En vue de commémorer l’anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et d’éviter «l’effet domino» lié à l’absence d’une alternance politique dans la plupart des pays africains, des acteurs de la société civile du continent et d’Europe appellent à la mobilisation.

La statue de la Liberté à Lusaka. © johannesburgkiwi.wordpress.com

La statue de la Liberté à Lusaka. © johannesburgkiwi.wordpress.com

Alors que le 15 octobre prochain l’Afrique et le Burkina Faso en particulier commémoreront la 27e année de l’assassinat de Thomas Sankara, la date est apparue propice aux musiciens et acteurs de la société africaine et européenne de lancer un appel aux dirigeants des 2 continents pour une prise en compte de la nécessité de penser à une alternance politique dans plusieurs pays. En réalité, l’appel dénommé «Tournons la page», qui entend devenir une importante manifestation dans les semaines qui viennent, avec des concerts, des marches et des interventions médiatiques, met à l’index les différents régimes dits «autoritaires» d’Afrique. Concrètement, il dénonce la «prise en otage» des populations africaines. «12 familles aujourd’hui au pouvoir en Afrique l’étaient déjà en 1990. 87% des Gabonais et 79% des Togolais n’ont connu qu’une seule famille à la tête de l’Etat !», peut-on lire dans le communiqué annonçant l’événement, qui indique par ailleurs que «2015-2017 pourrait être une période de basculement».

Pour ce faire, un nouveau mode de gestion des pays est plus que nécessaire, estiment les auteurs de l’«appel» selon lesquels une réflexion franche doit être menée autour des questions liées principalement à la révision de la Constitution par certains chefs d’Etats avides de pouvoir. Un seul mot d’ordre revient alors : l’alternance. Pourtant les auteurs de l’appel préviennent : «Pour que le mot alternance ait un sens, il s’agit de lui donner un contenu. C’est à chaque peuple qu’il revient de le définir suivant son histoire, sa culture et son imagination créatrice.» Aussi proposent-ils quelques pistes présentées comme «porteuses de démocratie», à l’instar de «la transparence sur le budget de l’État, les contrats avec les multinationales et les recettes issues de l’exploitation des ressources naturelles, le respect des normes républicaines dans les nominations aux postes de commandement militaire et policier, la liberté d’opinion, de presse et de manifestation sans préalable autre que l’information de l’autorité administrative et la nomination des magistrats indépendamment du pouvoir politique».

Pour l’heure, les militants pour l’alternance politique en Afrique disent appeler les médias internationaux «à braquer leurs projecteurs» sur le déni de démocratie dans la plupart des pays africains et «sur la répression dont peuvent faire l’objet les défenseurs des droits et de la démocratie dans ces pays». De même, interpellent-ils les dirigeants en place «à sortir par la grande porte, en se conformant à la Constitution et à la Charte de l’Union africaine», non sans attirer l’attention des dirigeants européens en faveur des «coups d’Etat constitutionnels» et pour l’ouverture des portes de leurs ambassades aux militants de la démocratie. Ceci, dit-on, dans l’objectif de rompre avec le «silence» de l’Europe, qui «trahirait ses intérêts et ses valeurs à cautionner (…) la perpétuation de régimes archaïques au sud du Sahara».

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. raphael bandega lendoye dit :

    L’alternance est le combat de l’Opposition africaine. Elle se heurte à l’avidité et à la vénalité de ceux qui exercent le pouvoir qui oublient qu’ils doivent en partir et organisent leur pérennité. La solution est double: c’est l’arbitrage du peuple d’une part, et l’adoption par les organisations internationales des critères de convergence déterminant les conditions de la participation d’un Etat à la vie juridique internationale d’autre part. Cela contribuerait à assainir des pratiques institutionnelles.

  2. Bienvenu au bongoland dit :

    Initiative louable et d’un grand interet pour nous les gabonais democrats. En effet, il faut en finir avec le regne dynastique des Bongo au Gabon. La celebration de la mort de Thomas Sankara, pere de l’integrite, de la probite morale et de la lutte contre la corruption en Afrique francophone est une aubaine.En effet, nous pouvons constater que lemot « integrite » n’existe pas dans la mentalite collective de nombreux gabonais. Il convient donc de vulgariser ces notions fondamentale pour le developpement de notre pays, aupres des plus jeunes, dans les lycees et colleges, ainsi que dans les Universites, afin que la nouvelle generation apprenne a servir le Gabon et non a se servir de notre beau pays au detriment de 80% de la population.

  3. Bienvenu au bongoland dit :

    Nous n’avons plus rien a attendre des Bongos au Gabon. il ne peuvent pas nous sortir de la pauvrete, ca fait plus de 50 ans qu’ils nous gouverne pour quels resultats? Fiasco total, et c’est en 2014 que le « petit la » decouvre la pauvrete galopante au Gabon. Normale, tu es ne avec une cuillere en or Ali Bongo, donc tu es insensible a la detresse, a la misere, toi qui a toujours eu tout ce que tu voulais dans la vie….

  4. la gaboma dépassée dit :

    pas mal comme idée!!!

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