONGO vont-ils tuer le GABON pendant encore combien d’années? L’impatience des Gabonais va-t-elle s’éterniser?

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