Le Syndicat libre des transporteurs terrestres (Syltteg) flaire «une arnaque» derrière la formation professionnelle, récemment initiée par la direction générale des Transports terrestres (DGTT) pour les conducteurs de véhicules affectés au transport routier public.

Jean Robert Menie, président du SYLTG (centre), le 27 octobre 2016 à Libreville. © Capture d’écran/Gabon 24

 

L’initiative avait récemment été présentée par Clémence Loupdy Matiga, la directrice générale des Transports terrestres, comme une réponse à la préoccupation du gouvernement et des usagers. Elle se conformait aux dispositions du décret 126 de février 2004 et celles de l’arrêté n°97 du 24 février 2017, instituant une formation préalable pour chaque professionnel du secteur. L’objectif était d’assainir le secteur, en délivrant des cartes professionnelles aux transporteurs.

Problème. Peu après le lancement de sa première phase dédiée aux transporteurs publics (Sogatra, agences, ministères, institutions), cette formation ne passe pas au Syltteg. Pour Jean Robert Menie, tout ceci flaire bon «une arnaque mise en place pour faire main basse sur l’argent des transporteurs». Le leader syndical en veut pour preuve le fait que chaque participant à la formation de deux semaines initiée par la DGTT devait s’acquitter de 300 000 francs CFA. Or, Jean Robert Menie compte plus de 50 000 conducteurs terrestres (publics et privés) au Gabon. Ce qui devrait faire un sacré pactole. «De l’argent facile au détriment d’une véritable organisation du secteur», s’est-il plaint, avant d’interpeller la ministre des Transports sur la question.

Pour le président du Syltteg, qui a dit s’y opposer «avec la dernière énergie», l’initiative de la DGTT est d’abord «illégale, contraignante et inacceptable». Ensuite, elle n’a pas tenu compte de l’avis des organisations syndicales du secteur. Enfin, si la DGTT mise sur la professionnalisation des conducteurs au terme de cette formation, à travers la distribution de certificats et de cartes professionnelles aux participants, Jean Robert Menie doute que ces documents soient les véritables «diplômes» exigés aux transporteurs pour leur activité. «Le décret 0095 organisant le fonctionnement et l’exercice de la fonction de transporteur parle de test d’aptitude et d’une carte de transporteur, qui fait suite à ce test. Non pas d’un diplôme obtenu à la suite d’une formation professionnelle. Le permis de conduire est le seul diplôme pour le conducteur d’un véhicule à usage de transport», a-t-il déclaré au terme d’une assemblée générale tenue à Libreville le 24 juin. Il entend faire obstacle à cette formation tant que ses contours ne sont pas connus de son syndicat et des autres du secteur.

 

 
GR
 

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