Les établissements financiers de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) viennent de créer à Douala le Groupement interbancaire monétique d’Afrique centrale (Gimac), visant à améliorer l’accès aux services bancaires dans la région en facilitant leur accès et en réduisant les coûts d’utilisation à travers un système de retrait et de paiement par la carte à puce aux normes Europay Mastercard Visa.

Guichet automatique bancaire - Photo DR

Constitué par les institutions financières du Cameroun, de Centrafrique, du Tchad, du Congo, de Guinée équatoriale et du Gabon, ce groupement a pour objet d’assurer l’étude, la normalisation, la promotion et la définition des normes de sécurité du système interbancaire monétique régional. Il devra, à terme, rendre accessible à tous l’instrument monétique via un système bancaire de retrait et de paiement par carte.

À cet égard, les orientations stratégiques du volet monétique de la réforme des systèmes de paiement de la BEAC visent la mise en place d’une interbancarité régionale à travers l’interopérabilité des guichets automatiques bancaires (GAB – distributeurs de billets) ; l’institution d’une carte bancaire de retrait et/ou de paiement utilisable dans toute la zone Cemac et même en dehors ; l’utilisation de la technologie fondée sur la puce aux normes Europay Mastercard Visa (EMV) afin de renforcer la sécurité des transactions.

«La spécificité du système Gimac est de créer une plate-forme sous-régionale permettant à un client d’une banque au Cameroun d’effectuer toutes ses transactions dans une banque du Congo avec sa carte», a déclaré François-Xavier Tokpanou, directeur général de Banque Atlantique Cameroun, cité par le journal par Cameroon Tribune.

File d'attente au guichet - Photo AFPLe taux de bancarisation de la Cemac avoisine les 7% pour 48 banques, une densité bancaire d’un guichet pour 68 384 personnes et un total de bilan qui s’est s’établit à 8 914 milliards de francs CFA (13,59 milliards d’euros) au 31 octobre 2011. Comparé au taux de bancarisation d’Europe (80 % et même 99 % en France par exemple) ou même du Maroc qui avoisine les 60 %, il semble clair que la monétique restera quelques temps encore un outil plus professionnel que grand public, ce qui ne facilitera pas la multiplication des terminaux dans les magasins, ou même des GAB hors des murs des banques elles-mêmes… sauf à se lancer dans une bancarisation de la population à marche forcée, avec tout ce que cela pourrait entraîner comme difficultés techniques et culturelles.

Mais que l’on se rassure ! Cela ne devrait pas fondamentalement changer nos habitudes : on continuera à faire la queue aux guichets les jours de paie et les veilles de week-ends prolongés.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire