Au quatrième jour de l’édition 2019 de la Tropicale Amissa Bongo, l’heure était bilan à mi-parcours, un sujet notamment traité avec Waris Fatombi. Rencontres furtives, entre Mitzic Oyem, ce 24 janvier 2019, avec un agent du contrôle antidopage mais aussi le héros du jour et les encadreurs de l’équipe du Cameroun.

La fête autour du vélo, au départ de Mitzic. © Gabonreview

 

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Patrick Depessemief

Membre de la Police fédérale de Belgique, son pays d’origine, Patrick Depessemie s’occupe du contrôle antidopage sur la Tropicale Amissa Bongo. Tous les jours, en effet, le leader du classement, le vainqueur de l’étape et deux coureurs pris au hasard sont contrôlés. Il n’en a cependant pas les résultats, vu qu’il s’agit de prélèvements qui sont ensuite envoyés à des laboratoires en Europe. L’homme était en  Côte d’Ivoire l’année passée et il sera la prochaine course Paris-Nice. Venu pour la première au Gabon, il  assure être «content d’être ici. Je trouve que les Gabonais sont des gens sympathiques et je suis un peu surpris du niveau qui est ici. Tous mes chaperons travaillent très bien, le docteur aussi fait son boulot.»

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L’homme du jour : Lorrenzo Manzin

Vainqueur de la 4e étape de la Tropicale Amissa Bongo 2019, Lorrenzo Manzin signe ainsi la première victoire française de la saison. À 24 ans dans les rues d’Oyem, il s’est payé des sprinters de renom : André Greipel (4e), Niccolo Bonifazio (2e) et Matteo Pelucchi (3e). Le jeune réunionnais ne se «considère pas comme un grand sprinteur, seulement comme un coureur qui va vite et qui peut gagner des courses». Si son palmarès de l’année dernière indique qu’il était 4e étape du Tour du Limousin, 2e de Paris-Troyes et 3e de la Polynormande, il est connu qu’il est resté chez lui à la Réunion pour se préparer et n’a rejoint ses équipiers que la veille du départ pour le Gabon samedi dernier.

Racontant sa course entre Mitzic et Oyem, il a laissé entendre que «l’équipe a bien emmené, moi j’arrive à les passer à 150 mètres. On a à peu près réussi à faire ce qu’on a voulu ce matin. Il y avait un peu de nervosité parce qu’au début mais l’équipe m’a fait confiance et voilà : on débloque le Vital Concept-B & B Hotels et c’est comme ça qu’on va bien lancer la saison. On était venu là pour une victoire. Chose faite. Maintenant, on va se faire plaisir. On est encore placé au général, maintenant il y a des coureurs qui marchent bien dans l’équipe et on va saisir toutes les opportunités.»

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Le bilan d’étape avec Waris Fatombi

Speaker officiel de la compétition, Waris Fatombi compte parmi les trois mousquetaires de l’animation sur la Tropicale Amissa Bongo cette année. Il livre ici, du haut du podium, son point de vue provisoire sur cette édition.

La Gazette : Nous sommes à la 4e journée de cette 14e édition de la Tropicale Amissa Bongo. Qu’en dire de manière générale ?

Waris Fatombi : Cette 14e édition a annoncé la couleur dès le début, parce qu’il y a deux place d’honneur à rafler pour les équipes professionnelles, pour le prochain Tour de France. Les équipes ont commencé à attaquer dès le début parce qu’il y a des points à gagner. À côté, il y a également le mérite de l’Afrique qui est en train de reprendre ses responsabilités sur la Tropicale Amissa Bongo. Lorsqu’on essaie de regarder l’ossature de manière générale, l’Afrique ne fait plus simplement dans la figuration, les équipes africaines travaillent sérieusement. Et cela s’est traduit déjà par une victoire d’étape d’un coureur africain sur cette édition. De manière générale, à cette 4e étape, les choses sérieuses n’ont pas encore réellement démarré. Mais notre lecture nous permet de dire que d’un côté, les professionnels en veulent. Et de l’autre, les Africains ont l’orgueil de rester sur la progression de la précédente édition.

Que dire des différentes arrivées, notamment des stars annoncées dans les équipes professionnelles ?

Le Tropicale Amissa Bongo ne cesse de grandir en maturité sur le plan international. Il y a une émulation qui se traduit par le caractère attendu des professionnels, notamment André Greipel qui, lui, est le coureur en activité le plus titré. Mais jusqu’à présent nous constatons qu’il peine à remporter une étape, même rien n’est joué d’avance. Cela traduit aussi le caractère difficile de la Tropicale Amissa Bongo : une course pas comme les autres, comme le confirme cette 4e étape.

On parle de l’évolution du cyclisme africain, mais il s’agit toujours des pays de l’Est du continent, Erythrée et Rwanda, que dire des autres équipes nationales ?

Le cyclisme africain évolue de manière générale. Effectivement, les pays de l’Afrique tels que l’Erythrée et le Rwanda sont au sommet de cette discipline sur le continent. Ce sont 10 années de travail progressif qui ont donné ces résultats. Ces années de travail ont également servi de base à la Tropicale parce que ces coureurs ont commencé à faire sensation au Gabon. Aujourd’hui, l’Afrique centrale est en train d’oser. Lors de la 3e étape notamment, nous avons vu un coureur de l’Afrique centrale, le Camerounais Clovis Kamzong, porter un maillot distinctif. Ce n’est pas du jour au lendemain que nous verrons un coureur de l’Afrique centrale progresser, c’est de manière progressive. La Tropicale réalise un véritable travail de fond. Ne nous étonnons donc pas de voir d’autres régions du continent se réveiller lors des prochaines éditions. Notamment l’Afrique centrale ou l’Afrique de l’Ouest qui abrite des compétitions de renom comme le tour du Faso, etc. Ne soyons pas pressés, c’est une discipline naissante en Afrique centrale, elle va forcément décoller.

 

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Dieudonné Ntep : mieux faire en traversant le Cameroun

La veille sur la 3e étape (Léconi-Franceville), le camerounais Clovis Kamezong Abessolo qui en est à sa 9è participation à la Tropicale, a mené la course jusqu’à 30 km de l’arrivée avant d’être rattrapé. La performance lui a valu d’arborer le maillot de la combativité. Motif d’une certaine satisfaction pour Julien Soua, le kinésithérapeute de l’équipe du Cameroun : «nous avons pu animer la course. Pour nous, c’était la première fois qu’on a prouvé qu’on est venu « faire mal » comme on dit chez nous.»

Au terme de la 4e étape (Mitzic-Oyem), Dieudonné Ntep, coach de la même équipe nationale, s’est également montré satisfait de son écurie : «les gars se sont battus. L’un de nos coureurs est parti avec un rwandais à moins de 10 Km de l’arrivée, mais ils ont été repris par un coureur professionnel de Pro Touch. Le peloton les a ensuite rattrapé à 2 km environ de l’arrivée. Cela prouve que mes enfants sont en confiance.» Ce vendredi, son équipe devrait absolument mieux faire que depuis le début du tour, indique le coach. «Nous osons croire qu’avec le concours du Seigneur aussi, nos enfants finiront mieux demain puisqu’on traversera le Cameroun.»

 
GR
 

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