Un atelier de validation de la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre se tient au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO). Ouvert ce 19 décembre, il s’achèvera le 21 décembre avec pour but de renforcer et d’harmoniser les actions prioritaires pour la lutte.

Les officiels lors de l’ouverture de l’atelier le 19 décembre au Centre hospitalier universitaire d’Owendo. © Gabonreview

 

Nicole Nguéma Metogo consultante genre. © Gabonreview

Le projet de stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), soumis pour validation au cours de l’atelier qui s’est ouvert ce mercredi à Libreville, date de 2017, selon le secrétaire général du ministère de la Santé, qui a officiellement lancé les travaux. Si Guy Patrick Obiang Ndong, a indiqué que c’est en 2012, à travers les résultats de l’enquête démographique et de santé (Edsg II) que le gouvernement a pris «la pleine mesure du fléau», il a fait savoir que le projet a été élaboré par le gouvernement gabonais en partenariat avec le Fonds des Nations-unies pour la population (UNFPA) ainsi que d’autres acteurs concernés par la question, afin «d’organiser, de renforcer et d’harmoniser les actions prioritaires à mener dans le cadre de la lutte contre ce phénomène et de la prise en charge des victimes».

En effet, à l’instar de plusieurs autres pays, au Gabon les VBG se veulent une réalité. Au cours de l’année 2015, le pays, avec l’appui de l’UNFPA, a mené sur l’ensemble du territoire national, une enquête afin d’en cerner la qualité et la quantité. Selon Guy Patrick Obiang Ndong, «les résultats de cette enquête ont montré que sur 7 personnes enquêtées sur 10 ont été victimes de violences. Ces mêmes résultats ont montré que près de 2 personnes sur 3 victimes de violences sont de sexe féminin. Les mêmes résultats ont montré que lorsqu’on parle de violence économique et violence sexuelle, 9 sur 10 victimes sont de sexe féminin». Cet état de fait a amené le gouvernement à penser une stratégie qui soit «une riposte nationale en matière de violences basées sur le genre».

La stratégie se veut nécessaire, d’autant plus que, selon Guy Patrick Obiang Ndong, «malgré les efforts déployés par l’Etat, ce phénomène persiste en prenant des formes diverses». Le pays a pourtant ratifié l’ensemble des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme. Notamment, la déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef) en 1983, le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi que son Protocole additionnel relatif aux droits des femmes en Afrique et les Objectifs de développement durable (ODD).

Vue de l’assistance, le 19 décembre, au CHUO. © Gabonreview

Le document à l’issue de l’atelier regroupera selon Nicole Nguéma Metogo, consultante genre, «un certain nombre d’actions s’agissant aussi bien de la riposte, que de la réponse pour venir à bout de ces violences au Gabon». «Il s’agira dans le cadre de la validation de cette stratégie de mettre ensemble tous les acteurs qui interviennent dans la prise en charge des personnes victimes de violences, pour voir à chaque niveau ce qu’il y a lieu de faire. A la suite de ce processus, nous avons un plan d’actions qui est budgétisé et va nécessiter une mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des activités», a-t-elle poursuivi.

Selon elle, au Gabon les VBG se manifestent particulièrement à l’égard des veuves à travers la spoliation, mais aussi à travers «les hommes qui font des enfants aux femmes et qui les abandonnent, ne paient pas de pension alimentaire».

Rappelant que les VBG sont des violences commises sur une personne du fait de son sexe et que les femmes en sont majoritairement touchées, elle a signalé que les hommes sont tout aussi concernés. «Pour preuve, les données des violences psychologiques qui sont révélées par le rapport de l’enquête montrent qu’au Gabon, les hommes sont le plus victimes des violences psychologiques». Selon Guy Patrick Obiang Ndong, le gouvernement s’attèlera à «mobiliser davantage des ressources en vue de lutter efficacement contre les VBG».

Auteur : Alix-Ida Mussavu

 
GR
 

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