Venu à la Maison George Rawiri, siège de la radio et télévision nationale, le 8 janvier 2019, pour s’enquérir de la situation après la tentative de putsch du 7 janvier dernier, le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, a été pris à partie par les membres du Syprocom qui lui ont brandi leur éventail de doléances.

Emmanuel Issoze Ngondet, face aux agents de Gabon Télévisions, le 8 janvier 2019, à Libreville. © Gabonreview

 

Le Syndicat des professionnels de la communication (Syprocom) n’a pas manqué, le 8 janvier 2019, d’exhumer ses revendications face au chef du gouvernement et des membres de son équipe, venus constater l’état des lieux de la radio et de la télévision nationale, après le coup d’Etat échoué de la veille.

Si la délégation du chef du gouvernement a pu noter les dégâts causés par les échanges de tirs entre l’armée et l’éphémère Mouvement patriotique des jeunes des Forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), elle a également pu se rendre compte, une nouvelle fois, de la vulnérabilité de cette structure.

Ce qui n’a pas manqué de faire remonter de mauvais souvenirs aux agents qui travaillent dans cet édifice qui, coups sur coup, a enregistré et subi en 2016 les affres de la contestation postélectorale, suivi en 2017 du commando de Désiré Aba’a Minko qui avait, lui aussi, réussi à semer la frayeur pendant quelques heures dans le pays. Malgré ces signes avant-coureurs, aucune mesure d’envergure n’a été prise pour protéger les employés et sécuriser les lieux ; même pas lorsque l’avant-dernier directeur de la structure, Jean-Lié Massala, interpellait la tutelle à ce sujet. C’est donc avec le cœur noué et la peur au ventre que le Secrétaire général du Syprocom, Vibrian Asseko Ollomo, a interpellé le Premier ministre sur les conditions de travail et de sécurité au sein de la Maison George Rawiri.

«Nous exigeons qu’on augmente le dispositif de sécurité autour du bâtiment parce que nous vies ont été sérieusement mises en danger lors de l’irruption des militaires. Cet acte est le troisième en l’espace de deux ans. Cela n’est pas acceptable !», a ensuite lancé le Secrétaire général adjoint du Syprocom, Patrick Nzoghe Békalé.

«Désormais, les employés craignent pour leur vie», ont déclaré l’ensemble des agents au groupe de ministres ayant fait le déplacement de la maison Georges Rawiri. Ce d’autant que le commando ayant assiégé le radiotélévision nationale en prenant en otage le personnel en service, aurait pu commettre l’irréparable. «Pendant que les gens dorment la nuit, nous, nous travaillons. Pendant que les gens fêtent Noël et le Réveillon de fin d’année, nous, nous travaillons… Nous sommes en permanence au poste. C’est pour cela qu’il est plus que temps revoir notre statut particulier», a déclaré l’une des membres du Syprocom.

«Nous voyons bien que la Maison de la radio et de la télévision gabonaise a été durement frappée jusque dans ses salles les plus névralgiques. Ce qui nécessite très rapidement une réaction du gouvernement pour réparer les dégâts et aussi aller au-delà», a déclaré le Premier ministre au terme de l’échange, indiquant que le gouvernement va prendre des mesures nécessaires à la quiétude au sein de la maison George Rawiri.

 
GR
 

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